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E-learning : l'enseignement supérieur, un marché prometteur
L'e-learning dans l'enseignement supérieur français est un marché en expansion. L'engouement général dans toutes les universités et les écoles d'ingénieurs et de commerce en est la preuve. Tour de France des pratiques et des solutions logicielles utilisées avec un focus spécial sur les obstacles à la généralisation.  (Vendredi 27 février 2004)
              
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La formation à distance employant les technologies de l'information, l'e-learning, est aujourd'hui plus utilisée dans les entreprises et les centres de formation professionnels que dans l'enseignement supérieur. Dans le domaine de l'éducation, se former derrière un ordinateur a été pendant longtemps considéré comme incompatible, voire contraire à la pédagogie.

Mais l'Internet, qui fait aujourd'hui partie intégrante de la vie des jeunes générations, ne pouvait être ignoré par le milieu éducatif.
L'e-learning a donc fait son entrée sur les campus. Et aujourd'hui : où en sont les universités et les écoles du supérieur dans l'intégration de logiciels e-learning ?

D'une solution de formation à distance…

L'e-learning a encore du chemin a parcourir avant d'être totalement intégré dans les programmes pédagogiques et considéré comme une véritable valeur ajoutée pédagogique. " L'e-learning, pour les universités et écoles françaises, a pour intérêt principal de pallier les difficultés qu'implique une formation continue ou à distance", explique David Fuentes, responsable du secteur éducation chez X-perteam, intégrateur de solutions de formation à distance.

C'est en effet le cas à l'ENST Bretagne qui se sert de l'e-learning pour la préparation en ligne des certificats d'enseignement spécialisés (CES). Les étudiants préparent leurs cours sur le serveur et se réunissent périodiquement en classe pour une séance avec un " vrai " enseignant.
Mais pas question de passer à du 100% e-learning juge Gérard Madec, le responsable e-learning de l'ENST Bretagne.

Même raisonnement pour l'école Audencia à Nantes : l'e-learning est un outil pédagogique intégré dans le Campus Net, le portail des étudiants. Mais il est pour l'instant très peu utilisé car les enseignants ne fournissent pas assez de contenu. "J'espère arriver dans deux ans à une masse critique de cours qui nous permette d'en faire une solution de formation à distance commercialisable auprès des professionnels ", déclare Jean Guillemot, le directeur du Campus Net et du e-learning. La solution choisie, celle de l'éditeur Manréo, consiste essentiellement à stocker les cours au fur et à mesure sous la forme de vidéos synchronisées avec les documents Powerpoint de l'enseignant.

A l'université de Metz l'e-learning n'intervient que dans la formation continue dans le cadre de l'université ouverte de Lorraine. Mais dans le pôle d'enseignement mécanique, Patrick Gervais, un professeur se sert quotidiennement de NetOp School, le logiciel de contrôle de postes à distance d'Addjust Technologies… pour maîtriser les moindres mouvements de ses élèves, en classe même. "Je peux prendre le contrôle des applications et des postes des élèves pendant les cours pour leur expliquer, je distribue et je ramasse les documents simultanément…sans avoir besoin de me déplacer à l'autre bout de la classe !"

…à une démarche pédagogique
" Seules quelques universités comme l'université de technologie de Troyes et la fac littéraire Paul Valéry à Montpellier ont entamé une réorganisation de leur enseignement pour l'intégrer dans leur pédagogie comme un complément aux cours traditionnels ", résume David Fuentes d'X-perteam.
Les initiatives des différentes Ecoles des Mines sont également remarquables dans le sens où elles visent à substituer progressivement aux cours en amphi des cours en ligne. La Grande Ecole Virtuelle les réunit d'ailleurs autour d'un projet d'intégration de l'ensemble des ressources pédagogiques sur une plate-forme unique de formation à distance. Celle-ci devrait être opérationnelle pour la rentrée 2004-2005. En attendant, c'est l'Enic-Telecom Lille qui fournit l'assistance aux enseignants de chaque entité des Mines pour la méthodologie à adopter.

