19/11/01
Les
utilisateurs jugent le modèle tarifaire de Microsoft plus
simple mais pas vraiment plus abordable
Pour
éclairer notre article consacré à
la nouvelle politique de licences de Microsoft, nous
avons interrogé l'un des représentants
de l'association des utilisateurs français de
Microsoft, le Winclub. Association
française d'utilisateurs de plates-formes Windows
créée au début 2001, le Winclub
regroupe aujourd'hui 300 grandes entreprises, majoritairement
issues du secteur public
(ministères, banques, Cnam, SNCF, France Telecom,
etc.) ainsi que plusieurs PME/PMI. Alain Fabre, membre
du conseil du Winclub et responsable télécoms
de la division R&D de France Telecom, nous a livré
ses commentaires sur la politique tarifaire de Microsoft
à huit mois du passage obligatoire à la
Software Assurance.
Lire
notre article sur la politique de licences de Microsoft
Voir
le tableau des licences Microsoft
Une
simplification indéniable...
"Il faut tout d'abord reconnaître
au nouveau mode de calcul des licences deux avantages
: d'une part l'harmonisation de la durée de certains
contrats tels que Select et Accord Entreprise, d'autre
part une réelle simplification des mises à
jours", explique le représentant du Winclub.
Désormais en effet, les deux types de contrats
sont passés à trois ans (alors que Select
etait auparavant basé sur une durée contractuelle
de 2 ans), ce qui permet aux grandes entreprises multi-sites
qui panachent les deux contrats d'acquisition de pouvoir
gérer avec plus de lisibilité leur parc
logiciel. Second point, la confusion qui régnait
d'ordinaire au moment des mises à jour de licences
pour les utilisateurs s'est réduite. Au lieu
de mises à jour multiples (complètes et
concurrentielles) sur des parcs complétement
hétérogènes, Microsoft simplifie
les procédures, en poussant les utlisateurs à
choisir des formules de mise à jour automatiques
en contrepartie d'un choix contraint dans un ensemble
prédéfini de licences. Moins de souplesse
donc, mais une garantie de n'être pas (plus) en
porte à faux légalement avec l'éditeur...
... mais des contraintes injustifiables
Ces deux concessions faites à Microsoft
ne suffisent pas pourtant à faire oublier d'autres
points, nettement moins positifs aux yeux de notre interlocuteur.
Principaux reproches : le mode de tarification des bases
de données de l'éditeur et, bien sûr,
le coût de la maintenance.
"La tarification des licences SQL par processeur
est une abérration technique" , n'hésite
pas à déclarer le réprésentant
du Winclub, qui précise son propos. "Je
ne vois pas au nom de quoi je devrais avertir un de
mes fournisseur que je change le nombre de mes processeurs
- par exemple pour des raisons de sécurité
- afin qu'il puisse augmenter le prix de sa facturation
!", s'indigne Alain Fabre. Lorsqu'on lui fait remarquer
qu'une tarification fonction de la puissance et non
du nombre de processeurs pourrait être encore
plus défavorable à l'utilisateur (voir
notre article sur Oracle), le porte-parole du Winclub
reconnaît le fait, mais refuse de s'en contenter.
"C'est le principe même de cette tarification
qui est inacceptable, et l'argument de la difficulté
à quantifier le nombre d'utilisateurs d'une base
de données lorsqu'ils sont situés l'extérieur
de l'entreprise ne tient pas". Il suffirait par
exemple de mettre des indicateurs (par nombre d'entrée-sortie,
d'octets, de requêtes, etc., selon les cas) au
sein des systèmes d'exploitation, pour calculer
au plus juste ce que les entreprises doivent payer,
selon Alain Fabre, qui note des antécédents
par exemple chez Bull.
Quant aux fameux 29% annuels du prix de la licence pleine
pour bénéficier des mises à jours
automatiques souscrites dans le cadre de la Software
Assurance, la réaction du représentant
du Winclub est sans surprise. "Je ne comprends
pas ce qui peut justifier un tel ratio quand on le compare
aux 12 à 15% auxquels les éditeurs de
logiciels nous ont habitués", s'interroge-t-il.
Et d'ajouter que si le poids des très grandes
entreprises leur confère la possibilité
de négocier au mieux leurs contrats, les moyennes
entreprises ne disposent pas quant à elles de
cette marge de manoeuvre.
"Nous sommes de plus en plus nombreux à
nous demander si Windows reste intéressant pour
le portage des données dans ces conditions, et
à commencer à envisager à migrer
vers Unix, voire Linux", conclut Alain Fabre. Un
argument de poids qui ne devrait laisser insensible
ni l'éditeur de Redmond ni les tenants du logiciel
libre.
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