L'e-business
entraîne des bouleversements profonds au sein de l'entreprise
: la cause est entendue. Mais quelle est la nature de
ces changements ? Quelles sont les structures qui s'adapteront
le mieux ? L'étude e-Change réalisée par la firme canadienne
Secor vient répondre à ces questions. Elles a été réalisée
auprès d'une cinquantaine de grandes compagnies européennes
et nord-américaines, représentatives de tous les secteurs
de l'économie. On y trouve les AGF, Axa, la BNP, Alstom,
Bombardier, PSA, Michelin, HydroQuébec, Alcatel, France
Télécom, Postes Canada, Casino, Accor, etc. Elle distingue
cinq types d'applications :
L'automatisation des ventes (68% des initiatives
examinées) : vente des produits d'un catalogue et de
services annexes avec ou sans gestion d'un compte client.
L'approvisionnement électronique (autrement dit
l'e-procurement) : cela peut aller de la simple mise
en uvre d'un échange électronique de données à la participation
à une place de marché pour améliorer l'identification
des produits, des fournisseurs, etc.
La gestion de la relation client (CRM) : c'est
l'automatisation progressive des contacts au client
référencé de manière unique et l'établissement d'une
relation interactive entre l'entreprise et son client.
L'intégration des opérations : mise en communication
des systèmes d'information du fournisseur et du client
pour faciliter la gestion des commandes, des stocks,
de la production.
Les sites informationnels : communication de
renseignements sur l'entreprise et son offre, gestion
des connaissances, création de communautés d'intérêt.
Première conclusion : en mettant en place une ou plusieurs
des applications énumérées ci-dessus, l'entreprise ne
poursuit pas un seul objectif stratégique mais plusieurs.
Ce peut être un objectif général comme le développement
de marchés mais plus souvent l'amélioration de la connaissance
de la clientèle ou du fonctionnement interne seront
visés. Quel que soit l'objectif visé, a constaté Secor,
c'est l'ambition stratégique de l'initiative, non sa
nature, qui détermine le potentiel de création de valeur.
La formulation de cette ambition est donc déterminante
pour la réussite du projet e-business. Cela permettra
de sensibiliser les collaborateurs internes et les partenaires
extérieurs au projet, et de redéfinir sa position face
à la concurrence.
Cette capacité à se remettre en cause et à se motiver
autour de projets e-business définit, toujours selon
Secor, un niveau de maturité e-Change. Plus précisément
l'étude s'est portée sur deux critères qualitatifs :
Le potentiel de création de valeur jugé sur les
critères suivants : le niveau d'ambition stratégique
des e-initiatives lancées par l'entreprise et la cohérence
avec la vision stratégique annoncée ; la capacité de
l'entreprise à mettre en uvre ses e-initiatives.
L'intensité de l'engagement de l'entreprise,
mesuré par le nombre de fonctions de l'entreprise touchées
et l'importance des perturbations au sein de l'entreprise.
Evidemment, les structures ayant un haut niveau de maturité
e-Change affichent également le plus fort potentiel
de création de valeur. Mais attention à ne pas sur-estimer
ses capacités, à lancer des initiatives qui n'auraient
pas été approuvées par la hiérarchie, ou dont l'impact
n'aurait pas clairement été évalué. Cela pourrait conduire
à gaspiller des ressources. L'entreprise devra donc
adapter sa démarche à son niveau de maturité, améliorer
l'ambition stratégique des initiatives existantes qui
ont démontré leur utilité et surtout choisir un mode
de pilotage de l'ensemble adapté à sa situation : on
définira une organisation, des rôles, des responsabilités
; on précisera les processus et les sous-processus de
pilotage d'une e-initiative ; on définira des principes
de déploiement (graduel, global) et de pilotage de la
gestion du changement (sensibilisation, formation, assistance,
etc.). C'est à ce prix que l'e-business contribuera
efficacement au développement de l'entreprise.
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