Riche
actualité pour les communications instantanées professionnelles
en ce mois d'octobre : Yahoo annonce Messenger pour
les entreprises, "une solution de messagerie instantanée
destinée aux entreprises et interopérable avec son réseau
grand public réunissant des dizaines de millions d'utilisateurs
particuliers". La semaine suivante : Reuters lance Messaging,
un réseau de messagerie instantanée destiné aux services
financiers, "déjà adopté par 1100 entreprises implantées
dans 84 pays". Et les applications suivent, en premier
lieu en direction de la clientèle : la messagerie instantanée
permet de travailler avec ses clients en ligne et en
temps réel, indépendamment des situations géographiques
et des fuseaux horaires, et ce de façon transparente.
Exactement ce qu'on pouvait faire avec le téléphone
sauf que là on garde une trace écrite des échanges.
Un atout non négligeable pour les établissements financiers...
Mais
la messagerie instantanée ne représente qu'une étape
sur la voie de l'entreprise temps réel (lire cette chronique
précédente à ce sujet). Et l'on peut affirmer sans
risque que tout ce qui technologiquement possible sera
fait pour interagir plus rapidement avec clients et
partenaires, pour délivrer plus rapidement des informations
fiables aux responsables de l'entreprise.
Cette
accélération de la communication fait désormais partie
de l'histoire des technologies. On pouvait trouver quelques
bons exemples des applications envisagées dans l'article
"Real time" d'Information Week le mois dernier.
- Conavi, une banque de Colombie va exploiter les cinq
secondes de battement dont un distributeur automatique
a besoin pour délivrer les billets en proposant des
services, une assurance par exemple, au client qui est
là connecté, en attente passive pourrait-on dire.
- Bell South, compagnie téléphonique du Sud des Etats-Unis,
parvient à proposer, lorsque le client est en ligne
avec le responsable de son compte un nouveau service,
une remise ou toute autre chose destinée à l'empêcher
de changer d'opérateur. Et ce n'est plus l'intuition
commerciale du vendeur qui est en jeu, loin de là :
Bell South a fait appel à SAS Institute pour construire
un modèle d'analyse de données très sophistiqué qui
assiste en temps réell ses responsables de clientèle.
- En Allemagne, le géant de la distribution Metro travaille
avec SAP et Intel à la mise au point d'une chaîne logistique
adaptative qui permettrait de savoir en permanence où
se trouvent les marchandises sur le trajet qui les mènent
des usines vers les entrepôts.
On le voit, les exemples ne manquent pas et un chiffre
montre à lui seul le point où l'on se trouve dans ce
schéma d'évolution vers l'entreprise temps réel : plus
d'un tiers des 500 entreprises interrogées par Information
Week, ont d'ores et déjà mis en place des processus
leur permettant d'exploiter de l'information de manière
instantanée. Un chiffre impressionnant.
En
revanche, la généralisation de la démarche n'est pas
évidente. En effet, même si l'on a une bonne idée de
l'objectif à atteindre, du nouveau service que l'on
voudrait proposer qui ferait vraiment la différence
avec la concurrence, les processus établis de l'entreprise
risquent fort de freiner la démarche innovante. La capacité
de l'entreprise à se réorganiser, à se réinventer, n'a
pas suffisamment évolué : elle apparaît sans commune
mesure avec le foisonnement de l'offre technologique.
Que l'information circule à la vitesse de la lumière,
c'est un fait indéniable. Que l'on sache précisément
ce qu'il faut en faire, c'est plus discutable
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