De l'avis de plusieurs experts
interrogés dans nos colonnes (voir le dossier),
la plate-forme .Net de Microsoft offre un meilleur niveau
de productivité que ses équivalents dans l'univers J2EE
(Java 2 Enterprise Edition). Ce serait notamment le cas
pour les travaux liés à la programmation des pages dynamiques,
à la génération de Web Services et à la maintenance des
applications. Un point fort qui s'expliquerait principalement
par un modèle d'architecture trois niveaux (3-tiers) de
type événementiel d'une très grande clarté.
Une étude publiée
en début de semaine par Forrester Research vient
confirmer ce point de vue. Selon cette enquête réalisée
auprès d'une douzaine de sociétés,
les coûts liés à la création et à la maintenance d'une
application J2EE/Linux seraient bien supérieurs à
ceux d'un développement .Net... du moins pour un
type bien spécifique d'applications, ce qui constitue
un "détail" non négligeable.
Des
écarts importants
En effet, dans
son introduction, le cabinet indique avoir limité
son analyse aux chantiers de portails. "Ces résultats
ne sont pas généralisables, tient à
préciser John Rymer, Vice-président de
Forrester Research (dixit InfoWorld). Linux et J2EE
demeurent souvent des points de passage obligés
lors de la mise en oeuvre de dispositifs plus complexes,
tels que des outils de trading ou des systèmes
d'administration de réseaux télécom."
Au sein des grandes entreprises, Forrester Research
estime (d'après l'évaluation de plusieurs
cas utilisateurs dans des grandes entreprises) les dépenses
moyennes relatives aux phases de développement et de
déploiement sous .Net à 1 223 000 dollars,
contre 1 564 000 dollars sous J2EE/Linux (voir le tableau
ci-dessous). L'écart serait encore plus important
sur le terrain de la maintenance. Un domaine où
l'enveloppe à payer serait 3,5 fois supérieure dans
le second cas.
J2EE
reste le "chouchou"
Globalement, les entreprises
sembleraient malgré tout préférer
J2EE à .Net... C'est ce que montre une étude
publiée parallèlement par QNB Intelligence (à
la demande de Microsoft) : 75% des 415 décideurs
européens interrogés dans cette enquête
affirment avoir opté pour J2EE dans le cadre
de leur projet de développement d'applications...
58% seulement assurant utiliser .Net.
Comment expliquer ce manque
de popularité ? Une nouvelle architecture
est souvent retenue en fonction de l'existant.
Or, les premières
plates-formes J2EE, dont l'apparition remonte à
2000 (soit deux ans avant la naissance effective de
.Net), font désormais figure de standard sur
le segment des serveurs d'applications et d'intégration
d'entreprise. Cette avance représente sans doute
le principal frein à la pénétration
de la solution de Microsoft.
Coût
des projets J2EE/Linux et .Net (en dollars)
Grandes entreprises
|
Postes
de dépenses
|
Plate-forme
J2EE/Linux
|
Part
dans la dépense totale
|
Plate-forme
.Net |
Part
dans la dépense totale
|
Infrastructure
(serveurs, licence OS et maintenance) |
55
674
|
2,4%
|
111
676
|
6,8%
|
Applications
(solutions, base, outil de développement) |
208 567
|
9,1%
|
52 591
|
3,2%
|
Maintenance
applicative
(3 ans) |
160 800
|
7,0%
|
45 845
|
2,8%
|
Développement,
déploiement et support utilisateur |
1 564 000
|
68,4%
|
1 223 000
|
74,4%
|
Formation
|
300 000
|
13,1%
|
210 000
|
12,8%
|
Dépense
totale |
2 289
041
|
100%
|
1 643 112
|
100 %
|
|