Sécurité
Les conséquences de la faille Cisco
La vulnérabilité dans l'OS des routeurs et commutateurs du leader des réseaux n'est pas passée inaperçue, loin s'en faut. Encore une semaine et tout devrait rentrer dans l'ordre. Récit et témoignages. (Jeudi 24 juillet 2003)
     
En savoir plus
Comme nous le relations dans notre édition du 22 juillet (lire notre article), la faille sur le système d'exploitation IOS (Internet Operating System) de Cisco n'est pas passée inaperçue, loin s'en faut.

Suite à notre article, vous avez été nombreux - utilisateurs finaux comme professionnels de l'hébergement Internet - à nous faire part de vos témoignages. La faille a mobilisé nombre de services techniques pendant le week-end dernier et tout n'est pas encore rentré dans l'ordre.

Un chiffre d'affaires divisé par cinq pour le Futuroscope
L'agence Web du Futuroscope de Poitiers - Raccourci.fr - a été parmi les premières à nous contacter, en la personne de son directeur, Jean-Marc Gaignard. "Mon client est très étonné de la mauvaise qualité du débit. Nous avons réalisé des ping sur le serveur et constaté des interruptions chroniques, sur un laps de temps assez court - 15 ou 20 secondes - toutes les 2 ou 3 minutes. Son chiffre d'affaires d'hier [mardi 22 juillet] a été divisé par cinq, alors qu'il est en pleine opération promotionnelle de couponing Internet !"

Ayant contacté son hébergeur, Amen, Jean-Marc Gaignard s'est vu expliquer que Wanadoo était en train de procéder à des paramétrages sur des routeurs Cisco et qu'un point de routage important était quelque peu... indisponible par moments. Information confirmée par le directeur technique et Président du directoire de l'hébergeur Nexen Services - Ghislain Seguy - qui précisait qu'un noeud du réseau France Telecom avait effectivement posé de "gros soucis de dimanche après-midi à mardi midi".

Patcher n'est pas joué
"On s'est tous retrouvés à patcher nos routeurs, la faille n'était pas anodine, on a très vite compris qu'il fallait agir très vite", déclare de son côté Jean-Michel Carcelin, en charge de la division hébergement et services chez Cegetel. Un patch qui nécessite bien évidemment l'arrêt des machines pendant quelques instants mais qui n'excède pas 10 minutes, selon le responsable.

"Les choses se compliquent en revanche pour les sociétés que l'on appelle les 'carriers', qui font du réseau longue distance, car elles ont des parcs entiers de routeurs à patcher ! De plus, dans les réseaux, il y a des routes précalculées, et pour retrouver ces routes une fois le patch installé, des reconfigurations sont nécessaires, donc des embouteillages possibles. On sent que c'est lent, que c'est mou, des routeurs doivent être hors circuit. Mais dans une semaine, on n'en parlera plus", conclut, optimiste, Jean-Michel Carcelin.

En savoir plus
Un déluge d'avis de maintenance
Chez Witbe, société qui mesure la disponibilité des hébergeurs, un déluge d'avis de maintenance pour cause de mises à jour a été enregistré. "Les gens ont fait énormement de traitement préventif - vu la faille, ils n'avaient pas le choix - et cela a dû entraîner des perturbations compte tenu des nécessaires redémarrages des routeurs après les avoir corrigés", note Eric Le Trehour, directeur marketing de la société.


La réponse de France Telecom

Suite à notre article, voici la réponse que France Telecom nous a fait parvenir :

France Télécom et Wanadoo, précisent que les problèmes de qualité de réseau qu'ont pu rencontrer certains hébergeurs, cités dans votre article du 24 juillet, ne sont ni dus à France Telecom et Wanadoo, ni à une conséquence de la faille de sécurité CISCO sur le réseau France Télécom et Wanadoo.

En effet,

1) Sur les mesures prises par France Télécom sur cette faille : France Télécom et Wanadoo avaient déjà procédé à l'upgrade de leurs nœuds stratégiques du réseau, dans le cadre d'opération classique de maintenance, en amont de l'annonce faite par CISCO le 17 juillet sur sa faille de sécurité annoncée sur leurs routeurs.

2) France Télécom et Wanadoo expliquent que les problèmes de qualité réseau mentionnés par les deux hébergeurs cités dans l'article - Amen et Nexen Services - sont dus à un problème de qualité réseau dont l'origine est identifiée chez un opérateur tiers d'AS (Autonomus System), non administré par France Télécom et déconnecté du problème CISCO sur le réseau de France Télécom. Cet AS tiers a en effet procédé dimanche 20 juillet à des opérations d'upgrade sur son réseau qui se sont traduites par des perturbations intermittentes pour les clients qui transitaient entre cet AS et le réseau transit IP de France Télécom, Opentransit. Wanadoo et France Télécom ont enregistré de nombreuses signalisations de leurs clients, pénalisés par ce phénomène. Après différentes actions de cet AS tiers pour tenter de corriger le défaut, dans la matinée du mardi, en accord avec cet AS tiers, France Télécom et Wanadoo ont donc supprimé la route vers cet AS tiers qui posait problème afin de protéger leurs clients. Le trafic a donc pu être acheminé sur les routes réseaux restantes et saines.


[Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions]
 
Accueil | Haut de page
 
 

  Nouvelles offres d'emploi   sur Emploi Center
Auralog - Tellmemore | Publicis Modem | L'Internaute / Journal du Net / Copainsdavant | Isobar | MEDIASTAY



Journal du Net
Management
Solutions
Emploi
Développeurs