Fin du mois d'avril 2000:
à l'heure où de nombreux sites se lancent
dans le déploiement de coûteux progiciels
e-business (Vignette, Broadvision), Discountis,
spécialiste du crédit immobilier en ligne,
arrive sur le marché avec une approche plutôt
originale: la plate-forme élaborée s'apparente
en fait à un vaste développement spécifique:
servlets Java, JSP, feuilles de styles CSS et XML constituent
les ingrédients de base. Deux ans plus tard,
Pierre-Loïc Raynaud, directeur technique, ne regrette
aucun de ces choix. Pour preuve: après plusieurs
évolutions la plate-forme fonctionne toujours
avec ces mêmes ingrédients. Et c'est en
s'appuyant sur ces briques que le courtier a développé
sa gamme RealTime, un ensemble de services Web destinés
aux banques en quête d'outils en ligne pour le
scoring et le suivi des dossiers de prêts.
En 2000, six personnes avaient travaillé quatre
mois durant
pour
développer la V1.0. Depuis,
l'évolution de cette infrastructure est assurée
en interne par une équipe de trois personnes,
le directeur technique (codeur à ses heures)
compris. Objectif principal de ce développement:
tenir la promesse de fournir à l'internaute en
quête d'une offre de crédit non pas une
simple simulation mais une proposition ferme au regard
des informations communiquées. Un objectif qui
nécessite de faire des banques des partenaires
actifs de la plate-forme Discountis. En d'autres termes,
le courtier en ligne a dû d'emblée concevoir
son système d'information comme celui d'une "entreprise
étendue".
La chaîne de traitement d'un dossier à
travers la plate-forme comprend plusieurs maillons.
L'ensemble est soutenu par une architecture qui combine
le serveur web Apache, le serveur de servlets et JSP
Tomcat, le serveur applicatif JBoss et la base de données
DB2 d'IBM. Les interactions avec celle-ci s'effectuent
via l'interface JDBC. Quant au traitement des flux XML,
il s'appuie sur l'API SAX.
Après une première vérification
de la cohérence des données, le dossier
rempli par l'internaute, est transmis à un premier
module, le Financial Planner, qui s'occupe d'examiner
comment les offres de prêts annexes (prêt
à taux 0, prêt employeur...) peuvent compléter
l'offre. Un deuxième module, le "Bank Pool
Profiler" opère alors un premier tri parmi
les banques partenaires de Discountis (inutile d'envoyer
un dossier à une banque qui n'est pas présente
dans la zone géographique du prospect).
Ce n'est qu'ensuite que le dossier est transmis aux
banques à proprement parler. Chaque banque partenaire
dispose en effet de sa propre "Scorebox":
un moteur d'évaluation des dossiers totalement
paramétrable. Chaque banque puise dans un catalogue
de règles, sélectionne celles qui l'intéresse,
définit les valeurs-seuil et élabore ainsi
les conditions pour lesquelles un dossier se soldera
par un feu vert (production d'une proposition), orange
(proposition soumise à des conditions qui reste
en suspens) ou rouge (le dossier ne rentre pas dans
les conditions définies).
Si ces "Scorebox" sont pour l'heure physiquement
hébergées sur la plate-forme de Discountis,
elles ont d'emblée été conçues
pour être entre les mains des banques. D'où
le choix d'un interfaçage souple avec le reste
de la plate-forme. "Nous avons défini notre
propre schéma XML pour structurer les échanges
d'informations entre les Scorebox et le reste du système",
précise Pierre-Loïc Raynaud. Des flux XML
sur Http pour invoquer des traitement distants donc.
Autrement dit, des Web Services avant l'heure.
Ce couplage lâche s'avère en adéquation
avec l'activité de Discountis. "Nous faisons
du scoring pas, de la transaction, poursuit le directeur
technique. C'est pourquoi nous n'avons pas ressenti
le besoin de déployer un bus logiciel sophistiqué
qui garantisse l'arrivée à bon port des
dossiers. Si une Scorebox ne répond pas au-delà
de 5 secondes pour une raison ou une autre, elle passe
son tour, voilà tout !". Une fois les Scorebox
intérrogées (les traitements sont parallelisés),
les réponses récoltées sont hiérarchisées
par le moteur de Discoutis qui applique à toutes
les offres le même calcul du TEG (Taux Effectif
Global) pour les départager.
Vu l'architecture déployée, il n'est pas
étonnant que Pierre-Loïc Raynaud se soit
penché sur des protocoles comme Soap et WSDL.
"Tout en poursuivant sa stratégie B to C,
Discountis entend proposer aux banques les outils que
nous avons développer depuis deux ans et qui
composent notre 'Realtime Office'. Or, dans les cahiers
des charges que nous recevons, les demandes de conformité
à un protocole comme Soap commencent à
apparaître." Dans la version 3, qui sera
en gestation dans le courant de l'été,
Discountis compte donc ajouter Soap au menu des interfaces
disponibles pour la Scorebox. "Ce ne sera pas un
travail énorme: il s'agit juste d'assimiler une
autre grammaire XML", précise le directeur
technique. Une grammaire qui permettra à Discountis
de confirmer son statut d'entreprise étendue.
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