Près de 2 000 structures
en France dont 100 délégations départementales,
1 200 délégations locales et
700 établissements parmi lesquels
des hôpitaux, des maisons de retraite et des crèches...
La Croix-Rouge
Française est une organisation complexe,
qui emploie 15 000 personnes environ dans
ces établissements, et gère la totalité
de sa mission avec l'aide de 60 000 bénévoles.
Appartenant au même titre que 177 autres
à la fédération du CICR (en 1999),
la société nationale au budget 2001 de
655 millions d'euros a opté dans un premier
temps pour un intranet afin de normaliser les modes
de communication entre ses membres.
En juin 2000, la représentation française
décide donc de se pencher sur un schéma
directeur en vue de dessiner les contours de son e-transformation.
Ce
plan de conduite du changement est alors défini
en quatre cibles qui constituent autant de phases. D'abord,
la CRF a du travailler sur la mise en route de son intranet.
A présent, doivent s'engager l'intégration
des applications métiers consacrées aux
volontaires, puis de celles de gestion (comptabilité-finance,
gestion des ressources humaines et achats). Enfin viendra
le développement de fonctions ayant pour but
de favoriser la transversalité sur des domaines
spécifiques comme les crèches et les structures
dédiées aux personnes âgées.
Mais pour l'instant, les utilisateurs accèdent
surtout à leur messagerie et à des informations
au travers d'un portail personnalisé.
Du schéma
directeur au plan d'adressage IP
"Une centaine d'établissements
sur les 700 sont connectés à l'intranet",
déclare Jean-Paul Bézie, directeur des
systèmes d'informations de la Croix-Rouge Française.
"D'ici 2003, nous avons l'ambition d'y relier 5 000 personnes"
(sur les 15 000 dans les établissements,
ndlr).
Avant
que 'intra.croix-rouge' n'atteigne ce
périmètre, un état des lieux du
réseau a du être dressé pour cadrer
un important problème ayant trait à la
gestion des adresses IP. "Dans certaines structures,
les responsables informatiques n'existent pas toujours
et il faut se mettre en relation avec les personnes
qui ont été chargées de la mise
en place", explique Jean-Paul Bézie. "Parfois,
il peut s'agir de x.25 (protocole spécifique
pour des réseaux d'entreprise, ndlr), et cela
doit aussi être cadré par un plan d'adressage
global."
Au niveau des tuyaux, il va sans dire que la Croix-Rouge
Française n'a pas investi dans une infrastructure
nationale. L'offre Global Intranet de France Télécom
apporte le niveau de sécurité nécessaire
en terme de connectivité à partir des
moyens d'accès existant au sein des différentes
entités.
Après un été entier consacré
au schéma directeur, celui-ci est bouclé
en septembre 2000. La CRF recherche alors un prestataire
et passe un appel d'offres fin octobre.
En
assistance à maîtrise d'ouvrage, elle est
accompagnée de Expertel, une filiale de France
Télécom qui intervient sur tous les projets.
Pour l'intranet, le choix se porte sur la SSII Servantes,
"partenaire de l'année" de Microsoft
en 2000, comme prestataire de développement.
"Servantes ne nous a pas sorti son 'Gold Partner'
au départ" indique le DSI. Les autres propositions
sont écartées, ici trop chère de
la part d'une grande agence web, et là surdimensionnée
en provenance de l'un des fleurons des services informatiques
en France. Fin décembre, le comité de
direction valide l'option Servantes, et la Croix-Rouge
Française se donne un mois et demi avec son nouveau
partenaire pour définir l'architecture Microsoft
la plus appropriée.
Servantes
mobilise Microsoft Corp. sur Sharepoint PS
"Nous
avons opté pour Servantes grâce à
leur réactivité, et parce que c'était
une entreprise à taille humaine", témoigne
Jean-Paul Bézie. "Ils ont réussi
à nous convaincre de la mise à disposition
de leurs ressources dans différents domaines,
et ont accepté Expertel en maîtrise d'ouvrage.
D'autres se sentaient assez grands pour tout gérer
eux-mêmes. Enfin, ce qui nous a motivé
le plus était la solution moderne qu'ils nous
ont proposé : non propriétaire, puisqu'il
s'agissait de Microsoft. Et notre parc était
déjà équipé quasiment dans
son ensemble des outils bureautiques de cet éditeur.
