12/05/2001
Licences
logicielles : un serveur d'application combien ça coûte
?
Dans
le petit monde des serveurs d'application web, le modèle
tarifaire des éditeurs semble pour une fois
consensuel.
Qu'il s'agisse de BEA et de son serveur WebLogic, de
WebSphere d'IBM ou du iPlanet de Sun, tous se basent
sur un seul dénominateur commun : le nombre de
processeurs utilisés par leurs serveurs. Avec
quelques variantes mineures toutefois, sans quoi cela
eût été trop simple. Au final, et
à solutions comparables, les différences
de prix sont importantes qui peuvent atteindre jusqu'à
25% selon nos calculs.
Voir
la grille tarifaire
BEA
: un tarif unique de 15 000 euros par CPU
Le serveur de BEA
est un modèle de simplicité, puisque l'éditeur
ne propose qu'une seule gamme de produit. WebLogic 6.1,
la dernière version en date de WebLogic, est
ainsi tarifiée 15 200 euros par processeur, sans
limite de nombre de processeur, de puissance CPU ou
d'operating system (AIX, Unix, Solaris, NT etc.). La
mise à jour du logiciel est assurée par
un contrat de maintenance annuel qui représente
16% du prix d'achat de la licence, et qui inclut classiquement
le support technique, les upgrades mineurs et majeurs
et les correctifs éventuels. Prix total de revient
: "Une configuration moyenne correspond aujourd'hui
en France à environ 5 ou 6 processeurs, généralement
répartis sur deus machines, soit de 76 000 à
91 000 euros au total", explique Pierre-Olivier
Chotard, directeur marketing Europe du Sud de BEA. Précision
utile pour les entreprises dont le système d'information
repose sur des mainframes, BEA possède une version
pour 0S/390 d'IBM, qui coûte quant à elle
116 000 euros par CPU. Un prix qui ne prend en compte
que les processeurs d'entrée en cas d'allocation
dynamique de ressource d'un processeur vers un autre.
IBM : 14 000 euros, service
compris
IBM
de son côté propose deux versions de
WebSphere : l'édition Single Server et l'édition
Advanced. La première est réservée
à un usage mono-serveur, avec un nombre de
processeur
théoriquement illimité (8 en pratique),
et chaque processeur est facturé 9100 euros.
Advanced Edition, plus riche fonctionnellement, inclut
notamment une base de données DB2 , un annuaire
LDAP et une fonction de répartition de charge
en sus. Ici, chaque processeur coûte 14 000 euros,
sans limite de nombre non plus, d'OS ou de puissance
des processeurs. A noter que ces prix incluent, en standard,
le coût de la maintenance applicative et du support
technique pour un an, qui sont d'ordinaire ajoutés
en sus. En partant sur un contrat de maintenance de
deux ans, il faudra compter 11 000 euros pour la version
Single et 17 000 euros pour la version Advanced - soit
20% de plus en moyenne.
Comme BEA, IBM applique un tarif spécifique aux
mainframes; en l'occurence 43 600 euros par processeur,
avec sous réserve de vérification auprès
du constructeur, possibilité ici aussi de prise
en compte de l'allocation dynamique. Selon Dominique
Mathot, responsable marketing stratégique pour
WebSphere France, les configurations moyennes observées
sur le marché hexagonal tournent autour de 6
à 7 CPU répartis sur deux serveurs, c'est
à dire de 84 000 à 98 000 euros avec un
contrat de maintenance d'un an.
iPlanet
: une gamme de produits et de prix (très) large
iPlanet
offre pour sa part trois déclinaisons à
son serveur éponyme, qui toutes reposent sur
un modèle de pricing par processeur. Une fois
encore, ce prix est indépendant de la puissance
des CPU et du système d'exploitation. La version
d'entrée de gamme d'iPlanet 6.0 - Standard Edition
- est ainsi facturée 3750 euros par processeur,
mais destinée exclusivement à un usage
stand alone ou mono-serveur, puisqu'elle ne permet ni
load balancing, ni clustering pour garantir la haute
disponibilité. Pour bénéficier
de ces fonctionnalités, il faudra opter pour
Enterprise Edition moyennant un surcoût substantiel
: compter 12 500 euros par processeur. Un prix toutefois
en phase avec ceux de BEA et d'IBM à capacités
similaires. Enfin, Sun propose deux modules additionnels
à Enterprise Edition, Unified interaction framework
(solution de connectivité avec des produits tierce
comme SAP R/3, Tuxedo ou PeopleSoft) et Process manager
(outil de workflow), qui constituent la version haut
de gamme d'iPlanet, baptisée Enterprise Pro Edition.
Pour cette dernière gamme, il faudra compter
25 100 euros par processeur. Le prix du contrat de maintenance
annuel est de 20% du prix total de la licence initiale,
et couvre ici encore le suport technique come les mises
à jours de versions.
L'intégration en environnement mainframe se fait
via Enterprise Pro Edition, qui inclut en standard des
connecteurs CICS (moniteur transactionnel IBM). Les
installations de serveur iPlanet peuvent sont très
variables, aux dires de Guy-Marc Blanchard, directeur
général d'iPlanet France. "Les configurations
mises en place vont en général d'une dizaine
de processeurs jusqu'à presque 200 comme dans
le cas d'eTrade".
IBM/
BEA : un écart de 25%
Si
l'on met de côté les gammes d'entrée
d'IBM et de Sun qui n'offrent pas de possibilité
de répartition de charge entre serveurs et ne
s'adressent donc pas à des applications critiques,
il reste trois solutions a priori comparables. En réintégrant
le prix de la maintenance annuelle pour BEA (16%) et
iPlanet (20%) afin d'être à niveau avec
IBM, on obtient les prix suivants par processeur : BEA
= 17 600 euros, iPlanet (Enterprise Edition) = 15 000
euros, et IBM (édition Advanced) = 14 000 euros.
Soit un écart maximum d'environ 3600 euros (23
600 FF) par processeur, c'est à dire 21 600 euros
(141 600 FF) pour une configuration moyenne de 6 processeurs.
Un différentiel de près de 25% !
Nous avons demandé à Pierre-Olivier Chotard
de BEA comment il justifiait ce gap. "Nous sommes
en effet environ 15% plus cher qu'IBM, concède-t-il,
et nous considérons ce ratio comme normal : c'est
celui de la qualité. Qualité fonctionnelle
avec des services techniques plus développés,
et de robustesse, avec des montées en charge
plus poussées", explique le directeur marketing
de BEA. "Ce
n'est d'ailleurs pas sans raison que nous sommes aujourd'hui
leader avec 10 points de parts de marché sur
IBM" , ajoute notre interlocuteur. De là
à penser que ces 15% de différence sont
aussi pour partie la rançon du succès,
il n'y a pas très loin...
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