|
Expériences
/ Intranet |
Vendredi
15 février 2002
|
Comment
Valeo joue la gestion des connaissances et gagne ! (Acte
2) Qui a dit que le retour sur investissement des chantiers de "knowledge management" était incertain ? Accompagné par le cabinet Nemesia et la SSII IBM Global Services, le projet de l'équipementier automobile regorge de bonnes pratiques. -->
|
|
Retourner
à la première partie de l'article
Le
navigateur ? Un sacré problème de sécurité...
Sur
le choix de Notes comme infrastructure de partage, les
motivations abondent. Parmi celles-ci, le fait que l'entreprise
dispose déjà des serveurs avec le logiciel
en place, et n'ait pas besoin de repayer le prix des licences.
D'autre part, le point fort du système client/serveur
web d'IBM
Software est la réplication. Mais d'un autre
côté, pourquoi ne pas avoir choisi un système
d'affichage dans le navigateur sur les postes clients,
comme le permet aujourd'hui l'éditeur ?
"La réponse est simple: le problème
est le navigateur lui-même", répond
le directeur des nouvelles technologies.
"L'utilisateur
doit entrer un mot de passe pour accéder à
toutes les ressources, et avec un navigateur, il aurait
fallu lui redemander à chaque fois. Et ce, à
moins de consacrer un travail phénoménal
pour aboutir à un système homogène
et sécurisée. Il n'est pas question que
la mémoire collective de Valeo parte à la
concurrence. Si une personne nous quitte, par exemple,
ses droits sont coupés immédiatement."
"D'autre part, continue-t-il, Lotus nous permet aussi
de dialoguer avec nos fournisseurs grâce à
un serveur situé en DMZ (zone démilitarisée
entre deux rangées de firewalls, ndlr). Au niveau
du SRM (gestion des relations fournisseurs), nous avons
des applications Notes sur certains sites qui rentrent
dans le cadre de notre système VCM." Le fait
d'inciter les fournisseurs à formuler des suggestions
d'améliorations sur des données techniques,
par exemple, est à la fois du SRM et du KM.
1,5 millions
d'euros ? Une "broutille" face aux gains
Pour Valeo, qui s'accorde dans son discours avec la plupart
des cabinets de conseil, le fait de s'appuyer sur une
infrastructure technique n'est pas suffisant. Il fallait
donc nommer des personnes dans de nouvelles fonctions,
et déléguer certains rôles stratégiques
au sein des équipes traditionnelles. Les "VCM
Leaders" sont à la fois ambassadeurs chargés
de vendre le système un peu partout dans l'entreprise,
et contrôleurs de la qualité s'assurant que
les mécanismes et les droits de la charte sont
respectés. En parallèle, d'autres personnes
assument la responsabilité du contenu des bases
et de l'organisation des workflows. Ce sont des "Content
Managers" qui exercent une veille personnalisée
en plus de leur fonction quotidienne habituelle.
A ce jour, le projet aura coûté à
Valeo environ 1,5 millions d'euros (près de
10 millions de francs). Le conseil en amont a représenté
moins d'un tiers de cette somme, le restant
ayant
été consacré aux développements
techniques, une année de maintenance comprise.
Sur une telle somme, la question piège est de savoir
si l'équipementier rentrera dans ses frais. D'après
Louis-Michel Lamy, "les retours sur investissement
(ROI) chez Valeo sont culturels. Nous ne dépensons
pas un euro sans avoir expliqué pourquoi et comment
le rentabiliser. Dans le cadre de VCM, deux aspects sont
à prendre en compte : toute la préparation
en amont, et les frais de mise en place comprenant le
déploiement et la rémunération des
VCM Leaders. Ces derniers budgets appartiennent à
chaque entité. L'opération est plus facile
car on touche à des problèmes concrets avec
des ROI locaux."
10 minutes
+ 10 minutes + 10 minutes + ...
Menée dans le cadre d'un autre
projet, "People Efficiency", une étude
donne un indicateur global de performance : chaque personne
consacre en moyenne 1h45 sur sa messagerie. Un e-mail
sur trois contient une pièce attachée. Les
100 ingénieurs et cadres sondés estiment
que 33 % des messages qu'ils reçoivent n'ont
aucune utilité pour eux dans leur activité.
Avec le système VCM, ce taux doit nettement diminuer
puisque chacun ne recevra que ce qui est susceptible de
l'intéresser.
"Nous sommes partis du principe que nous allions
économiser 10 minutes par personne et par
jour", indique Louis-Michel Lamy. Sur une population
de 25 000 salariés, ces 10 minutes
additionnées de part et d'autres se chiffrent en
dizaines de millions d'euros par an. En soi, ce gain couvre
plus que la mise en oeuvre initiale du projet. Il est
à comptabiliser en plus des ROI locaux, mais également
du raccourcissement des cycles de développement,
de la stimulation de l'innovation et de la productivité,
objectifs réels de ce projet pour Valeo. A côté
de cet ensemble de gains, 1,5 millions d'euros pèsent
finalement très peu dans la balance.
Relire
la première partie de l'article
|
[François Morel, JDNet]
|
|
|
|
|