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Chronique / Pierre Lombard
Mardi 17 septembre 2002

Gouvernance : une question d'indicateurs La gouvernance informatique repose sur de très beaux principes, comme le rappelle un rapport du Cigref publié la semaine dernière. Au delà de la théorie, des indicateurs précis doivent mesurer l'adéquation du système d'information aux objectifs de l'entreprise. Une chronique de Pierre Lombard.-->
par Pierre Lombard
[Directeur e-business,
Benchmark Group
]
          
A mesure que l’on avance sur la voie de l’e-business, le caractère stratégique du système d’information devient de plus en plus tangible. Dans un premier temps simple support technique, l’informatique est devenue le système nerveux de l’entreprise. Elle doit donc répondre à toute impulsion émise par le cerveau, le pilote de toute l’organisation. Le système d’information en est-il capable ? A-t-il été conçu selon des principes qui lui assurent souplesse et réactivité ? Pas vraiment. Bien souvent au contraire, les tâtonnements technologiques, le poids de l’existant lui confèrent une importante inertie. Pour tenter de redresser la barre, la gouvernance informatique [1] se propose d’assurer que le
système d’information est en ligne avec la stratégie de l’entreprise et qu’il apporte les gains attendus. De plus, elle veille à ce que l’informatique aide l’entreprise à saisir toutes les opportunités qui permettront son développement ; elle milite pour un usage responsable des ressources informatiques ; enfin, elle s’assure que les risques associés aux systèmes d’information soient gérés correctement.

Jusqu’ici ces notions étaient plutôt réservées à un cercle d’initiés. On a parlé pour l’une des premières fois de gouvernance informatique en juin 2001, lors du congrès de l’Isaca, l’association internationale spécialisée sur l’audit et le contrôle des systèmes d’information. Depuis le concept a fait son chemin jusqu’à ce que la semaine dernière, le Cigref (Club informatique des grandes entreprises françaises) lui consacre un rapport d’une quarantaine de pages, un peu trop théorique mais qui fournit quelques pistes de réflexion. En particulier, des exemples de structures à mettre en place pour exercer cette gouvernance : comité de direction consacré au système d’information, comité d’audit, comité d’arbitrage (gestion de portefeuille de projets, comité d’urbanisation et d’architecture, maîtrise d’ouvrage stratégique dans chacun des métiers de l’entreprise.

Mais comme le souligne le Cigref, la gouvernance ne pourra s’exercer efficacement qu’â travers des indicateurs précis. « La gouvernance est vue comme principalement une question d’explicitation des (bonnes) choses à faire. Le problème perçu est une vision insuffisamment claire des objectifs à atteindre, d’où un pilotage non pertinent. L’explicitation des buts se traduit par une série d’indicateurs clés d’objectifs (Key Goal Indicators), définissant le but à atteindre, qui s’accompagnent d’un ensemble d’indicateurs clés de performance (Key Performance Indicators), définissant le degré d’atteinte des objectifs. » Dommage que le Cigref n’aille pas plus loin dans la description de ces indicateurs.

En effet, il aurait été utile de préciser que dans la plupart des cas, les outils que l’on utilise sont tournés vers le passé et focalisés sur la performance financière au détriment des autres facteurs. Sur la base de ce constat, critiquant les systèmes traditionnels de gestion et leur incapacité à répondre aux préoccupations actuelles, les entreprises américaines utilisent essentiellement des tableaux de bord prospectifs (Balanced Scorecard [2]) reposant sur les quatre dimensions de l’entreprise : la situation financière, les clients et le marché, les processus internes et enfin l’innovation. Pour mesurer cette dernière, les indicateurs recherchés seront les suivants :

- Pourcentage des nouveaux services et produits ;
- Nombre de jours de formation par employé ;
- Pourcentage de projets, activités transversales et internationales ;
- Degré de satisfaction des employés ;
- Nombre de suggestions d’amélioration des employés ;
- Turnover général, par fonction et au sein des personnes-clés ;
- Durée moyenne nécessaire pour embaucher une personne.

Si une entreprise se donne la peine de mesurer ses performances suivant les quatre axes définis ci-dessus (financier, client, interne et innovation), elle aura accompli un progrès considérable concernant sa gouvernance. Mais, on le voit, des indicateurs de mesure très précis devront être définis.

[1] Au sens premier, le terme de gouvernance désigne la manière dont le pouvoir est exercé dans la gestion des ressources économiques et sociales d'un pays en vue de son développement ; le concept a été étendu à l’entreprise et plus particulièrement à l’organisation informatique de cette dernière.

[2] Pour plus de précisions on se reportera au site du Balanced Scorecard Institute
(http://www.balancedscorecard.org/).

[Pierre Lombard, Directeur e-business Benchmark Group]


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