Les
nanotechnologies : prochaine révolution informatique
?
Les investissements se chiffrent en milliards de dollars ou d'euros. Les enjeux sont gigantesques, les débouchés multiples. Point sur une révolution en pleine adolescence. (Lundi 8 décembre 2003)
Les Etats-Unis, par le biais
de leur Président, viennent d'annoncer un plan
quadriennal prévoyant l'investissement de quelque
3,7 milliards de dollars dans le secteur des nanotechnologies,
secteur de recherches et d'applications relatives à
l'infiniment petit (l'atome et la molécule), qui
trouve des débouchés notamment dans les
semi-conducteurs et l'informatique quantique (lire notre
article).
Dans le même temps, des fondeurs comme Intel préviennent
qu'ils ne pourront pas descendre toujours plus bas dans
la taille des transistors et dans la finesse de gravure.
Déjà en 2001, cette alerte avait été
lancée (lire notre
article). Il reste vraisemblablement une vingtaine
d'années avant que les limites ne soient atteintes.
Un
potentiel énorme... Les nanotechnologies
représentent un marché et un potentiel de
croissance gigantesques. Selon différents cabinets
d'analyse et organismes d'études, ce marché
pourrait représenter entre 800 et 900 milliards
de dollars à l'horizon 2010.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le 21st Century
Nanotechnology Research and Development Act vient d'être
signé outre Atlantique par Georges Bush avec l'enveloppe
précédemment citée. Ce plan fait
suite à celui lancé par Bill Clinton en
1999 (NNI : National Nanotechnology Initiative), à
l'époque doté de 600 millions de dollars.
L'Europe n'est pas en reste, même si les montants
sont moindres. Dans le cadre du sixième Programme
Communautaire de Recherche et Développement 2003-2008,
1,3 milliard d'euros - sur les 17,5 totaux - iront aux
nanotechnologies.
..
pour des applications multiples
Même si certains débouchés sont encore
- pour la plupart - jalousement gardés au sein
de laboratoires de recherche et développement,
les principales applications liées au monde IT
concernent les capacités de stockage (démultipliées
grâce à des puces de quelques millimètres
carrés), l'informatique quantique (ordinateurs
fonctionnant avec des processeurs mille fois plus rapides
que ceux disponibles actuellement), les puissances de
calcul et la transmission des données (via
des routeurs optiques qui peuvent envoyer des terabits
d'informations sans ralentissement).
En France, une initiative
a été lancée dans le Dauphiné
avec la création du Minatec,
dont le CEA-Leti Grenoble et l'INP Grenoble sont à
l'origine. Elle devrait voir le jour d'ici la fin 2004
et regrouper sur le même site 3 500 ingénieurs,
chercheurs et universitaires spécialisés.
La filière de la micro-électronique est partie
prenante de ce projet, compte tenu des liens très
étroits qui existent entre les deux secteurs d'activité.