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à l'introduction
C'est sans doute
sur le terrain de l'image que l'opposition est la plus
permanente entre les deux géants. Logique: sur
le papier, Sun présente toutes les qualités
requises pour assurer le face-à-face avec Microsoft
et sait particulièrement bien jouer sur les signes
qui réaffirment ce rôle aux yeux du monde.
Inventeur de Java, une technologie multi-plate-forme
(donc anti-Windows), initiateur d'un univers technologique
(le
modèle
J2EE) considéré comme un "standard",
Sun est aussi le propriétaire de Star Office,
l'alternative à Microsoft Office. C'est également
l'entreprise qui, aux côtés d'AOL, a repris
les actifs de Netscape, victime justement de l'affrontement
avec Microsoft sur le terrain des navigateurs Web. Ajoutons
à cela une culture Unix et un discours qui fait
la part belle aux technologies ouvertes, aux standards,
à la communauté du logiciel libre... La
panoplie semble plutôt complète pour se
poser en éditeur anti-Windows, anti-monopole,
anti-propriétaire, bref, anti-Microsoft.
La pratique est bien entendu plus ambigue. Moins évidente.
J2EE comme Java ne sont pas vraiment des standards mais
plutôt des technologies ouvertes à des
partenaires sous le contrôle minutieux de Sun.
Ce qui n'a pas échappé à un Linus
Torvalds. Dans son ouvrage, "Il était une fois Linux",
le père de Linux lance d'ailleurs plusieurs coups
de patte sur Sun et ses modèles de licence. "
En tentant de contrôler l'environnement Java, Sun Microsystems
l'a pratiquement tué. Java reste un produit raisonnablement
correct, mais il n'a certainement pas pu donner tout
son potentiel ", lance l'intéressé.
De fait, si la firme joue régulièrement
sur sa proximité culturelle avec la communauté
du libre, celle-ci ne lui rend pas forcément...
Récemment, une polémique a ainsi opposé
des représentants du logiciel libre à
ceux de Sun. En substance, les premiers reprochent aux
seconds de nier les vraies capacités de Linux
en le cantonnant à des serveurs d'entrée
de gamme, cela bien entendu pour protéger Solaris,
l'Unix maison.
Ces accros ne suffisent toutefois pas à salir
l'armure de chevalier blanc que Sun s'est peu à
peu constitué. D'autant, qu'en face, Microsoft
lui facilite largement le travail. Le procès
anti-trust et les autres procédures juridiques
en cours, certaines ayant d'ailleurs été
activées par Sun, enferme la firme de Redmond
dans son image d'éditeur-carnassier et auto-entretiennent
l'opposition.
Sur le terrain de l'image donc, Sun s'en tire pour le
moment indéniablement mieux que son concurrent.
Se pose toutefois une question assez légitime:
à force de se définir par rapport à
Microsoft, Sun ne prend-t-il pas le risque d'associer
trop intimement son identité à cette opposition
?
Lire aussi :
2.
Microsoft Office versus StarOffice
3.
L'architecture J2EE versus l'architecture .Net
4.
Web Services : la nouvelle scène
5.
Passport versus Liberty Alliance
6.
Le client Java versus le client Windows
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