Acteurs
Le Syntec réclame plus de flexibilité pour la gestion des salariés du secteur
Flexibilité et adaptation aux contraintes de l'entreprise : voilà les maîtres mots qui résument les propositions de la Fédération Syntec d'évolution dans le domaine social. Des mots qui ne plaisent pas aux syndicats.  (Vendredi 12 décembre 2003)
     
Attendu depuis quelques mois déjà et sans doute impulsé par la signature de l'accord sur la formation professionnelle début octobre, un document intitulé " Position des syndicats professionnels de la Branche dans le domaine social " vient d'être publié par la Fédération Syntec et la Chambre d'ingénierie et du conseil de France. Ces deux organisations représentent les entreprises de la branche études, conseil, informatique et ingénierie, et proposent "d'adapter" au secteur un certain nombre de dispositions législatives et réglementaires sur le plan social… de quoi donner du grain à moudre aux syndicats de salariés.
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Le site
  www.soc-etudes.cgt.fr.com
  www.syntec.fr

Un constat flagrant et unanime d'inadaptation de la Branche en matière sociale
La Branche études, conseil, informatique et ingénierie est composée de 46 000 entreprises, de 550 000 salariés, sans compter plus de 65 000 structures individuelles. Autant d'activités, de métiers et de compétences différents regroupés sous un même intitulé et qui recouvrent du même coup une grande diversité d'intérêts, d'enjeux collectifs et personnels.
Voilà d'où part le constat de ce document qui définit, au-delà de tant de disparités, un certain nombre de points communs à tous ces acteurs.
C'est d'abord un taux d'activité très lié à la politique d'investissement des clients qui réunit ces entreprises ; qui en conséquence, ont une activité soumise à des variations permanentes. Vient ensuite le haut niveau de formation des salariés qui implique une formation continue toujours plus pointue (et donc chère) et enfin le caractère nomade des professionnels de la Branche.

Au travers de ces constats, apparaissent des préoccupations et des enjeux communs, en particulier un besoin clairement formulé d'adapter et de faire évoluer les dispositions législatives et conventionnelles en matière sociale au sein de chaque secteur, tout en maintenant une cohésion de l'ensemble de la Branche. Et c'est dans la définition de ces modifications que les syndicats se doivent de réagir.

La formation serait-elle l'arbre qui cache... ?
Sur la première partie du document, tout le monde semble d'accord sur le fait que la Branche études, conseil, informatique et ingénierie doit mener une réflexion sur la détermination d'outils et de dispositifs pour améliorer la gestion des métiers et des compétences. Dans cet objectif, l'OPIIEC, Observatoire paritaire des métiers de l'informatique, de l'ingénierie, des études et du conseil est chargé de mener études et propositions.

"Sur tout ce qui concerne la formation, nous sommes tout à fait prêts à négocier, déclare Noël Lechat, secrétaire général de la Fédération CGT des sociétés d'études. En revanche, sur les deux autres parties du document, il n'est même pas question d'en parler !", tranche-t-il.
Les points abordés ensuite, quatre en particulier, remettent en effet fortement en cause et touchent de très près les droits sociaux des salariés. "La deuxième partie propose l'adaptation des dispositions législatives à un total libéralisme. Ils veulent transformer un secteur dit à haute valeur ajoutée en une société d'intérim de projet", accuse Noël Lechat.

Les quatre points sensibles
Plus concrètement, les rédacteurs du rapport proposent de créer "un contrat de mission" de référence qui permettrait de recruter un salarié en contrat à durée déterminée pour une période liée à la mission pour lequel il a été embauché, et non plus limité à 18 mois, période légale maximale pour un CDD. Ainsi les entreprises auraient-elles la possibilité d'embaucher par à coup selon les missions à remplir.

Autre point sensible : la mobilité géographique. Le Syntec veut la définir comme un impératif professionnel en la posant dans le contrat d'embauche comme une caractéristique des métiers de service. Si les rédacteurs se défendent de vouloir modifier les conditions de gestion et de remboursement des déplacements professionnels, ils réclament en revanche la possibilité d'imposer au salarié un statut collectif et non plus individuel qui dépende de l'intérêt direct de l'entreprise et des fonctions exercées par le collaborateur.

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Troisième point d'achoppement : l'utilisation des congés payés, des jours de repos et du compte épargne temps. Le Syntec veut réduire le délai de deux mois de préavis pour une mise en congés technique, ainsi que le délai de fixation des jours RTT, mais encore la liberté de l'employé dans le choix de ses jours de repos. Quant au compte épargne-temps, l'entreprise pourrait l'utiliser pour compenser et gérer les périodes inter-contrat.

Enfin le document revendique de la même manière une plus grande flexibilité de la procédure de licenciement économique mieux adaptée à l'activité de la branche. Quant à la partie sur l'entreprise citoyenne, elle laisse le secrétaire général de la CGT dubitatif : "On dirait qu'ils viennent de se rendre compte de l'existence des handicapés dans l'entreprise !"
Mais il n'est finalement pas si surpris que cela par la publication du rapport : "De toute manière, nous nous attendions à ce document et il est évident que les dispositions sur la formation professionnelle sont un prétexte pour faire passer les quatre points scandaleux".
La négociation n'est pas encore ouverte.

[Philippine Arnal, JDNet]
 
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