Jusqu'à présent,
les spécialistes des processus parlaient de BPM
(Business Process Management ou Gestion des Processus
Métier), activité d'analyse et de modélisation
logicielle des procédures mises en place par l'entreprise
pour réaliser ses activités.
Le cabinet Gartner
Group pose
désormais les jalons d'une nouvelle étape:
la fusion des processus métier. Concrètement,
cette fusion consiste à transformer les activités
de l'entreprise en réalisant l'intégration
de processus métier jusque là autonomes.
Seuls quelques éditeurs en ont déjà
pris le chemin.
Vers
l'entreprise temps réel
Les prémices
de la fusion des processus métier sont perceptibles
depuis de très nombreuses années. Tout d'abord,
via l'automatisation des processus métier
internes, qui a débouché sur les progiciels
de gestion intégrée (ERP). Ensuite, par
le biais d'applications de gestion de la relation client
(CRM) et de la chaîne logistique (SCM). A chaque
étape, l'entreprise gagne en rapidité.
Mais ces blocs sont par essence fixes et statiques. Or,
l'environnement concurrentiel impose toujours plus de
réactivité et pousse les processus métier
et leurs systèmes sous-jacents vers des temps de
réponse qui frisent le temps réel.
Pour que la fusion
puisse s'opérer, deux conditions doivent être
réunies. Tout d'abord, la présence de systèmes
opérationnels capables de capturer les données
transactionnelles clés de l'entreprise et donc
de constituer un socle de base solide. Ensuite, l'existence
d'une architecture en mesure d'établir des ponts
entre les différents silos et processus de l'entreprise.
De plus en plus de plates-formes permettent ainsi de gérer
le transactionnel, le contenu, les données, leur
analyse, etc.
Des impacts à tous les étages
La fusion des
processus métier touche trois grandes catégories
de disciplines. Premièrement, les éditeurs
d'applications métier car la fusion est une évolution
irrémédiable pour eux, selon Gartner Group.
Deuxièmement, l'infrastructure logicielle et les
plates-formes qui la sous-tendent. Troisièmement,
l'aspect managérial de l'entreprise et sa culture.
Le
cabinet Gartner Group donne des éclairages précis
sur les éditeurs qui semblent avoir pris les
bonnes orientations. SAP, avec sa technologie NetWeaver,
lancée en février 2003, a posé
de sérieuses options vers la fusion, notamment
grâce à ses xApps (lire notre
article). Siebel également, depuis le lancement
en 2002 de l'UAN (Universal Application Network) (lire
notre
interview). PeopleSoft, depuis sa fusion avec J.D.
Edwards, peut désormais favorablement combiner
sa technologie AppConnect avec les fonctionnalités
de gestion des processus de J.D. Edwards. Quant à
Oracle, Gartner Group estime qu'avec les bases de données
et quelques autres composants (portail, etc.), il s'en
rapproche, même si l'éditeur n'a pour le
moment pas convaincu quant à sa capacité
de répondre à tous les prérequis
du BPM.
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