L'antenne européenne
du W3C change d'hôte: jusqu'ici hébergée
par l'institut français INRIA, elle le sera à
partir du 1er janvier 2003 par l'ERCIM, un groupement
d'intérêt économique spécialisé
dans la recherche en informatique et mathématiques,
dont le réseau de partenaires couvre l'ensemble
du vieux continent.
En préparation depuis un an et demi, ce changement
de casquette a été officialisé hier
durant une conférence de presse qui réunissait
à Paris les directions du consortium du Web et
des deux organismes de recherche. De concert, les représentants
présents ont mis en avant un double objectif :
dynamiser l'activité du W3C en Europe d'une part,
et renforcer sa visibilité dans cette région
d'autre part.
W3C:
un projet mariant recherche et industrie
Lancé en 1995
par Tim Berners-Lee, l'un des créateurs du HTML et du
protocole HTTP, le W3C (pour World Wide Web Consortium)
a pour but principal de coordonner les travaux de standardisation
de l'ensemble des langages liés au Web. Ses projets,
qui se concentraient au départ sur les mécanismes d'affichage
au sein des navigateurs (autour du HTML notamment),
ont évolué au fil des années en s'attaquant plus
récemment aux questions liées à la recherche
d'informations sur la toile (indexation, agrégation,
etc.) et à la publication en ligne de composants applicatifs
par le biais d'interfaces universelles d'accès - les
Web Services.
Le
W3C est hébergé dès l'origine par
trois organismes de recherche : le Massachusetts
Institute of Technology aux Etats-Unis, l'université
Keio au Japon et l'INRIA (Institut National de la Recherche
en Informatique et en Automatique). Chacun étant
chargé d'orchestrer, en lien avec des antennes
W3C locales, le travail des réseaux (universités,
industriels, éditeurs, etc.) prenant une part
active aux projets du consortium. Mais également
de diffuser au plus grand nombre les technologies définies
en amont, par le biais d'une démarche d'animation
pédagogique notamment.
De l'INRIA
à l'ERCIM : une évolution dans le
sens de l'histoire
Intervenant d'ores
et déjà dans les groupes de travail du
W3C, l'ERCIM (Groupement Européen de Recherche
en Informatique et en Mathématiques) devient donc à
la suite de l'INRIA la tête de pont du fameux
consortium en Europe. "Cette organisation dont
nous faisons parti est un groupement d'intérêt
économique couvrant 16 pays qui vise à
renforcer la coopération des universités
et instituts de recherche à travers l'Europe,
sur le terrain des technologies logicielles notamment,
détaille Bernard Larrouturou, président
directeur général de L'INRIA.
Le ton est donné. Au dire de Daniel Dardailler, directeur
Europe du W3C, l'ERCIM contribuera donc tout naturellement
à renforcer l'engagement des différents pays du continent
dans les chantiers du World Wide Web Consortium. "L'ERCIM
donnera à leur contribution une dimension réellement européenne",
précise t-il. Et Gerard Van Oortmerssen, directeur de
l'ERCIM, d'ajouter : "Cet engagement permettra également
aux acteurs industriels européens de prendre une part
plus active dans un projet dont les implications économiques
et commerciales sont énormes".
Un atout
pour l'Europe...
Qu'en sera t-il de l'organisation
de l'antenne européenne du W3C à partir
de janvier 2003 ? Toujours hébergé
dans les locaux de l'INRIA à Sophia-Antipolis,
elle continuera à tirer son financement des cotisations
de ses membres, ainsi que de subventions diverses de la
Communauté Européenne. "Au total, cette
évolution devrait se traduire par une nouvelle
synergie - en facilitant les démarches de partenariats
et les relations que nous entretenons avec d'autres régions
du monde", conclut Daniel Dardailler.
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