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Chronique /
Pierre Lombard |
Mardi
11 juin 2002 |
"L'entreprise
temps réel", objectif ultime de l'e-business Que l'on parle gestion de la relation client, pilotage des achats, affectation dynamique des ressources humaines, c'est à chaque fois le même objectif que l'on poursuit. Celui de l'entreprise temps réel. Entre scepticisme et optimisme, il importe avant tout d'idenfifier des voies pragmatiques.-->
par Pierre Lombard
[Directeur e-business,
Benchmark Group] |
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Temps réel : Mode de comportement
d'un système informatique assujetti à l'évolution dynamique
d'un système externe fonctionnant à son propre rythme
[
] et qu'il doit piloter en réagissant en temps utile
à tous ses changements d'état. Cette définition
du Larousse de l'informatique ne
s'applique-t-elle
pas aujourd'hui à l'e-business ? L'ensemble du système
d'information de l'entreprise ne doit-il pas réagir
en permanence aux changements d'état des clients, des
partenaires, etc. ? Incontestablement oui.
Tous les développements Internet entrepris depuis six
ou sept ans tendent vers ce but : mettre en place des
organisations qui réagissent en permanence «positivement»
aux réactions du marché. C'est aujourd'hui la force
d'un Cisco qui, constatant un ralentissement sérieux
d'activité fin 2000, a su réaligner au premier trimestre
2001 l'ensemble de ses processus vers des réactions
en temps réel pour ne plus se laisser surprendre : analyse
des ventes et indicateurs de la demande disponibles
en ligne à tout moment, gestion des achats sur le web,
accélération des affectations de ressources humaines,
formation adéquate à distance, diminution des frais
de déplacement...
Au total, le champion des équipements de réseau Internet
affirme avoir réalisé 1,7 milliard de dollars de gains
de productivité sur son année fiscale 2001. Et il a
pu ainsi maintenir son cap. Il y a fort à parier que
de telles réformes de fonctionnement seront à envisager
pour la majorité des entreprises. Elle devront même
aller plus loin. La vraie nature de l'e-business, est
en effet d'augmenter sans cesse la vitesse de réaction
des organisations et d'accroître leur performance. Des
technologies aux temps de réponse de plus en plus rapides
les y aideront. En voici deux exemples :
La messagerie instantanée se professionnalise.
La messagerie instantanée, autrement dit le « chat »,
a à peine effleuré les entreprises mais pourrait rapidement
démontrer son utilité professionnelle en raison de son
côté «temps réel». On la préfère déjà nettement au courrier
électronique dans un groupe bancaire international comme
ABN Amro où les commerciaux ont besoin de connaître
instantanément les commandes de leurs clients. Sur les
marchés boursiers, on le sait, chaque minute compte.
De plus ces organisations très interactives à travers
des messageries instantanées pourrait servir de modèles
aux services Web, qui ne sont rien d'autres qu'une tentative
de rendre instantanées les négociations entre partenaires
commerciaux. A ce sujet, on lira avec profit l'article
La messagerie instantanée à la rescousse des Web Services.
Les prix deviennent dynamiques. La valeur d'un
produit ou d'un service n'est plus une donnée absolue.
Elle risque de varier selon la place que ce produit
ou service occupe dans une chaîne de distribution ou
de diffusion. Il faut alors mettre en place des mécanismes
qui recalculent rapidement la valeur en fonction de
paramètres en fluctuation constantes. Les dispositifs
de « Dynamic Transaction Management » mis au point par
la société française High Deal remplissent bien cet
objectif. Ils permettent de créer toute une chaîne de
valeur depuis la simulation d'une offre de services,
sa production jusqu'à sa facturation. Ils s'adaptent
aujourd'hui au monde des télécoms sans fils et à
la diffusion de contenu sur Internet.
En définitive, lorsque chacune des composantes de l'e-business
aura atteint son objectif analyse permanente des besoins
de la clientèle, gestion interactive des achats sur
Internet, affectation dynamique des ressources humaines
l'entreprise, irriguée par son système d'information,
pourra vraiment réagir en temps réel sur son marché.
La transformation ne sera pas facile : ceux qui se sont
déjà attelés à modéliser une partie de leurs processus
pour les automatiser se rendent compte de l'ampleur
des changements d'organisation à effectuer. Dans ce
domaine, la précipitation est aussi pénalisante que
l'immobilisme. Une juste voie reste à trouver entre
scepticisme dogmatique et optimisme débordant pour atteindre
ce que l'on appelle déjà, aux Etats-Unis, la Now Economy,
ou l'ère de l'entreprise temps réel en réseau.
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[Pierre
Lombard, Directeur e-business Benchmark
Group] |
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