Régulièrement, dans toutes les entreprises équipées d'ordinateurs
se pose la question de la migration. Les systèmes informatiques
étant rapidement obsolètes, le passage d'un système d'exploitation
(OS) à un autre, qu'il s'agisse d'une nouvelle version d'un
même environnement, ou pas, est indispensable pour rester compétitif.
Faire migrer tous les postes d'une entreprise en même temps
coûte cher à l'entreprise et bouleverse à la fois son organisation
et les habitudes de ses utilisateurs. Dans ce contexte, il
est nécessaire de savoir quels points-clés sont à prendre
en compte pour minimiser les risques lors d'une migration.
Un
des premiers facteurs est le temps. Effectuer manuellement
la migration d'un poste prend plusieurs heures. Si l'on ajoute
ensuite le temps dont l'utilisateur a besoin pour s'adapter
à la nouvelle version et finalement être opérationnel, on
aboutit à une perte conséquente de productivité. Problème
connexe: la perte d'information: les données d'un utilisateur
peuvent avoir été déplacées - ou pire, perdues! - lors de
la mise à jour. Là encore, cela se paye en termes de productivité.
Etablir une politique de migration
Bien préparer sa migration, c'est d'abord bien connaître son
parc informatique. Un audit interne, recensant tous les postes
et leur configuration, est un bon moyen d'obtenir des renseignements
fondamentaux. Il convient ensuite de porter son attention
sur les possibilités de migration : faire une mise à jour
de l'OS dans la même famille, migrer vers un autre OS...
Là encore, la somme de renseignements accumulés (articles,
tests comparatifs, analyses...) permet de limiter le nombre
et la gavité des problèmes ultérieurs. Chaque entreprise doit
se constituer une politique de migration correspondant à ses
besoins, en s'inspirant de grandes tendances. Par exemple,
contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'est pas
forcément mauvais pour une entreprise d'avoir des ordinateurs
tournant sur des OS différents.
Outre l'avantage de disposer d'un parc polyvalent, cela permet
de répartir la migration. A un rythme donné, l'entreprise
fera systématiquement migrer ses OS les plus vieux (ils sont
censés ne représenter qu'une partie du parc informatique)
vers la technologie la plus récente possible. La migration
forme une boucle sans fin et régulière.
Pour économiser temps et argent, il est également possible
de faire appel à un éditeur de solutions de migration. Il
existe des logiciels qui permettent d'automatiser la migration,
avec un retour d'investissement favorable. Les utilisateurs
restent moins longtemps séparés de leur PC, leurs données
sont plus faciles à retrouver, et le département informatique
est moins mis à contribution. La migration vers les nouveaux
OS Windows (2000, et surtout XP) offre une opportunité de
vente d'un ou deux ans pour les éditeurs.
La migration "intra-Windows"
Les nouvelles versions des OS, et notamment celles de Microsoft,
se succèdent rapidement. Les nouvelles applications proposées
permettent d'améliorer la productivité de l'utilisateur. Windows
est leader sur ce marché. La question pour les entrrprises
est souvent de savoir si la fidélité à Microsoft est valable.
Lorsque Microsoft a sorti son nouvel OS, XP, fin 2001, certaines
entreprises venaient tout juste de se décider finalement à
faire migrer leurs vieux OS Windows NT ou 95 vers Windows
2000. Elles se demandent à présent si elles doivent continuer
la migration entreprise ou passer directement à XP. Pour la
plupart des grandes entreprises, la question n'est pas de
savoir s'il faut migrer vers XP, mais plutôt de savoir quand.
Malgré ce problème de calendrier, la tendance qui semble se
dégager est le caractère inévitable, tôt ou tard, de cette
migration. Alors que les grandes entreprises ont traditionnellement
adopté rapidement les nouvelles technologies Microsoft, les
plus petites ont plutôt intérêt à attendre.
Migrer vers XP, quels avantages?
XP offre un "niveau de stabilité jamais atteint", selon
Microsoft. Dans la pratique, si XP n'offre pas beaucoup plus
de stabilité que Windows 2000, la différence est en effet
vraiment importante si on le compare à NT ou 95. XP améliore
également les performances sur quelques points, comme le démarrage
de l'ordinateur ou sortie du mode veille qui gagnent en rapidité.
Microsoft affirme que les applications aussi deviennent plus
rapides, mais la différence n'est pas remarquable.
La fonction d'aide a réellement été améliorée par rapport
aux précédentes versions. Grâce à l'assistance à distance,
par exemple, un technicien peut travailler sur une application
en même temps que l'utilisateur, pour lui présenter une fonction
ou réparer le système. Enfin, XP dispose de la fonction "annuler
système". Celle-ci permet de revenir en arrière lorsque l'installation
des pilotes ne fonctionne pas ou que la modification de la
base de registre entraîne des erreurs.
XP est-il vraiment inévitable?
Il est important de noter que des éditeurs proposent des
logiciels exécutant la plupart des nouvelles fonctions de
XP (Remote Desktop, restauration du système, compatibilité
avec les réseaux sans fil 802.1x, entre autres). Certaines
entreprises peuvent déjà les posséder, auquel cas la migration
vers XP perd une bonne partie de son intérêt.
Selon l'état d'avancement dans la migration vers Windows
2000, on peut distinguer deux cas de figure. Les entreprises
ayant déjà bien entamé leur migration vers Windows 2000 doivent
fournir un effort relatif pour passer à XP, tout en sachant
que la différence entre les deux n'est pas flagrante. Pour
celles qui sont encore majoritairement sous Windows 95 ou
98, l'effort à fournir est beaucoup plus important, mais également
plus porteur.
La migration Windows est coûteuse
Le nouveau plan de license de logiciels de Microsoft entrera
en vigueur le 1er Août de cette année. Les entreprises ne
pourront plus bénéficier de réduction sur les mises à jour,
comme par le passé. C'est pourquoi des cabinets comme Gartner
ont conseillé à leurs clients de passer à XP avant le 31 juillet,
afin d'économiser jusqu'à 70% du coût de la mise à jour. Les
mises à jour coûtent cher aux entreprises.
C'est pourquoi, selon le Business Software Alliance, 24%
des logiciels sont utilisés en entreprises sans license (le
pourcentage augment lorsque la taille de l'entreprise diminue).
Il est difficle de mesurer l'impact de la nouvelle politique
de Microsoft sur le choix des entreprises. En tous cas, il
semblerait que XP ait plus de succès que Windows 2000. Selon
IDC, Microsoft a vendu 30 millions de copies de Windows 2000
en 2001. Les analystes prévoient une progression important
pour les ventes de XP.
Migrer vers Linux
Les logiciels libres permet de s'affranchir de Microsoft
et plus généralement des logiciels dits propriétaires, surtout
en matière d'infrastructure des systèmes d'information. Linux,
clône libre d'Unix, est reputé puissant, robuste, et surtout
plus stable que Windows, ce qui attire les entreprises dont
le souci majeur est la disponibilité. Côté poste client, néanmoins,
il tarde à s'imposer, malgré des outils bureautiques performants
(OpenOffice, notamment). Quelques signes sembleraient pourtant
donner à penser que cette situation devrait changer.
Acte
2 : La migration des systèmes serveurs
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