Sécurité
La recherche de preuves informatiques fait parler les disques durs
L'éditeur Kroll Ontrack, spécialiste de la récupération de données, s'oriente depuis trois ans vers la recherche de preuves informatiques. Un marché aux multiples facettes. (Mardi 14 octobre 2003)
     
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Récupérer des données effacées volontairement, prouver que deux personnes ont été en contact par mail ou par messagerie instantanée, que des fichiers ont été téléchargés par tel utilisateur, que des sites aux contenus illicites ont été visités, qu'un virus a été créé sur un poste...

Voici quelques unes des tâches incombant aux experts de la recherche de preuves informatiques, une activité encore émergente en Europe mais qui répond outre-Atlantique aux besoins des tribunaux mais aussi des entreprises, habituées aux procès fréquents. Une activité dans laquelle s'est spécialisé l'éditeur Ontrack, initialement centré sur la récupération de données et filiale depuis un an du groupe de risk consulting Kroll.

Tribunaux et entreprises comme clients
Le marché de la preuve informatique est en France pour le moment très lié à la notion d'Etat, où les services de la police scientifique procèdent à des investigations dans le cadre d'enquêtes. "Pour une partie de notre activité, nous sommes nommés expert sur des opérations d'investigation de disques durs. Les cas sont variés : pédophilie, délinquance financière ou informatique... Nous sommes dans ce cas le bras technologique de la justice", déclare Gilles Prola, responsable chez Ontrack de l'activité recherche de preuves informatiques pour la France, la Belgique et le Luxembourg.

Mais le secteur privé, dans le cadre de litiges entre deux parties, est également concerné. Il est en effet parfois nécessaire d'apporter des éléments complémentaires pour enrichir un ensemble de preuves, permettant à un juge de se faire une idée plus précise sur un dossier. "Quand un salarié quitte une société en effaçant au préalable toutes ses données, il peut être prouvé que les données ont bien été effacées à telle date, par telle personne et de manière volontaire, ce qui constitue un délit, le délit d'effacement", ajoute Gilles Prola.

Agir vite pour une qualité de preuve optimale
Windows permet une traçabilité assez élevée de ce qui est fait sur un ordinateur, mais plus les jours et les semaines passent, moins il est facile de récupérer les données intégrales en tant que telles, car Windows écrase les données les moins récentes. Cela dit, "les traces sont pendant très longtemps disponibles : on peut ainsi pouver que deux personnes se sont échangé des courriers électroniques, qu'un document a été créé, modifié ou supprimé, qu'un chat a eu lieu entre deux individus, qu'une adresse IP s'est connectée à tel site...", note Gilles Prola.

Tout n'est cependant pas possible en termes de preuves, notamment quand il s'agit des correspondances privées, même sur le lieu de travail, et l'arrêt Nikon du 2 octobre 2001 (Cour de cassation - Chambre sociale) est là pour le rappeler.

Le respect d'une procédure stricte
Ontrack met d'ailleurs en avant le respect d'un processus très précis lorsqu'une recherche de preuves est effectuée. Première règle : effectuer deux copies (bit à bit) du disque dur incriminé, pour pouvoir travailler sur la première tout en tenant la seconde à disposition de la justice, dans le cas d'une demande de contre-expertise. Deuxième règle : journaliser toutes les interventions de l'expert, afin qu'un autre expert puisse arriver, dans les mêmes conditions, aux mêmes résultats.

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Le coût minimum d'une recherche de preuve se situe entre 4 000 et 8 000 euros, comme par exemple pour une recherche de mots clés sur l'ensemble des fichiers d'un disque dur. Un rapport est en outre fourni par Ontrack : "nous rédigeons des rapports intelligibles pour le commun des mortels, les services RH ou les directions d'entreprise, rarement pour des informaticiens", conclut Gilles Prola. Pour des recherches plus poussées, où un travail préparatoire est nécessaire, où les tâches automatisables sont moins nombreuses, les prix sont bien entendu plus élevés.

[Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions]
 
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