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L'efficacité du bureau des brevets américains remise en cause
Si les brevets qu'agite Microsoft depuis quelques mois inquiètent les sociétés du logiciel libre, c'est sur le bureau américain des brevets qu'elles font ressurgir leur malaise actuel.  (08/06/2004)
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 Microsoft brevette le double click
Dossier Innovation et brevets
Inquiets, anxieux… ce sont les mots qui reviennent auprès de la communauté Open Source quand elle s'exprime au sujet des applications concrètes de la nouvelle politique de brevets adoptée par Microsoft.

En effet, si l'éditeur de Redmond déclarait en posséder plus de 4 500 en décembre dernier, ce n'est que depuis peu qu'il en revendique la propriété. Depuis février dernier, l'actualité multiplie les exemples : .Net, le système FAT ou récemment le double clic. Or, dans un récent communiqué, Microsoft insiste sur l'intérêt, via les systèmes de licences découlant des brevets, "d' élargir la disponibilité et l'usage de la technologie développée par notre département R&D".

Une stratégie jugée logique en comparaison des "normes industrielles instaurées par des sociétés telle que IBM ou AT&T" mais qui du coup pourrait bien faire péricliter bon nombre de petites structures, surtout celles spécialisées dans le logiciel libre. Pour ces sociétés à but non lucratif, il faudrait alors payer l'usage de technologies aujourd'hui considérées comme des standards, pour continuer à exercer leur activité.

Dans un article publié par le Wall Street Journal (WSJ), certains de ces acteurs reviennent sur le phénomène. Pour Eric Raymond, président de l'Open Source Initiative (organisation de certification des licences Open Source), "cette nouvelle stratégie nous vise directement. C'est une manœuvre classique de Microsoft pour écraser la concurrence".

Au delà du problème posé par les brevets de l'éditeur du système Windows, ces groupes dénoncent le problème de l'acquisition des licences aux Etats-Unis en général. Principalement mis en cause, l' U.S Patent and Trademark Office, l'organisme chargé de différencier les réelles innovations de la simple techniques d'usage général.

Un avis que soutient Daniel Ravicher, directeur exécutif de la fondation pour les brevets publics. "Nous avons un problème de qualité des brevets" (source : WSJ). A l'appui de son discours, des chiffres : la moitié des infractions touchant aux brevets logiciels sont clos prématurément pour la simple cause que les brevets sur lesquels ils s'appuient sont reconnus par la justice comme invalides. Sur les 50% restants, 25% sont également écourtés car la cour n'a pas reconnue l'infraction comme telle.

Egalement cité par le WSJ, Mark Webbink, consultant chez Red Hat, l'un des principaux distributeur de Linux dans le monde (CA 2003 : 126,1 millions de dollars), évoque deux faiblesses qui selon lui, serait à l'origine de l'échec du bureau des brevets américains. D'une part, il cite sa relative jeunesse, puisque "les brevets et les copyright assurant la protection de logiciels n'existaient pas avant les années 1980". La deuxième raison de cet échec viendrait du fait qu'il n'y a pas eu suffisamment de cas concret dans l'histoire de cet organisme, lui permettant de déterminer avec précision ce qui relève de l'innovation.

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Pour le bureau américain des brevets, il faudra donc retrouver une partie de sa crédibilité qui s'est envolée suite au foisonnement de conflits portant sur les brevets, dont les sommes avancées atteignent parfois des chiffres impressionnant comme lors du procès IBM / SCO. Se pose aussi la question de la cohabitation des licences open source avec les solutions propriétaires en toile de fond.
 
 
Yves DROTHIER, JDN Solutions
 
 
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