A l'Ecole des Mines de Paris, la plate-forme utilisée a été développée en interne ; elle est destinée pour l'instant aux élèves admis sur titre en deuxième année, et qui doivent donc rattraper les enseignements de première année. Les cours en ligne remplaceront bientôt entre la moitié et les deux tiers des cours en amphi. Le but étant ici clairement affiché de faire des économies sur ces heures de cours en présentiel.

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A L'Ecole des Mines de Douai, le projet est plus avancé. Les cours en classe ont disparu le temps de mener deux expériences. Durant plusieurs mois, les deux professeurs initiateurs ont mis tous leurs cours en ligne, dispensant ainsi les étudiants de venir en cours et les laissant travailler à leur propre rythme sur le serveur. Seule obligation : assister une fois par semaine à une séance de deux heures avec leur professeur, pour faire des exercices et poser des questions sur les connaissances assimilées. Bilan : "Les étudiants ont apprécié cette autonomie. Pour une partie d'entre eux, l'e-learning est aussi une manière de mieux appréhender le retour en cours après après plusieurs mois de stage pratique", explique Jean-Luc Harion, professeur d'énergétique des machines.

Développement spécifique ou plate-forme commerciale ?
Si les milieux universitaires scientifiques et les écoles d'ingénieurs ont été les précurseurs dans le développement technique de l'e-learning dans leurs établissements, les outils développés en interne ne suffisent pas aujourd'hui à répondre des exigences d'ordre pédagogique. L'achat d'une plate-forme et de nouveaux outils s'impose donc.

L'Enic-Telecom Lille est cependant un bel exemple, puisqu'il commercialise aux entreprises et aux établissements d'enseignement une offre complète de formation à distance. Plusieurs écoles y ont recours.

De son côté, l'ENST Bretagne utilise Malted, un outil développé dans le cadre de projets européens, le système de travail collaboratif BSCW et le module Sympa pour la gestion de mailing list. Mais à présent, pour sa formation continue, l'école veut s'équiper et hésite entre deux plates-formes gratuites issues du milieu universitaire (Claraline et Ganesha) et celle d'Oracle. Cette dernière a l'avantage d'être totalement compatible avec le système de l'école, mais affiche un prix trop élevé.

Citons également la plate-forme Pleiad proposée par le Conservatoire nationale des arts et métiers (CNAM), aussi utilisée par plusieurs universités.

Face à toutes ses solutions, sur le marché français, impossible de passer à côté de WebCT, une plate-forme logicielle américaine distribuée en France par l'intégrateur X-perteam. Quarante-cinq établissements d'enseignement supérieur l'utilisent dont l'Université Paris-Dauphine, le CNED, La Sorbonne, l'Université technique de Troyes, l'INSA Rennes ou encore le Campus numérique (regroupements de plusieurs universités). Cette solution a néanmoins deux grandes limites : son prix, de 5 400 euros à 19 000 euros en fonction du nombre d'étudiants, et ses lacunes en fonctionnalités de travail collaboratif. Le Centre d'ingénierie pédagogique de l'université de Dauphine a d'ailleurs décidé, de compléter son utilisation de WebCT par le système de travail collaboratif BSCW, largement utilisé par d'autres établissements pour sa gratuité.

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Si acheter une plate-forme d'e-learning est un cap si difficile à franchir dans le milieu enseignant, c'est que son utilisation n'est pas immédiate et que le coût du fonctionnement s'annonce souvent plus élevé que le coût d'acquisition. C'est en particulier la création de contenu textuel et visuel qui réclame le plus de travail… et l'entière collaboration des enseignants. A titre d'exemple : une heure de cours filmé peut représenter plusieurs dizaines d'heures de travail de scénarisation avant la mise en ligne. Ce rapport pourrait se réduire à quatre ou cinq heures si les professeurs préparaient leur cours en vue du support multimedia auquel il est destiné.

[Philippine Arnal, JDNet]
 
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