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13/11/01

Licences logicielles : le cas Oracle

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Quatrième volet de notre enquête consacrée aux politiques de licences des éditeurs, nous nous tournons aujourd'hui vers le secteur des bases de données, et vers Oracle plus précisément pour commencer. La société de Larry Ellison nous semble en effet intéressante à au moins deux titres : leader sur le marché des bases de données (avec un tiers de parts de marché) d'une part, elle a dû revenir récemment sur le nouveau système de tarification qu'elle voulait mettre en place suite aux protestations des utilisateurs (voir à ce sujet le témoignage du président de l'Association des utilisateurs français d'Oracle).

Si vous souhaitez nous apporter un témoignage ou des commentaires sur ce sujet, écrivez-nous.

Voir le tableau du modèle tarifaire d'Oracle

Une tarification double
Oracle pratique deux politiques distinctes de licences, selon les configurations déployées par ses clients : une tarification par "utilisateur nommé multi-serveur" et une tarification par processeur.

Licences par utilisateur nommé
La première catégorie englobe tous les utilisateurs (humains ou non - dans le cas d'un automate de commande par exemple) qui peuvent être dénombrés et identifiés nommément, indépendamment du nombre de serveurs sur lesquels sont déployées les applications. Ce modèle qui convient bien dans des architectures de types client/serveur, peut difficilement être utilisé dans le cadre de systèmes Web ouverts sur l'extérieur. Pour répondre à ce type de contexte, plutôt que le principe de sessions concurrentes, Oracle a tranché pour un système par processeur.

Licences par processeur
Ici, le prix des licences est indexé sur le nombre de processeurs sur lesquels s'appuient les bases de données. La puissance de ces derniers n'entre pas en ligne de compte. Précision qui n'est pas anodine pour les utilisateurs, en cas d'allocation dynamique de traitements à des processeurs tiers (répartition de la puissance de 2 processeurs sur 4 par exemple), l'utilisateur paie uniquement pour deux processeurs. L'éditeur peut à tout moment réaliser des audits afin de vérifier le respect des droits acquis par le possesseur des licences, bien entendu.

Un système peu flexible
Ces deux principes de tarifications s'appliquent ensuite indifféremment aux deux offres de SGBD d'Oracle - Standard Edition (offre PME/PMI) et Enterprise Edition -, avec quelques restrictions toutefois.

Standard Edition
Standard Edition, qui constitue l'offre de base d'Oracle, ne peut ainsi être utilisée qu'à concurrence de quatre processeurs : au-delà, l'utilisateur est obligé de passer à l'offre fonctionnellement plus évoluée Entreprise Edition, qui représente environ 90% des ventes de l'éditeur aujourd'hui. Si l'utilisateur a opté pour une licence par utilisateur nommé, il lui faudra au moins cinq utilisateurs pour être éligible.

Enterprise Edition
Pour Enterprise Edition, le nombre de processeurs est virtuellement illimité, et la tarification repose sur un modèle mixte utilisateur/processeur, puisqu'il faut pouvoir justifier d'au minimum dix utilisateurs nommés par processeur. Dans le cadre d'un serveur mono-processeur, ce principe ne pose guère de problème. Mais lorsqu'une entreprise possède par exemple deux serveurs quadri-processeurs, cela signifie qu'elle doit acquérir 2x4x10 = 80 licences... Un système dont la flexibilité n'est donc pas la première vertu.

Au-delà de 50 utilisateurs, point de salut hors du calcul par processeur
Reste à examiner le prix des licences et leur durée dans les deux modèles respectifs.
Prix
Une licence Standard Edition coûte 350 euros par utilisateur nommé et 17 511 euros par processeur. Une licence Enterprise Edition coûte quant à elle 934 euros dans le premier cas de figure et 46 696 dans le second. En d'autres termes, il est financièrement plus intéressant de passer au système par processeur au delà de 50 utilisateurs, à condition d'en accepter les obligations corollaires. C'est donc à chaque entreprise de faire ses calculs, en tentant de rester au plus près de ses prévisions d'augmentation en besoins de licences, pour ne pas supporter inutilement un surcoût par rapport à ses besoins réels.

Contrats de licences
Les différents contrats de licences d'Oracle peuvent constituer un instrument de gestion de cette marge d'incertitude. Trois options sont offertes aux utilisateurs : un contrat de licence dite "perpértuelle", un de licence temporaire de quatre ans, et un autre d'une durée de deux ans. Le prix de la licence temporaire de quatre ans représente 60% (pour la durée totale du contrat) du prix de la licence perpétuelle, tandis que la licence de deux ans équivaut à 35% de cette licence. Dans les trois cas, le contrat souscrit "inclut" les mises à jour mineures et majeures, moyennant la passation d'un contrat de support annuel ...supplémentaire, équivalent à 22% du prix net des licences. Ce dernier intégrant outre les mises à jour, le support technique et les patchs correctifs.

Un contrat de quatre ans revient donc, la première année, à 82% du prix d'une licence définitivement acquise , quand un contrat de concession de deux ans coûte lui 57% d'une licence perpétuelle. L'année suivante, ce pourcentage rejoint dans les deux cas celui de la licence perpétuelle, à 22%. Une moyenne à lisser sur deux ou quatre années ensuite.


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