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Acteurs |
Oracle-PeopleSoft
: le poids des mots |
Les déclarations, attaques et autres contestations se multiplient, tentant d'infléchir la situation et d'influencer les actionnaires. Précisions.
(Lundi 7 juillet 2003) |
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La saga de l'été
2003, entre PeopleSoft et Oracle, vous continuez de suivre
? Si tel n'est pas le cas, si vous avez manqué
quelques épisodes, voici un point sur la situation,
chiffres, estimations et contestations à l'appui.
Depuis que la division antitrust du Département de la
Justice américaine a "botté en touche"
en demandant un supplément d'information à
PeopleSoft, les deux protagonistes multiplient les déclarations
et attaques. La dernière en date émane d'Oracle
qui critique les subterfuges utilisés par PeopleSoft
pour gonfler ses résultats au second trimestre.
Dans le même temps, PeopleSoft en profite pour écrire
à ses actionnaires et tente de les rassurer sur
le bien-fondé de sa stratégie.
Un
remboursement généreux en cas d'insatisfaction
Afin de convaincre
des prospects refroidis par les récents événements
et la perspective d'investir dans une solution pouvant
disparaître à court terme, PeopleSoft a mis
sur pied une politique commerciale très incitative
appelée customer protection program (programme
de protection des clients).
En cas de changement de direction de la société
lors de la première année du contrat (donc
en cas de succès de l'OPA d'Oracle) et dans trois
situations clairement identifées, les clients se
verraient rembourser de deux à cinq fois leur mise.
Les trois situations sont l'arrêt du support des
produits avant le terme initialement prévu au contrat,
l'arrêt de la vente de licences aux nouveaux clients
et l'arrêt de toute nouvelle version. Un dispositif
qui pourrait coûter à Oracle la bagatelle
de 354 millions de dollars en cas de rachat et si l'une
des trois conditions venait à se réaliser.
Des
résultats dopés ?
Ces mesures ont
apparemment eu un effet très positif sur les ventes
de PeopleSoft puisque les résultats de la société
sur la période ont dépassé les prévisions
des analystes financiers. PeopleSoft a en effet communiqué
sur un résultat de 13 à 14 cents par action
(soit un chiffre d'affaires "licences" compris
entre 105 et 115 millions de dollars), les analystes étant
2 cents en dessous.
La réaction d'Oracle ne s'est pas fait attendre,
par l'intermédiaire d'un de ses porte-parole, Jim
Finn. Les résultats de PeopleSoft au second semestre
sont selon lui "le résultat de simples trucs
- comme les garanties de remboursement -, de faveurs accordées
par des partenaires commerciaux et d'autres tactiques
émanant d'une société voulant désespérement
gonfler ses chiffres sur un trimestre isolé".
PeopleSoft
écrit à ses actionnaires
PeopleSoft commente
de son côté l'OPA d'Oracle en affirmant qu'elle
sous-évalue la valeur de l'entreprise et comporte
des risques inacceptables. Dans une lettre ouverte à
ses actionnaires, le comité de direction de PeopleSoft
réaffirme la pertinence de sa stratégie
et revient sur les très nombreuses synergies qu'il
voit à la fusion avec J.D. Edwards.
En attendant, Oracle a prolongé
la durée de son offre, reculant la date limite
au 18 juillet à minuit. Serait-on rentré
dans une guerre d'usure, ou bien dans une guerre de l'information
?
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