A la fin des années 1990,
dans la foulée de l'émergence d'Internet, le client Web
est considéré par la plupart des éditeurs du marché comme
un point de passage obligé. Son principal point fort ?
S'adossant aux navigateurs HTML, ce type d'écran évite
d'avoir à déployer un logiciel supplémentaire sur les
postes utilisateurs, comme c'était le cas sur le terrain
des technologies client/serveur traditionnelles. L'administration
des applications métier s'en trouve par conséquent extrêmement
facilitée.
Depuis, tous les grands fournisseurs de progiciels de
gestion intégrée (ERP) du marché ont mis au point des
versions Web de leurs applications. Dans la droite ligne
de cette tendance, de nombreux pure players ont
vu le jour en se positionnant précisément sur ce nouveau
modèle d'architecture. C'est notamment le cas de Wyse
Technology ou de Neoware. Leur credo : centraliser l'ensemble
des logiciels d'entreprise sur un serveur centralisé et,
ainsi, réduire le poste de travail à sa plus simple expression,
soit un navigateur. Le client léger est né.
Le
client léger montre ses limites...
Quelques années
après l'apparition de ce mouvement, l'engouement pour
le client léger semble pour le moins s'essouffler. "Les
écrans HTML offrent toujours un affichage et une dynamique
limités, agrémentés de performances insuffisantes en
raison des incessants aller-retours vers le serveur",
soulignait Philippe de Cuzey, de Bright Side Factory,
dans une chronique
publiée en janvier dernier dans nos colonnes. Le constat
est sans appel... Aux insuffisances de cette méthode,
le consultant opposait les nombreux avantages offerts
par les modèles lourds, le couple Swing/J2EE notamment.
Face au Web, force est de constater en effet que le
client lourd demeure une alternative intéressante :
en déportant la présentation, ainsi que
l'exécution, des systèmes de contrôle
et de validation sur le poste utilisateur, il permettrait
de développer des possibilités fonctionnelles
plus riches que son petit frère. Sans compter
une architecture minimisant les échanges avec
le serveur, celui-ci se concentrant à la différence
de son prédécesseur sur les opérations
métier au sens strict (échange avec la
base et traitement des données).
Microsoft
fait son "come back"
Depuis mi-2002,
les éditeurs semblent prendre la mesure de ce
retournement de tendance. Après l'apparition de Swing
dans le monde J2EE, c'est autour de Microsoft de préparer
de nouvelles solutions dans ce domaine. Une volonté
particulièrement perceptible au travers des dernières
annonces de la firme de Redmond autour de Longhorn,
la prochaine version de Windows. L'OS en question devrait
notamment intégrer plusieurs évolutions
conçues pour renforcer les capacités de
son interface utilisateur en termes d'interactions serveur.
Au centre de ces évolutions
: la GUI (interface graphique utilisateur) du système
sera capable de dialoguer avec un serveur distant (via
Internet), en vue, par exemple, d'intégrer des services
en ligne (système d'organisation de voyages lié à l'agenda,
etc.). Enrichie de possibilités de graphisme en 3 dimensions,
elle s'adossera à la fois à un middleware de
Web Services pour prendre en charge les échanges avec
les applicatifs distants ainsi qu'à un système de stockage
de fichiers au format XML en local. L'interactivité
client/serveur de Windows devrait ainsi s'enrichir...
et ceci sans doute au détriment de son client
léger : Internet Explorer.
Reste qu'il faudra patienter
jusqu'à fin 2005-début 2006, date de lancement
de Longhorn, pour pouvoir exploiter ces mécanismes
sous Windows... En attendant, certains environnements
Linux et J2EE pourront jouer ce rôle.
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