C'est en 1989 que naît l'idée
de déployer un réseau IP national reliant les différents
sites de recherche français. Lancé notamment par le CNRS,
ce gigantesque projet voit le jour en octobre 1991 avec
l'ouverture des premières liaisons opérationnelles. A
un débit de 2 Mbit/s, elles raccordent alors Paris,
Toulouse, Sophia-Antipolis et Rouen. Il s'agit là de la
toute première épine dorsale de Renater, le réseau national
pour la technologie et la recherche.
Dès la même année, des expérimentations
sont effectuées en vue d'atteindre un débit
de 34 Mbit/s. A partir de 1992, des communications sont
assurées avec d'autres pays européens, via
l'infrastructure Ebone notamment (puis Geant). Et également
avec les Etats-Unis. Un arrêté du 27 janvier 1993 officialise
la création d'un groupe d'intérêt public (GIP) chargé
de gérer Renater... avec comme objectif de relier
l'ensemble des centres scientifiques et universitaires
de l'Hexagone. C'est chose faite début 1994.
Un
réseau couvrant tout le territoire
Les travaux n'ont
pas cessé depuis. En janvier 1995, le GIP participe
à la mise en service de SFINX (Service for French
INternet eXchange) : un point d'échange de
trafic par lequel les infrastructures des fournisseurs
d'accès à Internet français, Renater
compris, communiquent. L'année 1999 est marquée
par les premiers raccordements directs avec le noeud des
grands réseaux scientifiques et universitaires
américains (STAR TAP). C'est aussi le passage à
des débits de 45 à 155 Mbit/s - avec le
lancement de la version 2 de Renater en septembre.
Connecté en haut
débit au reste du monde, via Internet principalement,
Renater serait aujourd'hui exploité par plus
de 600 implantations présentes dans des domaines
aussi variés que la recherche, l'enseignement
et la culture (voir carte).
Adossé à un backbone (à 2,4 Gbit/s),
il est dès lors constitué d'autant de
sous-réseaux que de régions françaises :
des portions développées au fil des années avec
l'aide des collectivités territoriales, dans le cadre
de l'aménagement du territoire notamment (voir carte).
La technologie sous-jacente ? Renater s'appuie
sur les solutions optiques, telles que le multiplexage
de longueurs d'onde (DWDM).
IPv6 :
la migration se prépare...
Reposant comme son grand frère Internet sur le
standard IP (en version 4), Renater utilise les possibilités
multicast offertes par ce protocole pour proposer aux
centres de recherche des services de visioconférence
et de télé-enseignement. Sans compter la mise à
disposition de systèmes de chiffrement des flux
de données (à l'aide de VPN) en cas de
besoin.
Pour l'heure, le réseau
entend poursuivre son évolution. Parmi ses grands
chantiers actuels, il compte notamment la préparation
de la phase de migration vers la nouvelle version d'IP
(IPv6) - qui, rappelons-le, devrait permettre à
Internet d'accueillir un plus grand nombre d'adresses.
Pour préparer cette échéance, le
groupe d'intérêt public Renater a d'ores déjà
développé et testé un service IPv6
intégré à ses routeurs.
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