Destinée à supplanter Fiber Channel entre autres, la technologie iSCSI est appelée à se développer par étapes, malgré ses nombreux avantages. (Vendredi 5 septembre
2003)
Normalisé
en février dernier, après des années
d'attente, le protocole iSCSI (Internet Small Computer
Systems Interface) se diffuse progressivement et les produits
compatibles avec le nouveau standard apparaissent peu
à peu sur le marché (IBM, HP, Cisco et autres
Microsoft en tête).
Gartner estime que d'ici 2006, la technologie iSCSI aura
connecté environ 1,5 million de serveurs à
des SAN (Storage Area Network), dépassant
ainsi la norme rivale Fiber Channel (FC). Mais
la diffusion du protocole ne touchera pas tous les utilisateurs
en même termps, son adoption se fera par étapes...
Une
solution économique avant tout Les premiers clients
de l'iSCSI seront ceux qui profiteront d'une de ses principales
caractéristiques, à savoir qu'il n'est pas
nécessaire de créer de réseau parallèle.
iSCSI s'appuie en effet sur le protocole IP. Dans une
entreprise, le réseau Ethernet en place suffit
donc au déploiement de la technologie, contrairement
à Fibre Channel qui nécessite de
créer une infrastructure dédiée.
Les PME - et plus généralement
les entreprises qui avaient jusqu'à présent
décidé de ne pas consacrer de budget trop
conséquent à leur système de stockage
- seront en premier lieu concernées. Et plus particulièrement
celles qui avaient bâti un système de baies
de stockage directement rattachées à un
serveur. Elles pourront l'abandonner à moindre
frais.
Microsoft
en embuscade, dans un premier temps
Les systèmes de stockage de Microsoft devraient
prioritairement bénéficier de cette tendance.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'éditeur
a lancé, en juin dernier, un driver (Software
Initiator v1.0) pour Windows 2000, XP et Windows Server
2003 compatible iSCSI.
La facilité de déploiement sera un autre
critère de choix prépondérant, car
les réseaux IP ou Ethernet sont fréquents
et bien maîtrisés dans de très nombreuses
entreprises. La possibilité de stocker des données
moins critiques que d'autres - à un coût
forcément moindre - pourra également constituer
un argument déclenchant pour certaines entreprises.
Par la suite, des applications
plus complexes et des centres de données plus traditionnels
devraient prendre la relève et alimenter à
leur tour les courbes ascendantes que les cabinets d'analyse
prédisent. Mais tant que les réseaux Ethernet
se contenteront de plafonner à 1 Gigabit par seconde,
ce virage sera tenu à distance. Seuls les réseaux
à 10 Gbits/s permettront le véritable envol
de la technologie.