Infrastructure/Chantiers
HotSpots : le WiFi sort dans la rue ?
Les HotSpots devraient permettre de se connecter à haut débit depuis de nombreux endroits. Mais existe-t-il un modèle économique et technique valable ? (Mercredi 4 décembre 2002)
     
En savoir plus
L'incertitude. C'est l'impression qui prévaut lorsque l'on relève la température sous abri du HotSpot en France. "C'est la frilosité qui prime : il y a bien quelques projets en cours, mais pas de HotSpot actif à vocation commericale à ma connaissance" admet Jean-Paul Smets, PDG de Nexedi, un petit fournisseur de solutions libres pour HotSpots.

Les Hot Spots sont pourtant porteurs d'une vision séduisante : celle d'une France parsemée de points d'accès Internet à haut débit - en WiFi - couvrant les hotels, les aéroports, les cafés, etc. Un feu de paille ? Assurément pas : outre-Atlantique, HP et Toshiba fournissent déjà des solutions "clé en main" qui ont permis aux cafés Starbuck d'installer 1200 points d'accès aux Etats-Unis. Starbuck qui prend en cette fin d'année ses quartiers en Angleterre et en Allemagne.

Mais pas en France, et ce n'est pas le fruit du hasard. Outre le traditionnel retard à l'allumage qui handicape les nouvelles technologies dans l'hexagone, les défricheurs du HotSpot doivent également affronter la législation française, particulièrement contraignante dans ce domaine.

Encore un artisanat
"Aujourd'hui, je n'ai pas le doit de mettre en service une antenne WiFi omnidirectionnelle de 20 km de portée - déplore J.P. Smets. En Allemagne, la législation le permet. C'est grave car nous sommes en train d'accumuler un retard de deux ans. Les rares HotSpots français basés sur des antennes extérieures ont été installés à Paris de façon clandestine". En tout logique, Nexedi réalise 90 % de son CA à l'étranger.

Pas étonnant que les spécialistes du HotSpot en France - et dans une moindre mesure en Europe - soient encore des artisans. "Que ce soient des spécialistes du logiciel, du matériel, ou encore des services, ce sont des entreprises qui comptent une poignée de salariés, et qui sont réduites à explorer les technologies et les modèles économiques avec leurs maigres moyens". Ce qui n'empêche pas les idées de fuser de toutes parts.

Pour connaître un succès pérenne, un HotSpot devra associer une technologie bien rodée à un modèle économique robuste. J.P.Smets a exploré les différentes combinaisons de possibles offertes par le WiFi dans les lieux publics, et il nous fait profiter de ses prospections.

Deux modèles économiques viables
Le modèle le plus courant, c'est bien évidemment le café Internet - où tout autre lieu dans lequel un individu pourrait se connecter avec un PDA ou un PC portable - une gare, un aéroport, un hotel, un salon, un office du tourisme, etc. Il existe différents modèles de tarification : "soit on fait payer l'utilisateur, soit on estime que c'est un service qu'il faut lui rendre dans le cadre d'une prestation plus globale, soit on fait payer la facture à un sponsor". On peut ainsi imaginer un office du tourisme faisant de la publicité aux restaurants locaux sur son HotSpot, et faisant payer la note aux restaurateurs.

Tout aussi intéressant : l'exemple de cette société Allemande, cliente de Nexedi, et qui "installe des HotSpots à la campagne, pour que les entreprises locales puissent s'y connecter dans un rayon de plusieurs kilomètres. La tarification est raisonnable : 100 € par mois pour 1 Mbit/s". Techniquement, l'opération s'avère toutefois complexe : "Installer une antenne n'est pas à la portée de tout le monde. Qui plus est, le WiFi n'est pas prévu pour gérer des dizaines de connections en simultané. Il faut mettre en oeuvre des solutions de hiérarchisation des requêtes assez complexes pour assurer la qualité de service".

Puis on entre dans des modèles plus hasardeux : "des communautés d'accès en WiFi sont en train de se former, dont certaines mettent en avant un modèle économique novateur. Le but est ici d'inciter les particuliers à transformer leur réseau WiFi local en HotSpot. Dès qu'un individu s'y connecte, il rémunère le possesseur du HotSpot avec une monnaie virtuelle". Bien d'autres idées restent encore à trouver.

Rouleau compresseur ?
Et les opérateurs telecom dans tout ça ? "Il est possible qu'ils débarquent sur le marché dans les deux années qui viennent, avec un offre en forme de rouleau compresseur. Pour eux, le WiFi est une alternative intéressante à l'UMTS", dont les opérateurs envisagent de plus en plus sérieusement de retarder le déploiement.

En savoir plus

Nous avons voulu vérifier cette hypothèse auprès du "Monsieur HotSpot" de France Telecom, qui pratique une veille assidue sur la question. Mais l'opérateur historique a décidé de garder le silence sur ce sujet. Et pour cause : si France Telecom devait lancer - ou ne pas lancer - une offre HotSpot, l'opérateur historique ne garderait-il pas le secret jusqu'au dernier moment pour suprendre la concurrence ?

> Compatibilité matérielle

Les matériels et les logiciels sont-ils prêts pour une connexion WiFi ? Quasiment jamais en mode natif : il faut dans l'écrasante majorité des cas rajouter une carte d'accès WiFi et de nouveaux drivers capables de détecter les réseaux WiFi - à son PDA, ou PC portable. Mais les choses progressent rapidement, et les matériels les plus haut de gamme incorporent de plus en plus souvent une puce et des drivers WiFi. Ce qui va dans le bon sens : les HotSopts s'adressent dans un permier temps aux défricheurs et aux cadres dirigeants.

[Nicolas Six, JDNet]
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Auralog - Tellmemore | Publicis Modem | L'Internaute / Journal du Net / Copainsdavant | Isobar | MEDIASTAY

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Voir un exemple

Toutes nos newsletters