Initiée en 1996, la démarche d'urbanisme des systèmes d'information est présente à tous les étages. Une DSI spécifique est notamment chargée de diffuser et généraliser cette approche. (Jeudi
13 novembre 2003)
Comment uniformiser et modéliser
l'ensemble des processus au sein d'une entreprise telle
que la SNCF qui pèse 15 milliards de dollars de
chiffre d'affaires et dispose de trois DSI opérationnelles
(voyageurs, frêt et infrastructure) ?
En créant une quatrième DSI, transversale,
experte en conseil stratégique et pilotage des
systèmes d'information et télécommunications,
à l'origine de préconisations et de règles
de gouvernance communes à toute la société.
Une DSIT qui mène depuis 1996 une démarche
d'urbanisation en profondeur et qui utilise, en complément
de son propre outil de cartographie maison, les outils
de l'éditeur MEGA.
L'administration
des données d'entreprise comme point de départ "En 1994,
nous avons commencé à travailler sur ce
que l'on appelait l'administration des données
d'entreprise. Deux ans plus tard, nous avons décidé
d'étendre ce champ d'activité car il fallait
aller au delà et adopter une démarche plus
globale. L'urbanisme du système d'information est
alors apparu. Aujourd'hui, c'est le socle de notre démarche
d'alignement des métiers avec les moyens informatiques",
déclare Laurent Biéber, urbaniste au sein
du pôle planification stratégique et méthodes
de la DSIT, à la SNCF.
L'objet de cette démarche est tout d'abord de donner
un cadre central aux grands principes d'urbanisme de l'entreprise,
définissant et validant les méthodes, modélisations,
outils et concepts réutilisables par tous les acteurs
concernés. Un guide de l'urbanisme a d'ailleurs
été publié à cette fin. Deuxième
objectif : créer un cadre de référence
pour l'urbanisation du SI en lui-même, dans le but
de définir, gérer et consolider les différentes
facettes de l'urbanisme : les processus métiers
mais aussi les aspects fonctionnels, applicatifs et techniques.
Quadruple
intégration des processus "La démarche
permet une quadruple intégration des processus.
Avec les méthodes tout d'abord, en adéquation
avec les principes et règles de gouvernance des
SI, ainsi que les règles de fonctionnement et les
règles d'urbanisme. Avec le plan stratégique
de l'entreprise ensuite, appelé PTG (plan triennal
glissant). Avec la gestion des projets également,
ce qui permet de 'construire et de démolir' comme
on le souhaite. Enfin, avec les projets eux-mêmes,
grâce à la réutilisation de certaines
parties urbanisées ou de données modélisées,"
ajoute Laurent Biéber.
Un tableau de bord a été mis en place. Trois
grandes familles d'indicateurs de suivi d'activité
ont été créées, dont "
l'urbanisation des SI ". Dans cette famille,
sont notamment mesurés le nombre de processus modélisés
ainsi que le nombre de directions métier ayant
intégré l'urbanisme dans leur PTG. Dans
la famille "intégration de l'urbanisme dans
la vie du SI", on mesure le pourcentage de projets
cadrés par la cellule d'urbanisme ou le nombre
d'études d'urbanisme en cours.
Lien
étroit avec le projet industriel de l'entreprise
Ces indicateurs alimentent ensuite des indicateurs plus
centrés sur le projet industriel de l'entreprise.
Le but est ici de mesurer l'amélioration de la
cohérence du SI de l'entreprise et son adaptation
aux stratégies des activités et domaines.
Quant aux indicateurs de résultats, la DSIT n'en
dispose pas pour le moment mais réfléchit
aux pistes suivantes : rationalisation des applications,
optimisation des échanges de données
et mise en qualité des données sont à
l'étude.
"MEGA couvre l'ensemble du spectre sur lequel
nous souhaitions travailler. Cela nous permet - en environnement Windows - de
se positionner aussi bien du côté de la maîtrise d'uvre que
de la maîtrise d'ouvrage, de faire des allers et retours avec le même
outil. Cet outil s'interface par ailleurs parfaitement avec notre outil de référentiel
des projets et applications informatiques CASSI (Cartographie Simplifiée
du Système d'Informatisé). Une passerelle permet d'ailleurs d'alimenter
CASSI à partir de MEGA", conclut Laurent Biéber.