Licences logicielles: le cas Navision

Après la bureautique (Microsoft) et le CRM (Siebel), nous avons choisi d'interroger un éditeur d'ERP pour comprendre la structure de sa politique tarifaire. Pour ce faire, nous commençons avec Navision, éditeur d'un progiciel de gestion intégré dédié aux PME/PMI baptisé Navision Attain. Nous n'aborderons ici l'autre solution de Navision pour les moyennes et grandes (Navision Axapta) qu'en diagonale, le principe de tarification d'Axapta etant pour l'essentiel équivalent à celui d'Attain.

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Voir le tableau du modèle tarifaire de Navision

Une tarification par session concurrente
Le prix des licences chez Navision prend en compte un facteur unique : le nombre de "sessions concurrentes", c'est à dire le nombre de sessions ouvertes d'une application à instant t. A l'instar de Siebel par exemple, ce qui compte ici n'est pas le nombre de postes qui disposent d'une application, mais bien le nombre d'utilisateurs simultanés effectifs. Ainsi un module de comptabilité peut-il être "installé" sur 50 PC , et utilisé par seulement 5 personnes, déterminées par la société cliente de Navision. Le volume d'applications légalement et techniquement utilisable est en fait fixé sur une base déclarative. La société qui veut installer un ERP Navision contacte l'un de ses revendeurs agréés (Navision Solution centers, ou NSC) qui transmet l'information à Navision, lequel va ensuite se charger d'éditer une licence globale.

Chez Navision comme chez de nombreux éditeurs de logiciels, la gestion des droits d'accès aux différentes applications achetées revient donc au client final. C'est l'enterprise cliente qui décide d'attribuer les logins et passwords nécessaires à ses employés. Théoriquement en effet, une session permet d'accéder de façon indifférenciée à toutes les applications de l'ERP retenues.

Un ticket d'entrée moyen de 100 KF, hors sessions
Le calcul du prix de la licence attribuée par Navision va se faire en deux temps : un coût d'accès aux applications elles-mêmes d'une part (sans droit d'utilisation) et un coût par nombre de sessions à ouvrir d'autre part. Tandis que les premières varient (de 640 euros à 29 000 euros), les secondes sont fixes (1400 euros par session quel que soit le type d'application choisi). Si l'on prend en compte l'ensemble des applications et de leurs sous-ensembles, Navision Attain comporte quelque 130 "granules"... Nous avons donc retenu ici 10 modules principaux, qui couvrent pour l'essentiel les principaux besoins fonctionnels d'une entreprise cherchant un ERP.

Les prix que nous indiquons ci-dessous sont fournis à titre indicatif sur la base d'une configuration "moyenne" (en termes de périmètre fonctionnel). Le module Comptabilité coûte 1100 euros, la gestion bancaire 640 euros, le module Ventes 2100 euros, celui des Achats 3500 euros, les Stocks 8500 euros, et les Immobilisations de 1400 à 3800 euros. Les applications de Gestion commerciale et de CRM Marketing et Ventes complètes, respectivement 10 000 et 4900 euros. Enfin, les modules de Manufacturing et d'e-business, coutent de 4800 euros à 29 000 euros pour le premier et 17 700 euros pour le second.

Pour donner une idée d'ensemble d'une configuration moyenne représentative des installations en France, un projet standard revient à environ 100 000 francs, hors sessions, selon Ludovic Lagneau, responsable partenaires France de Navision.

Des mises à jour raisonnables en apparence
La mise à jour des produits, elle, représente 10 % (15% pour Axapta) du prix de la licence globale (accès aux fonctions et sessions) initiale par an, et se fait à la demande des clients, généralement par mail. Le cycle de renouvellement des produits etant de 2 à 4 versions par an, dont une majeure, selon notre interlocuteur, cela signifie que pour le prix d'une licence complète, les clients de Navision bénéficient d'au moins 10 upgrades... En partant sur une hypothèse basse plus réaliste d'une version majeure tous les 2 à 3 ans, cela représente de 3 à 5 upgrades pour le prix d'une licence initiale. Une moyenne plutôt élevée sur le secteur du logiciel apparement, mais à relativiser toutefois, puisque le coût du support technique que certains éditeurs incluent dans un forfait global, est ici additionnel et à payer aux NSC partenaires Navision.