Le chiffre fait rêver
par les temps qui courent : 2,5 millions d'euros.
C'est la somme déboursée par les investisseurs
de Zandan
pour boucler le deuxième tour de table de l'éditeur.
L'importance de la levée de fonds en dit long
sur la réussite du pari de deux anciens du monde
du consulting informatique. Tout a commencé en
Mai 2000 : "Jerôme Jacq et Fabrice Véniard
pensent que le marché très spécifique
des logiciels de test de contenus pour opérateurs
de téléphonie mobile a atteint une masse
critique. Pour eux, il est temps de sortir un produit",
confie Rémi Lacombe, PDG de Zandan.
Et de fait :
les opérateurs de téléphonie mobile
ressentent à
cette
époque le besoin de tester la qualité
des contenus mis en ligne par leurs nombreux partenaires
éditoriaux - des partenaires qui concoivent
des portails WAP par exemple. La plupart d'entre eux
développent donc leurs propres outils de test
des services mobiles afin de contrôler la conformité
des contenus de leurs partenaires aux règles
techniques et ergonomiques élémentaires :
la taille d'une image ne doit notamment pas dépasser
la taille de l'écran.
Juste
au bon moment
Mais comme l'indique Remi
Lacombe, "tout celà marchait encore beaucoup
à l'huile de coude". C'est donc là
qu'intervient Zandan, qui commercialise son M-Viewer.
Cet outil "permet de tester en mode visuel chaque
service en ligne, et d'établir la liste des erreurs
techniques et ergonomiques de chaque portail. Le temps
d'attente et les erreurs de code sont donc passé
au crible, ainsi que les problèmes liés
à certains terminaux. La procédure de
test peut être personnalisée et prendre
en compte les spécificités de la plupart
des terminaux de téléphonie mobile"
affirme Remi Lacombe. M-Viewer fonctionne déjà
avec les standards Xhtml (PDA et autres), WML (WAP),
et bientôt avec le Chtml (i-mode). De quoi réaliser
un solide écrémage des erreurs de conception,
et redresser les bretelles des partenaires éditoriaux
les moins rigoureux.
Résultat ?
Un franc succès, puisque l'enteprise a généré
un chiffre d'affaires de plus d'un millions d'euros
sur les 12 derniers mois (activité de services
compris). La plupart
des grands opérateurs Européens ont répondu
présent, avec Orage, Vodafone, Telefonica, Proximus,
etc ... Le succès est au rendez-vous, mais
Zandan ne veut pas s'en tenir à cette première
offensive. L'entreprise souhaite développer deux
nouveaux produits. Seulement voilà : "le
sujet est sensible, on pourrait même dire stratégique",
et nous en saurons peu. Tout juste de quoi apprendre
que ces deux nouveaux outils "permettront d'automatiser
la création de contenus mobiles - pour le premier -,
et de gérer les relations entre l'opérateur
mobile et ses partenaires". Des outils complémentaires
au M-Viewer, bien nichés eux aussi sur le même
segment vertical.
Un
marché gargantuesque
Quid du marché ?
Il est considérable, à n'en pas douter.
Si l'on en croit Rémi Lacombe, il y aurait à
cette heure "un millier d'opérateurs de
téléphonie mobile au monde, qui regrouperaient
au total 1 milliard d'utilisateurs dans la plupart des
pays du monde". C'est à dire une marge de
croissance immense pour Zandan, qui partage ce marché
avec "un seul concurrent Anglais - ArgoGroup".
Fort de ses 22 clients européens, Zandan souhaite
bien sûr conquérir les marchés Américains
et Asiatiques, où il est très peu présent.
Un objectif qui lui coûtera "sans doute à
peu près la moitié des 2,5 millions d'euros
que nous avons levés. Nous allons lancer dés
Juillet un campagne de presse internationale avec Publi
France, visant à faire découvrir notre
offre à de nombreux prestataires de service en
téléphonie mobile de part le monde".
Pas d'ouverture de bureaux tous azimuts : Zandan
cherche des partenaires qui prendront en charge la distribution
de ses outils dans le monde. Ce qui lui permettra de
ne passer que de 30 à 42 personnes en un an.
Tout celà
permet à Zandan d'espérer une croissance
de ... 50 à 100 % par an. Un chiffre bien modeste
au regard du marché potentiel, mais qui a le
mérite d'être sage pour Rémi Lacombe :
"mieux vaut annoncer des résultats modestes
et y parvenir que faire l'inverse". Des objectifs
qui devraient en tout cas permettre à Zandan
de réaliser un retour sur investissement dés
2003 : "les produits sur lesquels nous travaillons
ont un cycle de rentabilité très court,
sensiblement égal à un an". De l'avoeu
même de son PDG, Zandan devrait donc être
une affaire juteuse une fois cette année écoulée.
Ce qui n'a pas échappé aux fondateurs
de l'entreprise, qui détiennent toujours à
peu près la moitié du capital de Zandan,
ainsi qu'au fond d'investissement BNP-Europe Telecom
et Media Fund 2, qui détient désormais
l'autre moitié. Tous se frottent les mains.
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