Linux
peut être obtenu gratuitement, comme chacun sait:
pour autant, si son
déploiement sur un grand nombre de postes induit
indubitablement de larges économies par effet d'échelle
- l'absence de coûts de licences creusant dramatiquement
l'écart en faveur de l'OS au pingouin à
mesure que le nombre d'installations s'accroît -,
de nombreux autres postes de dépenses doivent être
pris en compte (intégration, conseil, formation,
recrutement de compétences nouvelles, etc.).
Office
XP moins cher que Linux/Open Office ?
Quant à
savoir si les dépenses économisées
en licences sont partiellement ou intégralement
transférées en dépenses de service
et de formation/recrutement,
voire même dépassées par ces dernières,
les avis divergent.
Dernier
en date, celui d'Avanade, qui dans un communiqué
publié le 28 octobre pointe les coûts cachés
des logiciels libres, en prenant comme exemple l'installation
combinée de Linux et de la suite bureautique
Open Office, par comparaison à celle d'OfficeXP.
Conclusion de l'intégrateur: Office XP ne revient
au final pas si cher à moyen terme.
Oui,
mais, Avanade est, rappelons-le, une joint venture
entre Accenture et... Microsoft, et - à ce titre
- l'un des principaux intégrateurs des solutions
du géant de Redmond. La position de l'acteur
est donc très particulière, mais néanmoins,
certains des arguments avancés méritent
d'être considérés de plus près.
L'inventaire
des postes de dépense
Pour Avanade,
qui juge que le principal avantage du logiciel libre
est le prix des licences, particulièrement en
ces temps de grogne contre la politique tarifaire de
Microsoft, la liste des coûts
au moins aussi importants que le coût des licences
est la suivante:
la mise en place d'un infrastructure de distribution
sur le poste de travail,
la formation (équipes d'installation, équipes
de support, équipes d'administration, utilisateurs),
la mise à niveau de l'architecture technique,
la conversion des applications métiers, back
office et poste de travail.
A tous ces points de vue,
Microsoft apparaît plus intéressant que
Linux, si l'on en croît Avanade. Pourquoi pas,
mais rappelons que,
outre la gratuité de la licence, le système
d'exploitation libre possède également
l'avantage de tourner - si besoin est - sur des composants
matériels eux-mêmes peu chers. Ceci peut
également entrer en compte.
Difficile
de trancher
D'une manière
générale, il est - pour l'instant - très
difficile de généraliser un avis sur l'opportunité
de déployer du libre en entreprise. Tout dépend
bien sûr de l'importance du parc informatique,
et de l'utilisation qui en est fait.
Si l'on quitte le terrain
de la bureautique, sur lequel se place Avanade, Linux
peut s'enorgueillir de s'adapter particulièrement
bien aux gros réseaux comprenant de nombreux
serveurs, et donc de garantir des capacités en
production très satisfaisantes, se traduisant
par des économies de maintenance et en termes
de maintien de la qualité de service.
Par ailleurs, Linux est
très jeune (dix ans seulement), ce qui est à
la fois un avantage (compte tenu de sa marge de progression,
ses développeurs peuvent être confiant
pour l'avenir) et un inconvénient (certains DSI
ne le connaissent pas encore très bien et s'en
méfient). Fautes d'exemples variés d'utilisation
comparée du système libre et de son principal
équivalent propriétaire - Windows -, il
est ainsi malaisé de conclure trop rapidement.
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