Non, les mainframes n'ont
pas disparu. On trouve encore ces grands systèmes
dans de nombreuses entreprises, et ils semblent même
profiter d'un certain regain d'intérêt. Mais
ces dinausaures de l'informatique doivent faire le grand
écart pour s'adapter à des environnements
de plus en plus ouverts, gagnant chaque année en
complexité.
Gros
potentiel pour l'intégration
Le jeu
en vaut la chandelle : le Gartner a calculé
la valeur totale des applicatifs hébergés
sur mainframes, et le chiffre donne le vertige -
1500 milliards de dollars y ont au total été
engloutis. Une bonne raison de continuer d'exploiter
les applications à la fiabilité légendaire
contenues dans les flancs de ces gros mastodontes, et
bien sûr de les connecter aux applicatifs les
plus récents via des solutions d'EAI.
Le marché de l'EAI
pour les mainframes est un marché assez récent :
"celà fait 6 ou 7 ans qu'on entend parler
d'EAI pour les mainframes aux Etats-Unis. En France,
celà fait seulement 2 ou 3 ans que les entreprises
s'y mettent. Mais pour tout dire, les produits ne sont
arrivés à maturité que ces deux
dernières années. L'EAI pour les mainframes
est longtemps resté du bricolage. Le marché
ne fait encore que démarrer, mais nous pensons
qu'il y a un gros potentiel - tout comme pour l'EAI
en général d'ailleurs".
Tous
types d'applicatifs
Des exemples ?
"La plupart du temps, les EAI relient une base
de données - client, produit ou fournisseur -
présente sur un mainframe à un applicatif
fraîchement installé - explique Olivier
Barbe, Directeur Statégique EMEA chez SeeBeyond,
l'un des acteurs du marché de l'EAI pour mainframes.
Nous avons interfacé le gros système d'un
très grand assureur français à
l'outil de CRM sur lequel sont connectés ses
agents. Les informations relatives aux polices d'assurance
sont stockées dans ce gros système :
il fallait les rendre accessibles".
Peut-on interfacer les
bases de données d'un mainframe à tous
les applicatifs ? "On voit de tout sur le
terrain : Datawarehousing, ERP, SCM, etc ...
Mais ce qu'on voit le plus, ce sont les applicatifs
de gestion client et de business intelligence".
Pourquoi ne pas choisir
de migrer tout simplement sa base de données
sur un système plus ouvert et plus récent ?
Pour Rick De Deyn - Product Manager EMEA -
"la duplication d'une base de données ne
génère bien souvent que des ennuis :
c'est un chemin nettement plus complexe. Le plus simple
est encore de connecter l'applicatif à une base
de données qui a déjà fait ses
preuves".
100 %
fiable ?
Mais l'EAI a encore mauvaise réputation. Olivier
Barbe l'avoue volontiers : "J'ai eu vent d'expériences
peu reluisantes : des concurrents ont dû
abandonner certains chantiers, tant leurs connecteurs
rendaient le mainframe instable. Lorsque l'on sait à
quel point les équipes opérationnelles
des mainframes sont obsédées par la stabilité,
on comprend que leurs tentatives aient été
abandonnées. De façon générale,
le réflexe d'un gestionnaire de mainframe est
d'être réticent à la moindre ouverture
de port".
Pourtant, la qualité
des outils d'EAI progresse : "La démarche
de Seebeyond a été d'adopter la technologie
la moins intrusive possible, afin d'interférer
au minimum avec le fonctionnement du mainframe. La deuxième
astuce a consisté à utiliser le même
code de base pour chaque connecteur, et de limiter par
conséquent l'utilisation de code potentiellement
instable" explique Olivier Barbe.
Décidemment, les mainframes ne semblent pas avoir
terminé leur carrière pleine de rebondissements
dans nos SI.
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Comment ca marche ? |
On peut développer
une plate-forme d'intégration "en
quelques semaines" si l'on en croit Olivier
Barbe. L'application qu'on souhaite connecter
aux ressources du mainframe peut être orientée
directement sur les données renfermées
par la mastodonte, "mais le plus souvent,
on a tendance à passer par un applicatif
interne du gros système - explique
Rick De Deyn. Ces applications contiennent en
effet pas mal de logique d'agrégation de
données, ou de validation des inputs qui
permettent de traiter les données avant
de les exporter".
- Le processus :
"on a besoin de deux connecteurs, placés
sur le mainframe et sur le système avec
lequel il va communiquer. Le connecteur est développé
pour un applicatif particulier - un outil
de CRM par exemple. Il traduit la requête
de l'outil de CRM dans son propre langage universel -
du Java capable de véhiculer n'importe
quel type de requête - et l'envoie
à la plate-forme d'intégration.
Celle-ci route la requête vers le connecteur
du mainframe, où elle est traduite dans
le langage de l'application du mainframe. La réponse
que le mainframe formule suit le chemin inverse".
- L'administration :
certains produits peuvent être administrés
depuis une console centralisée qui permet
de contrôler la qualité de service.
Un outil qui se révèle particulièrement
intéressant lorsque la plate-forme d'EAI
gère de très nombreux flux d'information.
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