Son année fiscale ayant débutée depuis une semaine, Steve Ballmer
l'actuel PDG de Microsoft a remis hier à tous ses employés une
note générale fixant les grandes lignes de la stratégie de l'éditeur
pour 2005.
Une stratégie qui passe d'abord par une réduction importante
des coûts, de l'ordre d'un milliard de dollars faisant suite
à trois années durant lesquelles les dépenses de l'éditeur
ont augmenté à un rythme supérieur à celui des recettes. M.
Ballmer annonce donc une série de mesures visant à redresser
la barre parmi lesquelles une baisse des stocks options versées
à ses salariés, une hausse du prix des produits Microsoft
proposés au personnel ainsi qu'une suppression des jours de
congés pour les nouveaux employés.
Ensuite,
Microsoft souhaite améliorer son image auprès des consommateurs.
A ce propos, Steve Ballmer écrivait dans sa missive : "nous
devons travailler à changer un certain nombre de perceptions
qu'ont nos clients, notamment celles qui consistent à croire
que les anciennes versions de Windows et d'Office sont bien
suffisantes, et celles affirmant que Microsoft n'est pas assez
attentif aux problèmes de sécurité". Et M. Ballmer insiste
fortement sur ce dernier point avec en tête son futur système
d'exploitation Longhorn pour lequel il indique à ses collaborateurs
qu'ils disposent "du temps qu'il faudra pour qu'il délivre
les performances voulues".
Le PDG de Microsoft en profite pour préparer le terrain vis
à vis des autorités de régulation de la concurrence en annonçant
clairement ses intentions. "L'innovation intégrée est un concept
destiné à faire vivre aux consommateurs une expérience unique
où lorsqu'ils utilisent nos produits ensemble, ils forment
un tout qui représente bien plus que la somme des composants".
Un concept qu'il compte élargir à la prochaine version de
sa suite bureautique - Microsoft Office - en y ajoutant les
produits Live Meeting, SharePoint, OneNote et Infopath.
Pas question de toucher à la trésorerie qui atteint 56 milliards de dollars |
Pour 2005 toujours, Steve Ballmer mise sur la croissance
du nombre d'utilisateurs de micro-ordinateurs dans le monde.
Annoncée par différents cabinets d'études, le nombre de clients
potentiels passerait alors de 400 millions à 1 milliard en
2010. Sur le marché des serveurs où Linux est désormais bien
ancré, Microsoft compte sur Windows Server 2003 pour réinverser
la balance et sur sa campagne publicitaire "Get the fact".
Fondée sur plusieurs résultats d'études où Microsoft se plaçait
devant Linux en terme de sécurité, de coût de possession et
productivité, cette campagne est pour M. Ballmer : "un moyen
de changer la perception du public vis à vis de Windows par
rapport à Linux". Il encourage d'ailleurs son personnel à
travailler de cette manière afin que les consommateurs reconnaissent
davantage le travail fourni par l'éditeur.
Enfin, M. Ballmer a clarifié la position de son entreprise sur l'utilisation
de son immense trésorerie qui atteint aujourd'hui 56 milliards
de dollars. Il n'est pas question d'y toucher a priori car
"utiliser notre trésorerie réduirait les bénéfices, ce qui
aurait pour conséquence de faire chuter le prix de l'action
", expliquait le directeur général du groupe. Ces prochaines
années seront donc décisives pour Microsoft qui doit garder
une marge et des bénéfices satisfaisants pour ses actionnaires
tout en réussissant à s'imposer sur les marchés émergeants,
peu enclins à payer le prix fort, et à la concurrence du modèle
libre véhiculé par Linux.
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