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C'est sans aucun doute l'un des termes les plus employés
actuellement dans l'industrie logicielle. Et pour cause:
la notion de Business Process Management (BPM, littéralement
la gestion des processus métier) renvoie l'image
d'un système d'information dont la technicité
se serait effacée derrière les processus
de l'entreprise. Une vieille promesse donc. Eclairage.
Comment
interpréter le qualificatif "BPM" qui
accompagne un nombre croissant de solutions ?
Une solution endosse les habits du BPM quand
elle se donne pour ambition de permettre la représentation
(et la gestion) des flux d'informations d'une entreprise
sous forme de processus métier - par opposition
à une représentation sous forme d'échanges
de données techniques entre applications.
Attention donc à la dérive "marketeuse"
de la notion de BPM : gardons à l'esprit que
dans une entreprise un processus ne se résume
pas à une suite d'échanges de données
entre applications ; au contraire, il se compose avant
tout d'interactions humaines. Ce que semblent oublier
bon nombre d'outils de BPM dont le champ d'action se
limite aux interactions techniques...
Cette notion de BPM est-elle
récente ?
Pas vraiment. Pour gagner en légitimité
auprès des directions générales
fonctionnelles, et pas seulement auprès des directions
informatiques, les éditeurs cherchent depuis
des années à ajouter à leur solution
une couche qui masque la technicité de leurs
outils derrière une vue "métier".
Prenons l'exemple des logiciels d'administration signés
Tivoli (IBM), Computer Associates, BMC Software ou encore
Hewlett-Packard. Leurs plates-formes supervisent l'état
des serveurs, des applications ou encore des réseaux
et génèrent à cette fin un grand
volume de mesures techniques. Pour eux, le BPM consiste
par exemple à traduire ces données techniques
en indicateurs de performance pertinents au regard du
métier de l'entreprise. Il ne s'agit plus seulement
de mesurer les facteurs de l'indisponibilité
technique d'un serveur mais de remonter la perte de
productivité ou de revenus qu'occassionne cette
indisponibilité.
Quels sont les domaines logiciels
aujourd'hui concernés par le BPM ?
Outre les éditeurs de logiciels d'administration
et de gestion de la performance, la "course au
BPM" concerne aussi les les fournisseurs de plates-formes
d'intégration, qu'il s'agisse
d'EAI
(intégration des applications internes) ou de
B to B (intégration des échanges inter-entreprises).
Ces acteurs s'efforcent de soumettre l'intégration
des applications d'une entreprise au pilotage des processus
métier. De cette manière, les utilisateurs
modélisent à travers un module de BPM
un processus (par exemple: la validation d'une commande)
qui est traduit au niveau du serveur d'intégration
en flux techniques (interrogation de plusieurs bases
de données, intégration des résultats
dans un progiciel, conditionnement de l'opération
à une validation manuelle, etc).
Autre champ d'application du BPM, sans doute le plus
évident, les outils de gestion de workflow (circuits
de validation) comme celui d'Akazi
Technologies par exemple. Ces outils visent à
créer un référentiel de processus
qui, au final, permet de formaliser les rouages de l'entreprise.
Cette formalisation représente une réelle
valeur quand le bon fonctionnement de l'entreprise repose
sur des processus à la fois longs et complexes.
Les outils de BPM tiennent-ils
leurs promesses ?
D'un strict point de vue technique ces outils ne sont
pas ridicules, loin de là, même si du travail
reste à faire pour mieux intégrer les
modules de BPM dans les plates-formes principales des
éditeurs - une remarque notamment valable pour
les éditeurs de l'EAI. Le principal souci est
ailleurs: le déploiement d'une solution de BPM
suppose une formalisation et une rationalisation des
processus dont peu d'entreprises peuvent se vanter,
facteur humain oblige... En d'autres termes, la promesse
du BPM tend à faire l'ellipse de ce travail préalable
de conception des processus, d'autant qu'elle est formulée
principalement par des éditeurs de solutions
d'infrastructure (administration, intégration)...
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