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Le
Cigref demande à Microsoft de revoir sa politique commerciale |
Manifestement revenu presque bredouille de son voyage à Redmond, le Club informatique des grandes entreprises françaises rend public son cahier des doléances. (Lundi 13 mai 2002) |
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Voir
aussi le dossier: licences logicielles, sortez vos calculettes
!
Quelques sous-entendus glissés
ici et là le laissaient entendre: le déplacement
à Redmond, siège de Microsoft, de plusieurs
représentants du Cigref (Club informatique des
grandes entreprises françaises) pour discuter de
la politique commerciale de l'intéressé
ne s'est pas révélé très fructueux...
Ce que vient de confirmer une communication officielle
du Cigref.
Les relations entre l'éditeur et les grands utilisateurs
se sont tendus il y a un an. En mai 2001, Microsoft lève
le voile sur
un
nouveau modèle tarifaire, "Licence 6.0",
conçu pour encourager fortement les entreprises
à adopter le nouveau programme "Software Assurance":
une forme d'abonnement qui, moyennant un forfait annuel
équivalent à 29% du prix d'une licence définitive,
donne accès aux mises à jour du logiciel.
Aussitôt annoncé, la Software assurance suscite
de fortes critiques, des utilisateurs comme des analystes,
le Gartner estimant que ce programme augmente sensiblement
le prix des licences pour les entreprises dont le cycle
de renouvellement des logiciels est supérieur à
trois ans.
Cette opposition a eu des résultats
puisque l'entrée en vigueur du nouveau programme
a été reporté deux fois pour être
finalement fixée au 1er août prochain. Du
temps gagné donc, que le Cigref a tenté
de mettre à profit pour convaincre l'éditeur
d'amender sa nouvelle politique commerciale. Pour l'heure,
semble-t-il, en vain: "des avancées qui restent
à confirmer ont été faites, même
si plusieurs points durs demeurent...". Diplomatique
mais ferme. Les grands utilisateurs demandent notamment
:
que le taux de 29% de la Software Assurance soit revu
à la baisse. Le Cigref observe que chez d'autres
éditeurs ce taux oscielle entre 12 et 19%
que la nouvelle politique tarifaire ne remplace pas l'ancienne
mais la complète avant de laisser une plus grande
liberté de choix.
Ce n'est pas tout. Le Cigref demande aussi à l'éditeur
de s'engager sur le temps durant lequel les produits font
l'objet d'une maintenance et d'un support ou encore de
faire valider par un organisme habilité la qualité
et la sécurité de ses logiciels. On le voit,
ce n'est pas seulement la question tarifaire qui est pointée
du doigt...
Sur tous ces points,
les directeurs informatiques des grandes entreprises françaises
estiment manifestement ne pas avoir été
entendu. Plus ennuyeux (pour Microsoft), les intéressés
reprochent à l'éditeur de méconnaître
leurs contraintes: "Microsoft n'a pas une approche
suffisamment différenciée entre le marché grand public
et celui des entreprises. Les deux marchés procèdent d'une
logique très différente. Les grandes entreprises ont des
contraintes liées à la complexité des systèmes d'information,
à leur budget, aux rythmes de négociation et de décision.
Il est essentiel que les fournisseurs informatiques les
connaissent".
Entre les lignes, le Cigref
appelle en fait à une remise à plat des
relations avec l'éditeur. L'enjeu ne doit pas être
sous-estimée: ce qui sera négocié
avec Microsoft pourrait servir de base pour discuter avec
d'autres éditeurs.
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