Intranet/Extranet
L'entreprise étendue: discours ou réalité ?
Pour se forger sa propre réponse, six questions pour cerner les tenants et les aboutissants de cette notion large, derrière laquelle se cachent les processus d'entreprise. (Lundi 7 octobre 2002)
     
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Questions-Réponses: le BPM
> Que désigne t-on par le terme "Entreprise étendue" ?
D'un point de vue technologique, "l'Entreprise étendue" désigne l'adaptation du système d'information à deux types d'échelle:
- au sein de l'entreprise, la multiplicité des canaux d'accès aux applications et données
- au delà de l'entreprise, le réseau des clients, fournisseurs, partenaires (et bien sûr, filiales aux systèmes d'information éventuellement hétérogènes - suite, par exemple, à une fusion-acquisition) qui interviennent dans les processus organisationnels.

Deux exemples. Dans le premier cas, les populations nomades de l'entreprise peuvent bénéficier du même niveau d'information que le collaborateur travaillant sur son poste fixe, pourvu que techniquement, la chose soit permise par l'exploitation des technologies sans fil, et sécurisée par un système de contrôle d'accès.
Dans le second cas, il s'agit non seulement de permettre des échanges, mais aussi de les inclure dans des ensembles plus vaste, cohérents et correspondant à la spécificité opérationnelle de l'entreprise - les fameux processus métier.

> Quelles sont les briques essentielles qui permettent d'aboutir aux caractéristiques de l'Entreprise étendue ?
Partant d'un existant composé généralement de différents types de progiciels (ERP, CRM, SCM), éventuellement de grands systèmes, l'entreprise tire déjà profit d'un certain nombre de processus collaboratifs (chaîne de validation automatisée ou workflow), et a pu entreprendre un chantier d'EAI visant à créer des flux d'intégration entre les applications existantes, flux dont les processus prennent le relai une fois les premiers ayant abouti à la construction d'applications (via un serveur d'application) ou à l'agrégation/structuration de données.

Ceci posé, il reste donc à s'attaquer véritablement aux processus: à leur modélisation à partir d'une identification précise de leur fonctionnement organisationnel dans l'entreprise - le facteur humain prend ici une importance considérable; à leur gestion/exploitation (via les applicatifs, ou de manière centralisée via un serveur de processus) et, dans les cas les plus évolués, à leur intégration (interviennent ici des technologies basées notamment sur XML, et principalement les Web Services).

Au bout de la chaîne, enfin, les processus particuliers impliquant différentes catégories d'employés, de clients, de fournisseurs ou de partenaires, les modes d'intéraction entre un processus et chacune de ces catégories sont multiples: pourront intervenir, par exemple, un portail d'entreprise (Intranet/Extranet), des alertes sous forme de messages potentiellement de tout type (e-mail, SMS...) transitant par potentiellement tout type de réseaux (Ethernet, WiFi, Internet, GPRS...).

> Comment se caractérise l'offre du marché ?
Les solutions se classent donc en trois catégories fonctionnelles (que chaque outil peut adresser en partie ou en totalité):
- solutions de modélisation et gestion/exploitation (également d'intégration) de processus (infrastructure);
- solutions proposant des processus "communs" verticalisés;
- solutions d'interaction avec les processus (soit - grossièrement - de la gestion de contenu et du multi-canal)

Citer l'ensemble des produits qui couvrent ces différentes catégories mériterait un article à part entière: on peut mentionner - à titre d'exemple assez global, et parmi d'autres - dans le cadre de ce questions-réponses une plate-forme comme e3 de CSC, qui se caractérise par la séparation entre la description des processus et l'applicatif, et par l'utilisation du langage BPML (un schéma XML) pour la modélisation des processus métiers.

> Comment évaluer l'aptitude de son SI à cette transformation ?
Ce point revient à évaluer la capacité de l'entreprise à évaluer l'écart entre ses modes de fonctionnement actuels, et leur "rendu" par l'outil informatique qui sera choisi. S'il faudra s'attendre à une adaptation de ses processus à la solution (et donc l'accompagner d'une conduite du changement), c'est également l'outil qui devra être aisément adaptable, et extensible via de nouvelles règles métier (soit par des développements spécifiques, soit par de nouvelles briques).

Plusieurs indicateurs vont donc déterminer la "maturité" du SI (sans parler, donc, des problèmes d'accompagnement): le degré d'hétérogénéité de l'infrastructure, son degré de communication, d'intégration, d'externalisation, mais également la capacité des équipes informatiques à développer et paramétrer, suivant telle fréquence, l'existant et les futurs outils - qui, rappelons-le, sont non seulement des applicatifs de gestion (au sens large) des processus, mais aussi de nouveaux protocoles réseau, de nouveaux terminaux (mobiles par exemple)...

Et puis, l'Entreprise étendue mettant en jeu clients, fournisseurs, et partenaires doit évaluer sa capacité à fournir des connexions applicatives à ces derniers, ce qui dépend, bien sûr, du propre degré de maturité de leurs SI.

> Quels problèmes non techniques vont surgir, et de quelle ampleur ?
Ils sont de deux ordres:
- d'une part la façon dont les processus métiers sont implantés dans l'entreprise va déterminer la difficulté, ou non, de les gérer informatiquement (centralisés ou décentralisés notamment);
- d'autre part la probabilité de changement de ses processus (suite à un rachat,une réorganisation, une fusion ou une acquisation) va jouer.

En retour, ce sont précisément les changements de structure dans l'entreprise qui rendent la gestion de processus d'autant plus pertinente du point de vue des systèmes d'information: des infrastructures au caractère "dynamique", souple, seront d'autant plus précieuses dans ces cas de figure, et l'outil informatique permettra de faciliter les transformations qui elles mêmes structureront l'offre.

Tout ceci suppose que les processus soit connus, maîtrisés, sélectionnés, simplifiés, et que le passage par l'outil informatique n'induise pas, chez l'utilisateur concerné, de défiance. Sujet à part, la question des compétences, des besoins et comportements de l'utilisateur se pose en préalable, comme d'ailleurs dans tout choix d'applicatif métier.

> En pratique, qu'est-ce que cela donne ?
D'un point de vue fonctionnel, l'Entreprise étendue se traduit par une plus grande collaboration et une meilleure gestion des connaissances. Elle permet également de répondre aux problématiques de gestion de cycle produit, en agrégeant de manière satisfaisante les données de conception, de gestion financière et logistique, les données relatives aux fournisseurs et aux clients... Egalement, l'Entreprise étendue vise à réduire les cycles d'approvisionnement - places de marché privées par exemple - et de décision.

Parmi les nombreux exemples d'entreprise, on peut citer celui de Renault, au travers notamment de l'Alliance Renault-Nissan, avec la mise en place de deux plates-formes communes, dénommées "B" et "C", permettant aux deux constructeurs de partager des composants (y compris les moteurs) entre véhicules, d'utiliser des lignes d'assemblage communes... Et impliquant des processus de travail collaboratif orientés vers la réduction des coûts.

On conçoit, à la lumière de ce qui précède, que la notion d'Entreprise Etendue se présente comme très englobante: à ce titre, elle manque de précision et par là même de réalité. Pour autant, et quel qu'en soit le synonyme (e-Transformation, Extranet...), il s'agit d'un concept qui n'est pas seulement né de la technologie, mais qui modèle également - et de manière aujourd'hui notable - cette dernière.
[Jérôme Morlon, JDNet]
 
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