Infrastructure/Chantiers
WiFi versus UMTS : le combat surprise ?
Les opérateurs télécoms ont été surpris par l'arrivée soudaine du WiFi: dans quelle mesure les les plans de déploiement de l'UMTS sont-ils perturbés par cet état de fait ? Arguments. (Jeudi 6 février 2003)
     
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A ma gauche, le WiFi, dont une antenne porte à quelques dizaines de mètres seulement, mais qui frappe fort du côté des débits avec ses 11 Mbit/s. A ma droite, l'UMTS : les antennes portent à quelques centaines de mètres, mais les débits tombent à 1 Mbit/s. Pour certains - dont le "monsieur WiFi" de France Telecom - le combat n'aura pas lieu. Pour d'autres, il est programmé pour les cinq ans qui viennent. Une chose est sûre : les opérateurs télécoms ont été surpris par l'arrivée soudaine du WiFi, qui perturbe chez certains les plans de déploiement de l'UMTS.

Disons le tout de suite, l'issue du débat est d'une grande complexité. Le premier point de comparaison est d'ordre technique : les critères déterminants sont la portée des bornes, la vitesse de transfert des données et la qualité de service. Mais n'oublions pas non plus le contexte juridique et le facteur financier.

Comparaison technique
Technologie
WiFi - 802.11 UMTS - 3G
Débit théorique

11 Mbit/s (802.11b); 54 Mbit/s (802.11a)

1 mbit/s

Portée des cellules
50 mètres 300 mètres (et plus)
Qualité de service
Mauvaise : le WiFi a été conçu pour un petit nombre de connections simultanées. Au delà de quelques dizaines d'utilisateurs, les transmissions se dégradent singulèrement.

Bonne à priori : l'UMTS a été conçu d'emblée pour prendre en charge un grand nombre de connexions.

Prix d'une borne
A partir de 1500 €

A partir de 100 000

Etat de la législation
Défavorable pour le moment : l'ART a donné une autorisation de test valable pour les lieux privés. Un prestataire n'a pas le droit d'installer une borne WiFi dans la rue, sauf s'il obtient une dérogation. Favorable

On le voit, les points forts de chaque technologie s'équilibrent. Et n'oublions pas, dans cette comparaison, que les débits théoriques inscrits sur le papier correspondent rarement aux débits effectifs après déploiement. Le GPRS était annoncé à 114 Kbit/s, il plafonne aujourd'hui à 35 Kbit/s. Qu'en sera-t-il de l'UMTS, et à plus forte raison du WiFi, qui n'a pas été conçu, encore une fois, pour supporter un grand nombre de connexions ?

Le WiFi rattrape son retard ?

Si la copie de l'UMTS est déjà rendue, celle du WiFi se complète encore: ses débits ont été multipliés par cinq (54 mbit/s) - avec la technologie 802.11a - et certains fabricants travaillent à améliorer sa portée. Etherlinx commercialise par exemple des bornes dérivées du WiFi dont le rayon d'action excède les 30 kilomètres.

Mieux : les problèmes de qualité de service sont en passe d'être résolus; certains éditeurs commercialisent des solutions qui permettent de gérer plusieurs centaines de connexions simultanées. Mais tout cela a un prix, ce qui rend nécessairement le WiFi moins attractif sur le plan financier.

Rappelons une dernière fois qu' il ne s'agit là que de données inscrites "sur le papier" : seuls les opérateurs de téléphonie mobile ont les moyens de comparer correctement le WiFi et l'UMTS, en grandeur nature. Cette méthode est la seule qui permet de savoir si une technologie tient ses promesses en phase d'industrialisation.

Les opérateurs sont partagés
Que pensent les opérateurs, justement ? Plusieurs d'entre eux ont reporté leur plan de déploiement UMTS tout en commençant de déployer des accès HotSpots (WiFi). Citons par exemple T-Mobile, AT&T et Verizon. Soulignons qu'il n'y a pas nécessairement là de lien de causalité : le marché du "mobile data" est atone, ce qui justifie un report du déploiement du 3G. Mais de l'autre côté, la concurrence fait rage sur le marché du WiFi : il est tentant pour les opérateurs de prendre position avant même que le marché ne soit mûr (voir l'encadré).

Cependant, certains opérateurs s'interrogent ouvertement sur l'opposition WiFi et UMTS. Le Directeur de la Division Mobile de British Telecom a rompu le silence dans les colonnes de 802.11 Planet : "à l'heure qu'il est, il semble que le WiFi soit 10 fois moins cher que la 3G et quatre fois plus rapide". BT met d'ailleurs le cap sur 4 000 Hotspots à l'horizon 2005.

Pas de vainqueur : deux challengers
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Schématiquement, WiFi et UMTS devraient entrer sur le marché sur des voies parallèles. Le WiFi pourrait se cantonner à une couverture partielle - limitée aux grandes villes par exemple - avec des débits élevés, tandis que l'UMTS serait déployé sur tout le territoire, tout en offrant des débits moins rapides. WiFi et UMTS seraient alors complémentaires, mais pas seulement : dans certains cas, la question de l'alternative restera posée. Si le WiFi est moins cher et plus rapide, pourquoi les habitants des grandes villes n'utiliseraient pas le WiFi seulement ? De même, pourquoi les commerciaux en voyage n'attendraient-ils pas le soir pour relever leur mail dans un hôtel équipé en WiFi, partout en province ?

> Modèles économiques : David contre Goliath ?

Sur le marché du WiFi, on trouve de tout : IBM s'est allié à Intel et à AT&T pour déployer un réseau de HotSpots aux USA, tandis que plusieurs start-ups tentent de transformer les points d'accès WiFi domestiques en autant de petits HotSpots publics, micro-facturés. Et la liste des initiatives est encore très longue, pour autant de menaces pour les grands opérateurs qui décident donc parfois de rentrer dans l'arène dès maintenant. Et c'est bien là le paradoxe : nul de sait combien de clients potentiels disposent d'un mobile (ordinateur ou PDA) capable de se connecter en WiFi. Mais tous les opérateurs prennent des mesures pour ne pas passer à côté d'un marché majeur.

[Nicolas Six, JDNet]
 
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