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Système informatique financier de l'Etat : 200 millions d'euros en jeu
Le projet d'unification des SI financiers de l'Etat, entamé en 1999, doit aujourd'hui s'adapter à la loi organique de finances votée en 2001. Qui va décrocher le contrat ?  (Mardi 24 février 2004)
              
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Le ministère de l'Economie et des Finances doit décider, pendant le mois de mars, quel sera le consortium de sociétés qui prendra en charge la phase II du projet de refonte du système d'information financier de l'Etat. Qui sera le gagnant parmi les trois consortiums qui regroupent Accenture, Cap Gemini, SAP et Peoplesoft dans le premier ; Steria, SAP, Bull, Deloitte & Touche et enfin Sema (Atos Origin), Oracle, Sopra et Bearing Point dans le troisième groupe ?

Un enjeu de taille
Le but du projet Accord est de fournir à tous les agents financiers de l'administration centrale - gestionnaires, ordonnateurs, contrôleurs financiers et comptables - une application unique pour la gestion des dépenses de l'Etat. Les dossiers pourront ainsi être suivis, en temps réel, au fur et à mesure des étapes, et validés par un système de signature électronique.

La rumeur parle d'un contrat d'un montant de 200 millions d'euros pour un chantier national concernant entre 25 et 35 000 agents financiers des services centraux et déconcentrés. L'enjeu est de taille, mais c'est aussi un véritable défi puisque le système d'information doit être opérationnel en 2006.
C'est d'ailleurs peut-être sur la base de cette contrainte que les décideurs vont faire leur choix parmi les trois groupes de candidats.

Le contrat en jeu est en fait la phase II du projet Accord qui a débuté en novembre 1999 avec le choix du consortium Accenture, Steria, Sequent et Peoplesoft pour la mise en place d'un site pilote en mars 2001 sur le ministère de l'Intérieur.Le planning d'Accord I a été respecté… ou presque. En 2001, 220 premiers agents utilisent le progiciel de Peoplesoft au sein du ministère. Puis le site pilote est étendu à la Datar, au commissariat au Plan, aux services du Premier ministre, au secrétariat à l'Outre-mer, de l'Environnement et du Tourisme. Et en 2003, il couvre 4 700 utilisateurs dans huit autres ministères, la Cour des comptes, le CSA et le Conseil de l'Etat.

Mais alors que les trois derniers ministères, le Quai d'Orsay, l'Agriculture et la Défense devaient être " bouclés ", cette dernière étape vient à peine d'être entamée.

Un déploiement laborieux
Or, à ce retard, s'est ajouté entretemps le vote de la loi organique relative aux lois de finance le 1er août 2001. La LOLF, qui impose la tenue de trois comptabilités : une comptabilité budgétaire, une comptabilité générale et une comptabilité destinée à l'analyse des coûts, soit un changement radical de la gestion budgétaire de la France. C'est pour cette raison qu'un second appel d'offres a été lancé.

Pour les deux consortiums menés par un cabinet de conseil - Cap Gemini d'un côté, Deloitte & Touche de l'autre, deux ans seront suffisants pour mettre en œuvre le progiciel de gestion unique à toute l'administration financière.
Pour Sema, Oracle, Sopra et Bearing Point, il faudrait d'abord commencer par préparer les fondations du nouveau système en modifiant les applications existantes pour ensuite mettre en place le progiciel. Ce qui réclamerait de plus de deux ans….
Car en pratique, le déploiement d'Accord I ne s'est pas déroulé sans faille. Selon le rapport de la séance du Sénat du 20 novembre 2003, le progiciel se révèle plus handicapant que révolutionnaire.

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Ce compte-rendu de session révèle non seulement que "la phase préliminaire de reprise de données a été laborieuse" et que l'application est complexe d'utilisation, mais aussi que le Commissariat général du Plan a relevé "que le traitement des actes de dépenses était beaucoup trop long" du fait - justement - de cette complexité. Il ajoute enfin que "l'outil n'est pas adapté aux besoins des petites administrations où un même agent est multi-fonctions (comptables et non comptables)".

Ainsi, alors que le consortium d'Accenture n'a pas encore comblé ses premiers engagements et doit assumer les erreurs techniques sa candidature est à nouveau posée pour prendre la suite du projet, toujours en compagnie de l'éditeur Peoplesoft qui a fournit le progiciel de gestion d'origine. Aucun des acteurs de ce projet n'a voulu s'exprimer.

Reste à savoir comment vont raisonner les décideurs de l'Etat : privilégier la continuité du projet, où sanctionner le prestataire fautif.

[Philippine Arnal, JDNet]
 
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