Fournisseur de solutions
d'infrastructure applicative (serveur et système),
SCO Groupe (ex-Caldera) a annoncé aujourd'hui avoir entrepris
une action en justice contre IBM. Pêle-mêle, l'éditeur
accuse ce dernier de détournement de secrets de fabrication,
de concurrence déloyale et de rupture de contrat. Selon
lui, le constructeur aurait cherché à détruire
volontairement la valeur du système UNIX, notamment
sur le marché des machines Intel, au bénéfice
d'une stratégie produit en faveur de Linux.
Un
droit de propriété racheté à
AT&T
Pour soutenir son
accusation, SCO s'appuie sur un accord technologique qui
date de 1985. Un contrat selon lequel AT&T autorisait
IBM à mettre au point un système, qui deviendra
plus tard le fameux AIX, en s'appuyant sur son noyau Unix
(Unix System V). Une possibilité qui s'accompagnait
néanmoins de certaines conditions : les informations
relatives au code source de la technologie en question
devaient notamment rester confidentielles...
De là, SCO rappelle qu'il détient depuis
1995 les droits de propriété du fameux Unix
System V. Rachetés à AT&T, ils lui permettent
depuis d'exploiter l'ensemble des licences définies
à l'origine à l'attention des distributeurs
Unix, dont HP (avec HP-UX), Sun (Solaris) mais également
IBM font notamment parti.
Une
pratique non-concurrentielle ?
Fort de cet arsenal
juridique, les dirigeants de l'éditeur aiguisent
leur arguments. "Nous soutenons qu'IBM tire partie
de connaissances issues de Unix dans ses travaux sur Linux
et l'Open Source", indique notamment Chris Sondag,
vice-président système d'exploitation chez
SCO, avant de qualifier ce transfert de "pratique
non-concurrentielle" contraire aux engagements de
1985 (dixit News.com).
Chez SCO, cette
démarche n'est pas nouvelle. Rappelons qu'il y
a quelques semaines la société a déjà
fait appel au service d'un avocat sur le même terrain.
Objectif affiché : étudier en détails
la technologie Linux en vue de cerner les éventuels
points représentant des violations du brevet Unix
System V (voir l'article).
Un
milliard de dollars de dommages et intérêts...
Pour l'heure, il
semble que ce travail préalable ai été
lancé en vue de préparer le lancement d'attaques
bien précises... dont IBM pourrait être la
première cible.
Réclamant le versement de
un milliard de dollars de dommages et intérêts pour préjudices
subis, SCO demande parallèlement à IBM de cesser
toute pratique non-concurrentielle au détriment
de Unix dans un délai de 100 jours. Dans le cas où
Big Blue n'obtempérerait pas, il fait planer la menace
d'une révocation pure et simple de la licence Unix
délivrée pour AIX...
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