L'éditeur
américain SCO vient de dévoiler son programme
de licences destiné aux utilisateurs professionnels
du système d'exploitation libre Linux.
SCO
qui a, rappelons-le, attaqué
IBM en justice en mars dernier pour violation de droits,
affirmant que certaines portions de code du système
Linux seraient directement issues du code de l'Unix (System
V) dont il détient la propriété depuis
1995.
L'univers
Linux menacé
Alors que la procédure
judiciaire suit son cours, l'ensemble des utilisateurs
de Linux a pu se sentir menacé. Une peur dont profite
SCO en proposant aux entreprises utilisatrices de Linux
dans un cadre commercial de s'acquitter
d'une licence, afin d'éviter d'éventuelles
poursuites. Près de 1 500 lettres ont été
envoyées à cette fin par l'éditeur.
SCO
devrait publier les modalités de son programme
de taxation le mois prochain, et l'entreprise s'est déclarée
prête à faire valoir ses droits "au
cas par cas" auprès de toute entreprise récalcitrante.
Mentionnons que, récemment, Sun puis Microsoft
se sont acquittés de droits de licences, non sur
Linux, mais sur Unix
System V. SCO espère sans doute engendrer des revenus
en voyant cette pratique se généraliser
à Linux.
Une
affaire controversée
Jusqu'à
présent, SCO n'a pas justifié le bien-fondé
de ses revendications, en refusant de dévoiler
les parties du code impliquées. Certes, un groupe
d'analystes - engagés par l'éditeur -
a mené son enquête, mais les résultats
de celle-ci n'ont pas été révélés
précisément: seules des allusions à
des copies "ligne par ligne", notamment, ont
été faites.
Pour
le monde Open Source, obtenir une preuve irréfutable
est illusoire, tant le système Linux est un amalgame
de développements inspirés des fondements
d'Unix. Et la manoeuvre de SCO est jugée par
les mauvaises langues comme une tentative de faire gonfler
son action en bourse.
Ce
qui s'apparente au feuilleton juridiquo-financier de
l'année continue donc, tandis que SCO semble
plus déterminé que jamais à pousser
jusqu'au bout les conséquences de sa stratégie...
|