D'autre part, nous savons que si demain, nous rencontrons
un problème avec Servantes, il sera toujours
possible de trouver des ressources. Ils sont venus d'entrée
avec Microsoft, mais avec Site Server et pas avec SPS
(Sharepoint Portal Server)."
"Au départ, nous nous posions la question
sur le fait d'y aller ou non", continue-t-il. "Nous
avons un peu hésité sur un développement
ASP avec Site Server. Nous voulions un nouveau produit
qui n'était pas encore implanté, et il
nous fallait pour cela l'aide de Microsoft eux-même.
Cela faisait partie des conditions de démarrage
pour ne pas être seuls. Finalement, Servantes
est entré directement en contact avec leur siège
aux USA. Sharepoint Portal Server était en démarrage
aussi bien pour Microsoft que pour nous. SPS concatène
à la fois les Digital Dashboards qui étaient
sortis il y a 2-3 ans, une partie GED (Gestion électronique
documentaire) avec le moteur de recherche Search, et
toute une série d'autres technologies qui n'étaient
pas packagées."
"Nous avons obtenu une bonne réactivité
de leur part, et leur filiale française a mis
à notre disposition un laboratoire pour simuler
la montée en charge, un élément
important compte tenu de la volumétrie que nous
avions prévue. Des questions au départ
se posaient sur les temps de connexion car avec les
Digital Dashboards, nous opérions en déporté
sur les postes de travail. D'autre part, les pages étaient
un peu lourdes, en particulier la page d'accueil. Enfin,
il a fallu ajouter une couche de sécurité
au dessus de SPS. A part cela, nous n'avons pas rencontré
de gros problèmes avec le produit"
600 000 euros
exclusivement sur l'intranet
Au
total, l'enveloppe de départ a été
chiffrée à 300 000 euros environ,
répartis à 60 % sur le matériel,
des serveurs Compaq avec des unités de stockage
directement dans une salle de la Croix-Rouge, et à
40 % sur les logiciels exclusivement Microsoft,
dont le serveur de documentation, la messagerie Exchange
et la base de données SQL Server. Selon Jean-Paul
Bézie, "quand le développement sera
parvenu dans son intégralité à
son terme, ce qui devrait arriver d'ici peu, les services
de Servantes vont aussi quasiment se monter à
300 000 euros. Expertel n'est pas compris
dans le calcul."
Quant aux difficultés rencontrées sur
le projet, elles sont tout bonnement nulles d'après
le DSI. "Nous avons organisé des réunions
du comité de pilotage, et prévu des solutions
immédiates en cas de dérapage. Le bilan
est très positif. Expertel et Servantes ont bien
travaillé ensemble, d'autant que cela obligeait
les deuxièmes à fonctionner dans une démarche
différente avec une structure au dessus. Toutes
les réunions chez notre secrétaire général
se sont passées en présence de tous les
partenaires. Et quand j'ai besoin d'un coup de pouce,
je sais que je peux compter sur l'un comme sur l'autre."
Priorité
pour l'avenir : refonte des systèmes de gestion
Concernant les évolutions,
les fonctions de workflow comprises dans Sharepoint
Portal Server doivent être enclenchées
en ce début d'année. La business intelligence ?
"Il faut qu'on soit raisonnable, et nous allons
faire une pause avant de nous y mettre". La gestion
des connaissances en tant que telle ? "Elle est
envisagée", confirme Jean-Paul Bézie,
"mais elle ne constitue pas une priorité.
Elle fait partie des sujets forts pour le courant de
l'année 2002. Mais quand on permet aux bénévoles
de récupérer toutes les fiches de secourisme,
et quand on leur offre la possibilité de se former
à travers notre onglet formation, on peut dire
que nous y sommes déjà."
C'est donc un tout autre chantier qui est prioritaire,
celui de l'intégration à l'existant. "Toutes
les applications nationales de gestion vont repartir
de zéro avec de nouvelles solutions. La condition
est que tous ces produits devront être interfacés
à SPS. Nous avons développé des
WebParts pour entrer par le portail et se retrouver
dans les applications métier, mais nous n'avons
pas prévu de nous connecter aux applications
locales. La Croix Rouge s'est fixé un seul point
d'entrée pour l'informatique."
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