Malgré une forte hausse de son résultat net et un volume d'affaires annuel stable, Cisco déçoit les investisseurs, peut-être trop bien habitués aux performances de l'équipementier en temps normal. (Jeudi 7 août 2003)
Pour son quatrième
trimestre fiscal, clos le 26 juillet, l'équipementier
Cisco
dévoile un chiffre d'affaires en légère
baisse que vient contrebalancer un résultat net
en hausse de 26 % (982 millions de dollars).
Des chiffres cependant déçevants pour les
investisseurs qui n'ont pas tardé à sanctionner
le titre en bourse. Ces derniers voient en effet dans
le manque de croissance de l'entreprise de mauvais augures
pour l'avenir du secteur informatique.
Bien que la conjoncture économique reste défavorable
au secteur des nouvelles technologies, de légers
signes de regain d'activité seraient, selon Cisco,
perceptibles, laissant présager une reprise à
long terme.
Des
choix stratégiques différemment jugés
Cisco a donc annoncé un chiffre d'affaires en légère
baisse de 2,7% par rapport à 2002, atteignant 4,7
milliards de dollars. Mais cette diminution a été
compensée par l'entreprise qui a privilégié
les produits à plus forte valeur ajoutée,
comme les routeurs, une spécialité de Cisco
(la société fournit en effet presque 80%
des routeurs Internet dans le monde).
La société conclut par ailleurs son année
fiscale 2003 par un chiffre d'affaires stable de 18,8
milliards de dollars (contre 18,9 milliards de dollars
en 2002) mais aussi par un bénéfice net
qui double presque, à 3,6 milliards de dollars.
La preuve, selon Cisco, que sa stratégie de développement
par croisance externe est payante.
En
dépit de ces résultats positifs, la baisse
du chiffre d'affaires a inquiété les investisseurs.
Selon les analystes, même si l'entreprise a atteint
ses objectifs, le fait qu'elle ne les dépasse pas
est suffisamment inhabituel pour semer le trouble. Les
investisseurs sont d'autant plus inquiets que le chiffre
d'affaires trimestriel annoncé inclut celui de
la société Linksys, acquise le 31 mai dernier
par l'équipementier. La pertinence des choix de
croissance externe est donc jugée différemment
de ce côté là de la barrière.
Un
trimestre solide", selon le P-DG de l'entreprise
Ainsi,
malgré ce que John Chambers, PDG de Cisco, décrit
comme un "trimestre solide", la société
a vu le cours de son action chuter de 5% - atteignant
le cours de 17,81 dollars par action - durant les quelques
heures qui ont suivi l'annonce de ses résultats.
John Chambers, le P-DG de Cisco, s'est quant à
lui félicité de la santé de sa société
et s'est déclaré "prudemment optimiste"
quand à l'éventualité d'une reprise.
Celle-ci pourrait venir des PME qui manifestent selon
lui un regain d'intêret pour le secteur des NTIC,
après plusieurs années de déclin.
Cisco
prévoit ainsi un fort retour d'activité
d'ici deux ans, qui devrait commencer à se faire
sentir au cours de l'année fiscale 2004, année
qu'elle entame depuis le début du mois d'août.
Elle envisage
d'ailleurs une augmentation de ses ventes de 2 à
4 % pour le trimestre à venir, à hauteur
de 4,8 milliards de dollars environ.
Cisco
reste néanmoins prudent et continue de diversifier
ses activités. Le constructeur Linksys, sa dernière
acquisition, lui permet en effet de se tourner vers le
marché du grand public. Cette filiale du groupe
se prépare notamment à commercialiser le
Wireless-B Media Adapter, un transmetteur Wi-Fi capable
de connecter des équipements média tels
qu'une télévision ou une chaîne Hi-Fi
à un ordinateur.