Résumons les données
du problème : un site d'actualité
sportive - Sport24
- souhaite couvrir la coupe du monde de Football en
minimisant sa consommation d'images et en faisant l'impasse
sur la vidéo et sur le son. Le but : éviter
au maximum de s'acquitter des coûteux droits de
retransmission de l'évènement. Mais pas
à n'importe quel prix toutefois : l'internaute
doit pouvoir suivre les matches en direct sur Sport
24, et disposer en permanence d'une représentation
graphique des principales actions du jeu. Il faut aussi
que l'application en question consomme peu de bande
passante. Impossible ? Sport24 a assez bien relevé
le défi,
gràce à une solution technique qui marie
le Flash au XML.
L'arme fatale, c'est
bien sûr Flash : "Une application légère
développée dans ce format ouvre la voie
à une grande richesses graphique", indique
Gaston Annebicque, directeur technique chez Sport24.
Sur la fameuse application Flash, le terrain est représenté
en mode graphique, des icônes viennent s'y placer
à chaque action notable, indiquant un but, un
tir cadré, etc ... Le tout est surplombé
par des commentaires, et enrichi à la demande
par des statistiques et par la composition de l'équipe.
De quoi suivre sereinement le match depuis son poste
au travail.
Surcharge
pondérale ?
A éviter : les excès de poids. Là
encore, le pari est réussi : "après
1h30 de match, un internaute n'aura téléchargé
que notre application - 200 Ko -, et la
totalité des flux contenant
les
infos du match : une quarantaine de kilos au total".
Une économie en bande passante appréciable
pour l'internaute, mais surtout pour Sport24 :
"Nous nous attendions à une exposion de
la consommation de la bande passante du site pour la
coupe du monde. Il fallait trouver une solution. La
légèreté du Flash nous a permis
de garder la montée en charge dans des proportions
raisonnables. Mais nous avons tout de même été
obligés de faire héberger le tout sur
un serveur mutualisé de Colt, spécialement
optimisé pour ce type d'évènements".
Voilà pour
la partie émergée de l'iceberg. En dessous
de la ligne de flottaison, la mécanique est complexe.
Mais les choses n'ont pas été si fastidieuses
à développer que celà, si
l'on en croit Gaston Annebicque : "L'essentiel
était déjà prêt. Nous avons
développé il y a deux ans un outil d'exportation
de nos informations au format XML, c'était la
première condition pour pouvoir revendre notre
contenu à d'autres sites web. Depuis deux ans,
nos données voyagent donc en XML vers les bases
de données de Wanadoo et d'autres sites à
contenu informatif". Ce qui, au passage, génère
80 % du chiffre d'affaires de Sport24, si on y
ajoute les autres revenus du B to B.
Le
long cheminement des informations
Les informations suivent un long parcours avant de s'afficher
dans la fenêtre Flash. Deux journalistes saisissent
les informations et les principales actions du match
sur leur interface en mode ASP sur IIS. Le tout transite
par un Intranet vers une base de données SQL Server.
Celle-ci est réveillée toutes les 30 secondes
par un service installé sur une machine, qui
pousse les informations vers un serveur non sans les
avoir converties en XML. C'est là que l'application
en Flash vient les récupérer.
Un parcours assez fastidieux, nécessairement
coûteux en terme de temps. Et le temps est crucial
quand on se targue de faire un direct. C'est le principal
écueil que Sport24 a dû éviter.
Le prestataire choisi Himalaya
pour réaliser une interface conviviale capable
de recevoir des informations en XML. La Web Agency a
donc comme il se doit butté se le problème :
"Faire communiquer Flash 5 et XML, nous en avons
l'habitude. Réaliser une interface en Flash,
nous savons faire, surtout si l'on nous donne un cahier
des charges aussi complet et aussi bien pensé
que celui que nous a donné Sport24. Mais faire
entrer du XML dans du Flash en moins de cinq minutes,
c'est beaucoup plus complexe. Nous avons dû multiplier
les tentatives avant de parvenir à un résultat
satisfaisant", confie Eric Magneron, responsable
de compte chez Himalaya.
La
récompense de son audace
Un résultat satisfaisant ? Il faut entendre
par là "un décalage de 2 à
4 minutes entre l'instant précis où le
but est marqué, et le moment où il s'affiche
sur l'écran" selon Gaston Annebicque. Une
performance qui a en tout cas permis à Sport24
de faire une belle opération : "tous
les encarts publicitaires ont trouvé preneur
à cet instant. Les audiences que nous réalisons
sont bien supérieures à nos objectifs
de 100 000 visiteurs par match". Et si les
chiffres avancés par Sport24 sont exacts, l'opération
finacière peut être qualifiée de
juteuse : " nous avons dépensé
à peu près 25 000 euros, tous frais
compris. Nous avons réalisé 180 000
euros de recettes". Le patron de Sport24 est donc
légitimement satisfait son l'opération,
d'autant plus qu'il se retrouve propriétaire
d'une solution technique qui intéresse d'autres
sites, et dont il pourrait bien céder la licence
moyennant finances. La récompense de son audace :
sport 24 emploie à ce jour deux développeurs
et un directeur technique à temps plein.
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