Quel
est le principe de la voix sur IP ?
L'objectif de la
voix sur IP (en anglais, Voice over IP ou VoIP)
est d'appliquer à la voix le même traitement
que les autres types de données circulant sur Internet,
grâce au protocole IP. Sont donc transportés
des paquets de données constituant de la voix numérisée.
Pour être plus précis
(et néanmoins schématique), le signal
numérique obtenu par numérisation de la
voix est découpé en paquets qui sont transmis
sur un réseau IP vers une application qui se
chargera de la transformation inverse (des paquets vers
la voix).
Au lieu de disposer à
la fois d'un réseau informatique et d'un réseau
téléphonique commuté (RTC), l'entreprise
pourrait donc théoriquement, grâce à
la VoIP, tout fusionner sur un même réseau.
Quels
types de connexion VoIP distingue-t-on ?
Trois cas de figure sont
possibles :
Si les deux correspondants possèdent un PC équipé
en conséquence, ils pourront communiquer à
condition de connaître leurs adresses IP respectives.
Si un correspondant utilisant un PC souhaite appeler
une personne sur son téléphone, il doit
passer par un fournisseur de service sur Internet (comme
Net2Phone, par exemple). Ce dernier met en place une
passerelle, entre Internet et le RTC, qui gèrera
les échanges de données. Dans le sens
inverse, le correspondant peut contacter la passerelle
de son téléphone.
Si les deux correspondants sont sur un téléphone,
le principe de passerelle est reproduit pour les deux
téléphones. Les deux passerelles communiquent
entre elles par un réseau de type Internet.
Qu'est-ce
que la norme H.223 ?
Les premières technologies
de VoIP imaginées étaient propriétaires
et donc très différentes les unes des
autres. Pourtant, un système qui est censé
mettre des gens et des systèmes en relation exige
une certaine dose de standardisation. De fait, en
1996, un groupe de travail de l'UIT (Union Internationale
des Télécommunications), qui réunit
des organismes internationaux de normalisation et des
éditeurs (comme Microsoft), a élaboré
la norme H.323. Le respect de cette norme doit garantir
l'interopérabilité et la qualité
de service. Elle s'appuie sur des protocoles de communications
(RTP, RTCP,
), mais également sur des codecs audio
(G.711,G723.1, G.728,
) et des codecs vidéo (H.261 et
H.263).
Le norme est non seulement
indépendante des systèmes d'exploitations
et des applications, mais aussi du réseau physique
supportant la connexion. Elle impose des normes de compression
minimum et des protocoles de signalisation pour l'interopérabilité
des équipements. Elle limite également la bande
passante affectée à chaque communication.
Quels
avantages confère la VoIP ?
Faire basculer différents
types de données sur un même réseau
permet avant tout de simplifier son administration.
En particulier, le principe de la VoIP doit permettre
de faciliter le développement d'applications
utilisant la voix et d'autres types de données.
Le principal domaine concerné est le collaboratif
: vidéo conférence, messagerie unifiée...
Bien sûr, on
imagine aisément les possibilités offertes
par une application CRM qui gèrerait sur un même
réseau tous les canaux de la relation clientèle
(hors mobiles).
Comme toute innovation
technologique qui se respecte, la VoIP doit non seulement
simplifier le travail et faire économiser de
l'argent. Les entreprises dépensent énormément
en communications téléphoniques, or le
prix des communications sur Internet est dérisoire
en comparaison. En particulier, plus les interlocuteurs
sont éloignés, plus la différence
de prix est intéressante.
De plus, la téléphonie sur IP utilise
jusqu'à dix fois moins de bande passante que
la téléphonie traditionnelle.
Quels
problèmes restent à régler ?
Le problème le plus
important est la qualité de la retransmission,
qui n'est pas encore optimale. Outre la qualité
de la reproduction de la voix du correspondant, des
désagréments - tel que le délai
entre le moment où l'un des interlocuteurs parle
et le moment où l'autre entend - , peuvent être
extrêmement problématiques dans le milieu
professionnel.
De plus, les conversations
doivent être "indirectes" : chaque personne
parle à tour de rôle, sans pouvoir se couper
la parole. En effet, au moment où le correspondant
reçoit ce que l'autre personne vient de dire,
celle-ci l'a déjà dit depuis un moment.
La conversation est moins spontanée, et moins
pratique.
Plus grave encore, il se
peut que des morceaux de la conversation manquent. Il
s'agit en fait de paquets qui sont perdus pendant le
transfert. Il n'y a pas de remontée d'erreur,
donc on ne peut pas savoir si des paquets ont été
perdus, et si oui à quel moment.
On parle
beaucoup de VoiceXML. Quel rapport avec la VoIP ?
Les possibilites
de VoiceXML - vocabulaire XML pour la voix numérisée
- intéressent de nombreuses entreprises. Outre
les services déjà reliés à
VoiceXML (reconnaissance vocale, interpréteur...),
il existe des passerelles vers la VoIP pour VoiceXML.
Des éditeurs comme VoiceGenie ou Net2Phone en
proposent. Ces passerelles reconnaissent le protocole
H.223. Elles permettent à n'importe quel utilisateur
d'utiliser VoIP grâce à VoiceXML.
VoiceXML est intéressant
de par sa nature même : c'est un standard. Il protège
donc des problèmes d'interopérabilité
entre les systèmes sur lesquels les correspondants
travaillent. Un des gros avantages de VoiceXML serait
de pouvoir fournir une conversation "directe",
où les deux correspondants peuvent parler en même
temps. Des sociétés
comme AT&T (avec son offre "How may I help you")
ou IBM (et sa plate-forme DirectTalk IVR) font avancer
ce genre de technologies.
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