Accèder à Internet
sans avoir besoin d'installer une prise téléphonique,
ou de tirer un câble réseau: telle est la
promesse du CPL (courant porteur en ligne), émergé
des laboratoires il y a déjà cinq ans, mais
qui semble entrer seulement aujourd'hui en phase d'industrialisation.
Entre temps, les ambitions
ont été revues à la baisse :
pas question de jouer sur le même terrain que l'ADSL,
mais plutôt de viser les
réseaux locaux, avec deux nouveaux adversaires
désignés : le WiFi et le LAN.
Et quelques réalisations emblématiques,
comme celle d'une école municipale de Chelles en septembre
2002, sont d'ores et déjà là.
L'ADSL
a encore de beaux jours devant lui
Dès l'année 2000, France Telecom et EDF
avaient pourtant expérimenté in situ
l'accès à Internet par courants porteurs,
qui promettait d'être moins cher et plus rapide
que l'ADSL. Mais ces expérimentations n'ont débouché
sur aucune offre commerciale à ce jour. A qui
la faute ? Côté législatif,
l'ART n'a pas encore établi de cadre qui permette
d'offrir un service d'accès Internet via
CPL. Côté technologique, la qualité
de service du CPL n'est semble-t-il pas toujours au
rendez-vous. Les débits peuvent ainsi chûter
lorsque l'on branche des appareils très gourmands
en énergie sur le réseau électrique.
Et puis... Les utilisateurs
finaux ne sont sans doute pas prêts à faire
confiance à cette technologie encore un peu jeune.
La société allemande RWE a bien tenté
de proposer un accès Internet "CPL"
aux 3 millions d'abonnés à son réseau
électrique : de mars 2001 à septembre
2002, elle n'a séduit que 2 000 internautes,
avec une offre pourtant alléchante à 2
Mbit/s pour moins de 30 euros par mois. Un exemple qui
aura probablement tempéré l'enthousiasme
des plus fervents défenseurs du CPL en Europe.
En attendant une embellie,
le CPL a décidé de prendre position à
l'intérieur des murs, là où il
dipose de sérieux atouts pour concurrencer le
LAN - bien établi - et son challenger sans
fil - le WiFi - sur le terrain des accès
Internet. Avec 5 à 20 Mbit/s réels, le
CPL est un peu plus rapide que le WiFi, mais 5 à
20 fois moins rapide que les réseaux LAN de dernière
génération.
CPL
contre WiFi
Mais le CPL est plus cher que le WiFi : il faut
compter près de 1500 euros pour relier un modem
ADSL au réseau électrique, et 150 euros
par carte pour chaque machine connectée au réseau -
contre 100 euros pour le WiFi. Des
prix qui pourraient baisser rapidement, et mettre en
concurrence WiFi et CPL dans les lieux non câblés
en LAN. D'autant plus que le CPL pose - a priori -
moins de problèmes de sécurisation que
le WiFi.
Du haut de ses débits
de 100 Mbit/s de vitesse de transfert, et de ses équipements
à moins de 20 euros par machine, le LAN semble
imbattable. Mais il oblige à déployer
un réseau câblé, ce qui revient
au final parfois plus cher qu'un réseau CPL ou
WiFi. Notamment dans les lieux qui ne sont pas encore
câblés, surtout si la distance entre les
postes est grande.
Les entreprises les plus
actives sur ce marché sont Ascom, EasyPlug, Schneider
Electric et X10. Demeure cependant un obstacle de taille :
dans l'état actuel des choses, le CPL reste déconseillé
pour les applications critiques.
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