Malgré les reculades épisodiques et les difficultés techniques,
la chaîne de distribution américaine Wal-Mart continue dans la voie
des marqueurs RFID. Fin avril, huit de ses fournisseurs se sont prêtés
au jeu de tests grandeur nature dans sept de ses entrepôts de la région
de Dallas.
L'objectif que s'est fixé Wal-Mart est ambitieux : d'ici le premier janvier
2005, les cent plus importants partenaires commerciaux de la chaîne de magasins
devront fournir des produits équipés de marqueurs RFID.
Les
sociétés Gillette, Hewlett Packard, Kimberly-Clark, Kraft Foods,
Procter et Gamble, Unilever, Johnson & Johnson et Nestlé Purina PetCare
ont servi de "cobayes" lors de cette expérience qui s'est déroulée
dans des conditions les plus réelles possible. Seuls 21 produits ont été
mis en circuit (un magasin "SuperCenter" standard en compte plus de
100 000). Pour le moment, les résultats sont mitigés et le planning
incertain.
Des obstacles physiques à la bonne diffusion des radio-fréquences
ont tout d'abord été constatés. Les produits contenant du
liquide ou des pièces de métal absorbent ou déforment en
effet les ondes, les détournant de leur destination finale, à savoir
le ou les lecteurs RFID censés les répertorier.
"Jusqu'à
100 millions de dollars pour réellement voir les bénéfices"
|
Alors que le test entrepris dans la région de Dallas s'est focalisé
sur les palettes et les caisses, des expériences de marquage de produits
isolés ont été réalisées. Ainsi HP s'est-il
lancé dans le marquage de certaines de ses imprimantes et de certains de
ses scanners. Le liquide contenu dans les cartouches à jet d'encre et leurs
parties métalliques dévient les radio-fréquences, perturbant
de ce fait la précision de la lecture.
Car c'est bien de précision qu'il s'est agi lors de ces quelques jours
de test. Les résultats ont en effet montré que les informations
n'étaient correctement lues que dans 75% des cas, ce qui laisse une marge
de progression "confortable" d'ici au premier janvier 2005 et laisse
penser que le timing ne sera pas respecté.
En outre, selon Christine Spivey Overby, analyste chez Forrester Research, que
nos confrères de TechWeb News ont interrogée, "les fournisseurs
doivent dépenser des montants considérables - jusqu'à 100
millions de dollars - pour réellement voir les bénéfices
issus d'une intégration de la technologie RFID au sein de leur propre infrastructure".
Comme on le voit, il ne reste plus que quelques mois à la chaîne
de magasins pour régler certains "détails" techniques
et convaincre l'intégralité de ses cent fournisseurs principaux
de la suivre dans une démarche coûteuse et dont les bénéfices
apparaissent comme peu ou pas partagés. |