Lancé le 15 septembre
dernier, le service de redirection d'URL de VeriSign (Site
Finder) a provoqué un véritable tollé dans le monde de
l'Internet. Des pure players aux grandes entreprises
en passant par les registrars, la levée
de bouclier est générale.
Il est vrai que le gestionnaire de noms de domaines l'a
bien cherché : le système en question
lui permet d'acheminer directement les URL erronées des
terminaisons dont il a la charge (en ".com" et ".net")
vers une page de son site. Un espace Web sur lequel l'internaute
se voit proposer des liens sponsorisables proches de sa
demande. Pire, ce mécanisme redirige potentiellement
tous les courriers électroniques mal adressés
sous .com et .net... sur un serveur de messagerie interne
à la société.
La
sécurité des données pointée
du doigt
"C'est la
confidentialité des communications Internet qui
est remise en cause", prévient le Club informatique
des grandes entreprises françaises (Cigref), tout en précisant
avoir d'ores et déjà pris contact avec les
autorités nationales et internationales compétentes
afin de tirer au clair les implications de cette évolution.
"Une erreur de typographie ne doit pas remettre en
cause le secret des correspondances", insiste t-il.
Même
ligne de conduite du côté de l'Association
Française pour le Nommage Internet en Coopération (AFNIC),
organisation chargée de la gestion du domaine .fr:
Si cette méthode paraît envisageable sur
le terrain des sous domaines (ex: nic.fr), "de tels
Jokers sont inacceptables dans des zones de délégation,
comme .fr ou .re. Ils permettent en effet de détourner
le trafic Web [...] et de recevoir des courriers qui ne
vous étaient pas destinés, souligne t-elle
dans son communiqué. Son point de vue est sans
appel : "Ces jokers représentent un abus de
pouvoir caractérisé de la part des registrars."
VeriSign
en procès
Aux côtés
des nombreuses pétitions qui fleurissent sur
Internet depuis quelques jours, l'initiative de VeriSign
fait déjà l'objet d'une première
action en justice. Elle a été lancée
par l'américain Popular Entreprises, la maison
mère du moteur de recherche Netster.com. Le groupe
accuse VeriSign de violation de la loi antitrust, mais
également de concurrence déloyale et de
pratiques commerciales trompeuses.
L'argument de Popular Entreprises ?
VeriSign marcherait sur ses plates-bandes : Site
Finder ferait en effet de l'ombre à son propre
service de gestion et de redirection de requêtes.
"Nos concurrents principaux (AOL et Microsoft)
sont également touchés par cet abus",
soulignait vendredi Popular Entreprises dans les colonnes
de notre confrère américain News.com.
VeriSign pourrait voir le nombre de ses opposants croître
dans les jours qui viennent...
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