Atos
absorbe SchlumbergerSema pour 1,3 milliard d'euros
Les rumeurs se confirment pour Atos Origin. Cette transaction pourrait engendrer un géant de 50 000 salariés, pour un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros. (Mardi 23 septembre 2003)
Les rumeurs se confirment
pour Atos
Origin, qui vient d'annoncer l'acquisition de la société
de services SchlumbergerSema. La filiale de Schlumberger,
mise en vente depuis plus d'un an par le groupe, qui n'avait
pu l'intégrer efficacement à ses propres
services informatiques, avait attiré de nombreux
acteurs, dont notamment CSC, sans qu'aucun accord n'aboutisse.
Jugée très
complémentaire d'Atos, cette société
devrait lui permettre d'élargir considérablement
sa clientèle ainsi que son offre de services.
Une
fois reçu l'assentiment des autorités de
la concurrence et des actionnaires des deux entreprises,
Atos Origin pourrait finaliser l'opération pour
le mois de janvier 2004.
Un
chiffre d'affaires annuel de 5 milliards d'euros L'acquisition sera
effectuée en actions et en numéraire, pour
un montant total de 1,29 milliard d'euros. La transaction
a de quoi impressionner : les deux sociétés
sont en effet d'importance très comparable, avec
près de 25 000 salariés chacune et 3 milliards
d'euros de chiffre d'affaires annuel. Aux dires d'Atos
Origin, l'acquisition de SchlumbergerSema devrait engendrer
un géant des services informatiques réalisant
un chiffre d'affaires estimé à 5 milliards
d'euros par an. "SchlumbergerSema
est complémentaire d' Atos Origin tant du point
de vue du positionnement géographique que de sa
clientèle", commente Dominique Illien, membre
du Directoire d'Atos Origin. "Ce rachat nous permettra
ainsi de dépasser un chiffre d'affaires d'un milliard
d'euros au Royaume-Uni, et d'atteindre une taille critique
sur de nombreux pays européens." En outre,
la forte présence de Sema au sein du secteur public
a été un réel argument pour le rachat
de la société.
Une
intégration problématique ?
Selon
Dominique Illien, les atouts de l'expertise apportée
par Sema se situeront notamment au niveau de l'intégration
de
solutions à forte valeur ajoutée technologique.
"Atos Origin espère améliorer son offre
vers les solutions en temps réel, ou encore l'intégration
d'ERP et de solutions de tierce-maintenance applicative.
Sema viendra en outre gonfler notre secteur énergie,
et fera de nous des partenaires privilégiés
de Schlumberger". Un contrat d'externalisation d'un
montant de 700 millions d'euros a en effet été
signé entre les deux sociétés.
Selon
le cabinet d'analyses Ovum Holway, la taille de la fusion
que devra réaliser Atos pourrait paraître
démesurée. D'après ce que le cabinet
nomme "le test Holway", il semble en effet problématique
pour une société d'absorber un acteur supérieur
à la moitié de sa propre taille.
Dominique
Illien ne semble pourtant pas inquiet outre mesure, assurant
que "Atos est rompu à cet exercice, de telles
acquisitions visant à doubler la taille du groupe
ont déjà été réalisées
avec succès."