Tout le monde parle de
processus! C'est un fait que dans la presse informatique,
dans les salons professionnels et bien évidemment
dans le monde de la Qualité, l'usage du terme
se généralise au point d'être parfois
galvaudé.
Mais du discours à
la réalité, il y a souvent un fossé
et l'apport des démarches de modélisation
et d'optimisation des processus reste encore mal compris
des non spécialistes et, en particulier, des
dirigeants.
A cela, trois raisons principales
:
- les projets Qualité n'ont pas encore
réussi à se débarrasser de leur
image poussiéreuse, lourde et coûteuse
et les dirigeants perçoivent encore trop souvent
le sujet comme une contrainte nécessaire à
l'obtention de la certification, situation paradoxale
quand la nouvelle version de la norme limite considérablement
les exigences en matière de documentation et
que la plupart des outils permettent de publier directement
sur l'Intranet ;
- les projets d'optimisation pâtissent du
mauvais souvenir laissé par le Reengineering
: les intervenants actuels ont pourtant tiré
les enseignements de ces échecs en ciblant davantage
le périmètre et bénéficient
désormais d'outils, notamment en matière
de simulation et de modélisation, pour assister
les entreprises dans leur choix ;
- les acteurs
du marché et en premier lieu les éditeurs
communiquent peu en dehors du public spécialisé.
Il n'y a qu'à interroger un dirigeant d'entreprise
en lui demandant quels sont les spécialistes
du domaine pour s'en convaincre.
Ce tableau étant
dressé, l'évolution favorable d'éléments
moteurs comme la norme ISO, la réforme de l'Etat
ou l'optimisation des coûts opérationnels
nous laisse penser que 2003 sera l'année de décollage
du marché.
ISO 9000 version 2000
: la date butoir se rapproche.
C'est théoriquement
avant la fin du mois de décembre que les entreprises
doivent renouveler leur certification pour obtenir le
label "version 2000".
Si l'on peut raisonnablement tabler sur un délai
de grâce et une certaine congestion des organismes
de certification au second semestre, nul doute que cette
perspective sera l'occasion pour un certain nombre de
dirigeants de réfléchir à leur
approche de la qualité et aux outils à
mettre en uvre pour intéresser l'ensemble
de l'entreprise à ces problématiques.
Au delà de la cartographie
exigée des processus, c'est dans la partie pilotage
de la norme que se situent les principaux enjeux.
Entre un simple enregistrement des non-conformités
et un pilotage en continu de la performance, les entreprises
devront définir leurs attentes et choisir les
outils ad hoc.
La réforme de
l'Etat, vaste chantier
Même si,
à l'instar du secteur privé, les entreprises
publiques font preuve à l'heure actuelle d'un
certain attentisme, il n'en demeure pas moins qu'un
nombre croissant d'entre elles se sont engagées
- à des rythme et degré divers - sur la
voie d'une modernisation radicale de leur organisation.
Ce mouvement de fond est
sous-tendu par une double évolution des mentalités
- la notion de performance est un peu moins taboue -
et de l'approche du rôle : on parle de moins en
moins d'usager et de plus en plus de satisfaction du
client, qu'il soit externe ou interne.
Cela se traduit par un
nombre croissant de projets de certification dans des
secteurs non concurrentiels où une telle démarche
permet avant tout de repenser son organisation et de
communiquer sur sa stratégie d'amélioration
de la qualité.
Si l'on note dans le secteur
public une timide percée des outils de management
stratégique, c'est du côté de la
modélisation des processus que devraient apparaître
les projets les plus spectaculaires : la construction
d'un référentiel des processus métier
constitue le point de départ de toute démarche
d'optimisation continue et permet d'introduire "en
douceur" les notions de mesure de la qualité
de service et de la performance.
L'optimisation des coûts
opérationnels
En période
de ralentissement économique, il s'agit de maîtriser
ses coûts.
L'approche n'est pas nouvelle pour les entreprises du
secteur privé : ce qui est nouveau, ce sont les
outils disponibles, notamment dans le domaine du Business
Activity Monitoring, qui pourront apporter en la matière
un retour sur investissement tangible.
En complément des
outils décisionnels orientés marché,
les logiciels de contrôle de la performance technologique
et les outils de Process Intelligence (contrôle
de la performance opérationnel) couvrent désormais
l'ensemble du spectre fonctionnel et permettent de cibler
les chantiers d'optimisation en connaissance de cause.
Rendez-vous début
2004 pour voir si le décollage annoncé
a eu lieu
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