> Quelle
différence entre CRM et CMR ?
Le domaine du
Customer Relationship Management, très globalement,
vise à exploiter au mieux les données clients/prospects
(récoltées suivant plusieurs canaux) pour
leur offrir le meilleur service, le meilleur support,
pour augmenter, également, l'efficacité
des commerciaux et du marketing.
Le CMR (pour Customer Managed Relationships) ne remet
pas en cause la finalité du CRM, mais part du principe
suivant: pourquoi ne pas laisser le client contrôler
lui-même ses données et concentrer les efforts
de l'entreprise (et son argent!) sur la manière
de permettre au client de gérer les informations
qui le concerne (caractéristiques, souhaits, etc.)
?
>
Quel est l'apport particulier du CMR ?
En d'autres termes, la complexité
de la gestion des données clients est déportée
sur le client lui-même: pour ce dernier, auquel
est mis à disposition des outils (Internet) adéquats,
tout se passe comme s'il était considéré,
en quelque sorte, comme un "employé"
de l'entreprise: dans ce cas de figure, il devient plus
aisé de créer des relations privilégiées
(confiance et fidélité) avec les meilleurs
clients, ceux qui "s'investissent" le plus dans
la "relation".
Le CMR fonctionne donc comme un mécanisme de valorisation
des clients, et à ce titre, sélectionne
les clients profitables, ceux qui ne le sont pas mais
pourraient l'être, et ceux qui de toute façon
ne le seront pas et pour lesquels des efforts inutiles
ne seront ainsi pas entrepris.
>
Pourquoi cette approche correspond-elle mieux au comportement
naturel des clients ?
Laisser au client
le soin de gérer lui-même ses données
suppose un comportement "actif" de sa part.
Quand les comportements "passifs" constituent
plutôt la norme, et même l'inclinaison naturelle,
ceci paraît être, au premier abord, un pari
risqué.
Encore que... En tant que client, nous ne nouons que
quelques relations privilégiées avec certains
services (pour certains, leur banque par exemple). Tout
autre relation imposée par le fournisseur du
service, issue du traitement parfois hasardeux d'une
base consolidée, soit nous apparaîtra comme
inutile, soit même comme une contrainte.
Mais pour le peu de relations que nous allons nouer,
en tant que client, nous souhaitons nous investir, car
elles nous seront véritablement profitables.
Et nous sélectionnerons, pour cet investissement,
le fournisseur de service qui nous octroierera la plus
grande visibilité, le meilleur contrôle
sur les données dont il dispose à notre
sujet.
Du point de vue de l'entreprise, on en revient encore
à ce mécanisme de sélection: les
clients non profitables cesseront de gérer leurs
données, les autres disposeront d'une relation
privilégiée dans laquelle ils s'investiront.
>
Quels problèmes communs aux projets CRM une approche
CMR permet-elle d'éviter ?
La réponse
à cette question découle de la précédente:
en déportant, en quelque sorte, le travail de
gestion sur le client, l'entreprise s'oriente résolumment
vers la fidélisation, plutôt que l'acquisition
de nouveaux clients. De nombreux projets CRM, en adoptant
la posture inverse, ont échoué à
gagner de nouveaux clients, tout en perdant les anciens.
Par ailleurs, l'approche dispense de "commencer"
(comme cela est généralement le cas) une
stratégie CRM par un outil d'automatisation des
forces de vente (SFA): outil souvent mal approprié
par les personnes concernées, trop loin d'un
ROI immédiat et surtout de l'appréhension
directe des besoins du client.
Enfin, l'approche CMR réduit les problèmes
liés à une mauvaise exploitation des bases
de données clients, et dispense (dans une certaine
mesure), de créer l'infrastructure nécessaire
(flux d'intégration, chaînes procédurales)
à la gestion/exploitation des données
par l'entreprise.
>
Comment cela se traduit-il technologiquement ?
L'idée
centrale du CMR impose une approche multi-canal: la
relation privilégiée avec le client investi
dans celle-ci passe par un centre de contact capable
de traiter
les appels clients, de quelque nature que ce soit (email,
téléphone...), afin de les aiguiller vers
l'information les concernant. Pour les appels vocaux,
cela se traduira par exemple par la technologie IVR
(Interactive Voice Response), qui elle-même sera
favorisée par (notamment) la voix sur IP, la
reconnaissance vocale.... Pour les clients-internautes,
par la possibilité de guider ceux-ci en ligne
("Web page push").
D'une manière générale, le CMR
ne remplira sa mission que si le client peut le plus
facilement possible accéder à ses données
et les gérer: cela implique une qualité
de service constante et homogène (temps d'accès,
temps de réponse...), des mécanismes de
routage/guidage précis et fiables, mais aussi
- et ceci ne doit pas être oublié dans
l'approche CMR - des techniques de datamining, accélérant
l'extraction d'informations spécifiques à
un client, dans le but de le servir plus vite. Pour
rester sur ce dernier point, l'accès à
une application ASP intégrée directement
avec la base de données, et comportant tous les
outils nécessaires à l'obtention rapide
de l'information ciblée, peut-être proposé
au client.
>
Mais... Tout est-il vraiment si simple dans le monde
du CMR ?
On le voit,
l'idée est simple, mais n'exclut pas que des
moyens soient mis derrière pour la concrétiser.
L'erreur consisterait à dire: "je laisse
mes clients propriétaires des informations qui
leur sont propres, donc je fais du CMR". Ce serait
en effet oublier qu'il s'agit également de permettre
au client d'y avoir accès dans de bonnes conditions,
et ce sans distinction du mode d'accès choisi.
C'est aussi négliger qu'une telle approche n'a
de sens que si le client peut, par le biais du système,
faire mieux entendre ses besoins, ses priorités,
ses déceptions: il est donc également
essentiel de "changer de point de vue" dans
la manière dont sont évalués les
objectifs de service client, en donnant un poids égal,
dans la prise de décision, aux deux acteurs de
la relation: l'entreprise... et le client.
|