Management
Externalisation : tenter l'étranger ?
L'Inde, la Russie, l'Irlande et bien d'autres forment chaque année des armées d'informaticiens talentueux. Une aubaine pour les enteprises françaises, qui trouvent à l'étranger des coûts de main d'oeuvre imbattables. (Mercredi 9 octobre 2002)
     
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Un câble haut débit tendu entre Paris et Bombai et le tour est joué : on peut alors faire glisser d'un pays à l'autre la quasi totalité des activités d'une direction informatique, du développement des applicatifs à la production, en passant par le support et l'administration. Mais il serait imprudent d'externaliser tout à la fois, et de ne pas investir beaucoup d'attention et d'énergie dans le choix du pays hôte.

Vent en poupe
Tout comme l'externalisation au sens large, l'offshore outsourcing a le vent en poupe : il affiche fièrement des taux de croissance à deux chiffres. Mais selon le Gartner, la demande en volume part d'un palier situé assez bas : l'externalisation vers l'étranger reste donc modérément employée par les firmes occidentales. Dans le classement des 500 plus grandes entreprises américaines, on observe tout de même un recours non négligeable à l'offshore outsourcing : 200 entreprises de classement y auraient fait appel courant 2 000 - toujours selon un rapport du Gartner intitulé Offshore Application Outsourcing.

Le réflexe paraît logique d'un strict point de vue utilitaire: la main d'oeuvre étrangère peut être révoquée très facilement dans le cadre d'un contrat de services, et elle présente un niveau de compétences excellent eu égard aux rétributions pratiquées dans la plupart des pays étrangers. Mais le tableau n'est pas uniformément rose : le Gartner prévient que l'offshore outsourcing porte en lui des faiblesses qu'il faut considérer avec beaucoup de sérieux avant de se laisser séduire.

Tout n'est pas rose
Qu'est-ce à dire ? Chaque pays possède une culture propre, qui se traduit par des attitudes proffessionnelles bien particulières et un environnement politique et légal très souvent différent du nôtre. Le Gartner souligne plusieurs points sensibles dont il faut être conscient avant de s'engager, dont nous nous faisons l'écho dans un encadré à la fin de cet article. Beaucoup d'entrepreneurs n'ont en effet pas conscience du fossé qui sépare l'occident des pays moins développés.

Au petit jeu des bons points - distribués par le Gartner -, ce sont l'Inde, Israël et l'Irlande qui sortent du lot en se rapprochant le mieux des attentes des dirigeants occidentaux. Ce n'est donc pas un hasard si ces pays figurent en tête de la liste des pays hôtes - l'Inde caracolant loin devant les autres avec près de 90% du marché. Suivent des pays souvent prometteurs, comme la Chine, la Russie et les Philippines. En France, on trouve également des prestataires de service qui profitent de la proximité linguistique du Maghreb pour développer des antennes au Maroc ou en Algerie.

Tout exporter ?
Que peut-on externaliser ? Selon le Gartner, les entreprises ont recours à plusieurs méthodes. La plus raisonnable consistant à diviser les tâches en escalier, afin de n'externaliser que les marches pour lesquelles l'exportation des activités a un sens. Il peut également être intéressant de répartir la force de travail sur trois fuseaux horaires, afin de disposer d'une équipe de support et d'intervention compétente à tout moment du jour où de la nuit.
Autre opportunité : le transfert d'un pan entier du système d'information vers l'étranger, facilité par les possibilités d'interfaçage qu'offre Internet. L'EAI semble de plus en plus recueillir les suffrages des dirigeants mondiaux. Mais le plus courant consiste sans doute à faire développer ses applications à l'étranger, ou encore confier sa maintenance à un prestataire au delà de ses frontières.

Le Gartner note que les entreprises américaines ont de plus en plus tendance à déléguer les tâches complexes à des structures offshore, marquant ainsi une évolution depuis l'époque où elles leur confiaient surtout des migrations et des conversions. Dans tous les cas, une entreprise peut recourir à un prestataire externe ou constituer soi même une groupe d'informaticiens autonome dans le pays hôte.

Et la france ?
Dans l'hexagone, c'est bien évidemment une entreprise Indienne qui a lancé le mouvement. L'information provient d'un livre blanc écrit par Tubbydev, un concurrent de la firme question (Infosys), laquelle a rapidement remporté des succès considérables chez Airbus, Valéo et Axa. Une poignée d'entreprises se sont lancé dans son sillage, pami lesquelles figurent Argaze (employant des informaticiens au Maroc et en Pologne), Azentis (Inde et Roumanie) et justement Tubbydev (Russie). Certaines enteprises ont même lancé leur propre programme de production offshore à l'exemple d'Intranet Pager, qui employe trente personnes à temps plein en Russie depuis son siège français. Détail précieux : les fondateurs de l'enteprise parlent couramment le Russe.

Cependant, si l'on en croit le livre blanc de Tubbydev, la France reste assez frileuse par rapport à l'offshore outsourcing : 5 % à peine des projets de développement seraient réalisés avec l'aide de l'étranger, bien moins qu'aux Etats-Unis. Pourquoi ce retard ? Sans doute à cause de la barrière linguistique qui nous sépare de l'Inde et de beaucoup d'autres pays. Mais aussi parce que - contrairement aux entrepreneurs étasuniens - un dirigeant français n'a - heureusement - pas le doit de faire travailler un étranger sur son territoire en le payant le même salaire que dans son pays d'origine.

> Ne pas laisser au hasard :

- Problémes d'ordre général
Le support de l'état à l'hébergement de services informatiques décentralisés.
Les lois en vigueur dans le pays
La pratique courante d'un langage véhiculaire
La qualité de l'infrastructure de télécommunications
Le niveau d'éduction global
Le niveau d'équipement informatique
La stabilité politique

- Problématiques culturelles
L'adhésion individuelle aux règles élémentaires de l'économie de marché.
Le degré d'implication des individus dans la vie professionnelle
Le respect de la hiérarchie
Le degré d'individualisme

[Nicolas Six, JDNet]
 
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