Depuis les années 1970,
les solutions d'architecture informatique n'ont cessé
de se moderniser. Des grands systèmes aux serveurs
d'applications, en passant par les moniteurs transactionnels,
cette longue marche se poursuit aujourd'hui avec l'émergence
d'un nouveau type de modèle technologique :
les plates-formes applicatives (ou APS, pour Application
Platform Suite).
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Les plates-formes applicatives constituent-elles une
rupture technologique ?
Non. Cette catégorie
de produits informatiques définie en octobre
2002 par le cabinet Gartner désigne une suite
d'outils combinant principalement trois briques préexistantes
: un serveur d'applications,
une infrastructure de portails et un middleware
d'intégration. Pour l'institut d'analyse, un
"bon APS" doit inclure également certains
produits complémentaires, tels qu'un environnement
de développement et des dispositifs d'administration
et de supervision. Nés dans les années 1990 de l'émergence
d'Internet et des technologies transactionnelles, ces
éléments ont vu le jour pour la plupart bien avant l'apparition
des plates-formes applicatives en tant que telles.
Le
principal apport de l'APS consiste simplement à répondre
aux problématiques d'intégration qui se posaient jusqu'ici
lors de la mise en oeuvre de projets nécessitant
d'associer plusieurs applicatifs d'infrastructure, un
serveur d'applications avec un portail par exemple.
Il ne s'agit donc là que d'une nouvelle étape
dans l'histoire des systèmes de distribution d'applications.
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Qu'en est-il des outils de gestion d'accès aux
applications ?
De plus en plus
d'éditeurs couplent leur plate-forme applicative
à des dispositifs de gestion des identités, des
annuaires LDAP notamment. Malgré tout, les analystes
recommandent de s'appuyer dans ce cas sur des produits
tiers plus spécialisés, l'orchestration
d'identités nécessitant en effet la mise
en oeuvre de processus très particuliers (tels
que le provisionning) qui dépassent généralement
la palette fonctionnelle offerte par les APS (voir l'article).
Partant de là, le Gartner considère cette
fonction comme optionnelle.
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Quelles sont les grandes catégories de plates-formes
applicatives ?
Le modèle
J2EE (pour Java 2 Enterprise Edition) s'est imposé
à la grande majorité des sociétés
informatiques comme standard de référence
sur ce segment. Elaborée à partir de 1999
au sein d'un consortium dirigé par Sun (et baptisé
le Java Community Process), cette infrastructure de
codes couvrait initialement les enjeux relatifs au serveur
d'applications, la gestion d'appel de composants et
de sessions utilisateur par exemple. Dans ses dernières
versions, J2EE s'étend au champ de l'intégration,
en incluant notamment un broker de messages (JMS)
et des mécanismes de connexion divers (avec JCA
et les Web Services notamment).
Parmi les fournisseurs
de plates-formes d'applications exploitant cet environnement,
on compte notamment IBM, BEA et Oracle (voir le
panorama). Selon ces acteurs, l'intérêt
de J2EE est de faciliter la portabilité des applications
Java d'une plate-forme à l'autre. Une caractéristique
qui permet potentiellement à l'utilisateur de
conserver une certaine indépendance vis-à-vis
de son fournisseur.
Et
Microsoft dans tout ça ?
L'éditeur
s'est lancé il y a trois ans dans un gigantesque
chantier de développement visant précisément
à bâtir une plate-forme applicative complète
au dessus de son système d'exploitation Windows.
Nom de code du projet: ".Net". Aujourd'hui,
c'est pratiquement chose faite. Microsoft dispose en
effet d'un serveur d'applications (Windows Applications
Server), mais également d'un outil d'intégration
(Biztalk Server) et d'une offre de portails et de gestion
de contenu assez complète (avec Sharepoint et
Commerce Server).
Reste à achever
l'intégration de ces briques au sein d'un cadre
commun. Microsoft plancherait actuellement sur la mise
en oeuvre d'un tel produit. Baptisé Jupiter,
il devrait être commercialisé courant 2004.
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